Lough Gill
Le Lough Gill (Loch Gile en gaélique) est un lac situé à l’est de la ville de Sligo, à cheval sur les comtés de Sligo et Leitrim. Ce lac de 8 kilomètres de long et 2 kilomètres de large est traversé par la Garavogue River qui traverse la ville de Sligo avant de se jeter dans Sligo Bay. Avec ses côtes boisées, les collines qui le dominent et sa vingtaine d’îles inhabitées, il offre des paysages particulièrement romantiques qui ont inspiré au fameux poète irlandais William Butler Yeats, Prix Nobel de Littérature en 1923, quelques uns de ses plus célèbres poèmes. Le lac fait également le bonheur des pêcheurs qui peuvent y capturer truites et saumons.
On peut faire le tour du lac par la route en faisant une boucle dans le sens des aiguilles d’une montre depuis Sligo. Départ du nord de Sligo via la R286 en direction de Dromahair. A la sortie de Sligo, Hazelwood est un bois au bord du Lough Gill, avec des sentiers agrémentés de sculptures en bois et permettant d’accéder aux bords du lac. La route quitte ensuite les bords du Lough Gill et monte légèrement jusqu’à un beau panorama sur un petit lac, le Colgagh Lough.
Parke’s Castle
Puis la route retrouve le Lough Gill et pénètre dans le comté de Leitrim, juste avant le château de Parke’s Castle qui domine le Lough Gill. Ce château fut construit au 17ème siècle par le capitaine anglais Robert Parke sur l’emplacement d’une ancienne forteresse du clan des O’Rourke. C’était l’époque des plantations, période pendant laquelle les anglais confisquaient les propriétés des grandes familles irlandaises catholiques pour les céder à des protestants, une véritable colonisation … Le château a conservé les murailles qui entouraient la forteresse d’origine, mais la tour au centre du château a été détruite pour laisser place au manoir actuel. Le château a été restauré à la fin du 20ème siècle. Visites possibles. Au pied du château, départ des croisières sur le Lough Gill en journée et en soirée (avec dîner) organisées par la compagnie Rose of Innisfree.
Innisfree
On arrive ensuite sur la R288 qui mène jusqu’au petit village de Dromahair. Après le village, une petite route mène à Innisfree Pier, une petite jetée face à la petite île de Innisfree. Lorsque, enfant, il était en vacances chez ses grand-parents, William Butler Yeats s’y isolait souvent. Ses souvenirs lui ont inspiré un de ses plus fameux poèmes, « Lake Isle of Innisfree » :
I will arise and go now, and go to Innisfree,
And a small cabin build there, of clay and wattles made :
Nine bean-rows will I have there, a hive for the honeybee,
And live alone in the bee-loud glade.
And I shall have some peace there, for peace comes dropping slow
Dropping from the veils of the morning to where the cricket sings ;
There midnight’s all a glimmer, and noon a purple glow,
And evenings full of the linnet’s wings.
I will arise and go now, for always night and day
I hear the lake water lapping with low sounds by the shore ;
While I stand on the roadway, or on the pavements gray,
I hear it in the deep heart’s core.
Dooney Rock
On prend ensuite la R287 qui au bout de quelques kilomètres dans les bois retrouve le comté de Sligo et la rive sud du Lough Gill près du site de Dooney Rock. Des sentiers dans les sous-bois mènent aux rives du Lough Gill. Les nuages qui se reflètent dans les eaux calmes du lac offrent un spectacle très apaisant. Un sentier permet également de grimper au sommet de Dooney Rock, un petit promontoire dominant le lac au milieu des bois. A travers les branches on découvre une vue superbe sur le Lough Gill et, au loin, les montagnes de Ben Bulben et de Knocknarea. Cette vue a inspiré un des plus célèbres poèmes de William Butler Yeats : Fiddler of Dooney.
Tobernalt Holy Well
Un peu plus loin, juste avant d’arriver à Sligo, le Tobernalt Holy Well est un sanctuaire construit autour d’une source émergeant d’une falaise et s’écoulant via un ruisseau vers le Lough Gill. Le lieu était déjà sacré à l’époque des celtes qui y célébraient la fête de Lugnasad. Comme ce fut le cas pour de nombreux sites païens en Irlande, il sera christianisé plus tard. On raconte même que Saint-Patrick en personne y célébra des baptêmes ! De 1695 à 1829 (signature du Catholic Emancipation Act voté grâce à l’action de Daniel O’Connell), des lois, les Penal Laws, restreignent les libertés de la population catholique d’Irlande sur la propriété, l’éducation et la pratique religieuse. Bravant ces interdictions, des prêtres itinérants parcouraient les campagnes irlandaises pour célébrer des messes clandestines dans des lieux appelées Mass Rocks. Tobernalt était un de ces lieux : le bouche à oreille annonçait l’arrivée du prêtre et les pratiquants se rassemblaient avant l’aube au pied de ces mass rocks pour assister à la messe célébrée par le prêtre. Celui-ci se fondait ensuite dans la population locale pour aller célébrer une autre messe sur un autre mass rock. Aujourd’hui le site est quotidiennement fréquenté par des pratiquants qui viennent s’y recueillir quelques instants. Le dernier dimanche de juillet, le Garland Sunday, christianisation de la fête de Lugnasad, de nombreux pratiquants effectuent un pèlerinage depuis Sligo pour assister aux messes qui se tiennent à Tobernalt toute la journée, dès 6 heures du matin.
Pour en savoir plus sur ce lieu, je vous invite à consulter ce site : www.holywellsligo.com (en anglais).