William Butler Yeats
J'ai voulu que mes rêves soient jetés sous tes pieds
Fais-toi légère car tu foules mes rêves.
William Butler Yeats (souvent raccourci en WB Yeats) est un poète et dramaturge irlandais très populaire en Irlande et une des grandes figures de la littérature du 20ème siècle (prix Nobel de littérature en 1923). Il fit également une carrière politique comme sénateur irlandais dans les années 20. Son nom est associé au comté de Sligo dont les paysages et les légendes ont fortement inspiré son oeuvre.
William Butler Yeats naît en 1865 dans le quartier de Sandymount à Dublin dans le milieu aristocrate protestant anglo-irlandais. Son père, John Butler Yeats, est avocat de profession mais aussi portraitiste réputé. Sa mère, Susan Mary Pollexfen, vient d’une riche famille de commerçants de la ville de Sligo. Lorsqu’il a deux ans, sa famille déménage dans le comté de Sligo puis à Londres pour la carrière de son père. Mais les souvenirs de ses étés passés dans le comté de Sligo ne cesseront de hanter son imagination. Au début des années 1880, la famille Butler Yeats retourne s’installer à Dublin pour des raisons financières et William intègre la Erasmus Smith High School de Dublin. A cette époque il fréquente des artistes et écrivains de Dublin et écrit ses premiers poèmes. Ses poèmes sont alors imprégnés des mythes et du folklore irlandais.
En 1889 William Butler Yeats rencontre Maud Gonne, une jeune héritière de 23 ans, future icône du mouvement nationaliste irlandais, admiratrice de la poésie de WB Yeats. Il éprouve une grande passion pour la jeune irlandaise. Mais leur relation est ambiguë et Maud Gonne refuse à plusieurs reprises ses avances avant de finalement épouser le nationaliste catholique irlandais John MacBride en 1903 (de cette union naîtra Seán MacBride, l’un des cofondateurs d’Amnesty International). Mais cet amour déçu ne cessera d’influencer sa poésie et sa vie.
En 1896 WB Yeats rencontre la dramaturge irlandaise Lady Gregory, inspirée par la mythologie celtique et qui encourage son nationalisme irlandais. Avec un groupe d’amis écrivains irlandais, ils fondent un mouvement littéraire, le Irish Literary Revival : ce mouvement qui s’inscrit dans le contexte nationaliste de l’époque cherche à revaloriser la littérature traditionnelle irlandaise et à la distinguer de la culture anglaise. Ils fondent également le Abbey Theatre, qui deviendra en 1924 le Théâtre National d’Irlande et auquel il se consacrera jusqu’à sa mort, en tant que dramaturge ou membre du comité de direction.
Après avoir essuyé un nouveau refus de Maud Gonne (veuve après l’exécution de John MacBride suite à l’insurrection de Pâques en 1916) et de sa fille, Iseult Gonne (une obsession !), WB Yeats épouse la jeune Georgie Hyde-Lees (25 ans) en octobre 1917. Malgré la différence d’âge ce sera un mariage heureux et le couple aura deux enfants, Michael et Anne.
En 1923 WB Yeats accède à la consécration en recevant le Prix Nobel de Littérature. Ce prix lui assure un succès « commercial » et, pour la première fois de sa vie, une aisance financière qui lui permet de régler ses dettes et celles de son père. Cette récompense flatte les aspirations nationalistes de WB Yeats qui voit dans dans ce prix une reconnaissance pour le tout jeune Etat Libre d’Irlande. WB Yeats est d’ailleurs impliqué dans la vie de ce jeune Etat, en assurant deux mandats de sénateur en 1922 puis en 1925. Il se bat alors contre les conservatismes catholiques de l’Irlande (en particulier sur le sujet du divorce). Il voit dans cette main mise des idées catholiques sur l’Etat Libre d’Irlande une embûche à la réunification entre la République d’Irlande (Irlande « du Sud ») et l’Irlande du Nord protestante.
En 1930, WB Yeats se retire de la vie politique et part vivre dans le sud-est de la France où il continue à écrire. Il décède à Roquebrune-Cap Martin en 1939. Conformément à ses voeux, il est enterré en toute discrétion dans le sud de la France … en attendant d’être transféré sur ses terres natales lorsque les journaux l’auront oublié ! C’est ce qui sera fait en 1948 quand son corps sera transféré dans le cimetière de l’église de Drumcliff, dans le comté de Sligo, au pied de la montagne de Ben Bulben qui l’a tant inspiré. Pour la petite histoire, c’est Seán MacBride, fils de la passion de sa vie, qui sera chargé du transfert.
William Butler Yeats est aujourd’hui encore vénéré en Irlande. L’année 2015, pour les 150 ans de sa naissance, a d’ailleurs été déclarée « année de Yeats » et culminera le 13 juin 2015 pour le « Yeats Day ».
2 réponses
[…] WB Yeats, vu par Terres Celtes. […]
[…] WB Yeats, seen by Celtic lands. […]