Riec-sur-Bélon

Riec-sur-Bélon est une petite commune qui s’étire entre les rias de l’Aven à l’ouest et du Bélon à l’est. La commune tire son nom de Saint-Riok, saint breton du 6ème siècle, sauvé des griffes d’un dragon à l’âge de deux ans et qui vécut en ermite du côté de Camaret avant de terminer sa vie à l’abbaye de Landévennec. Le charme de Riec-sur-Bélon réside dans les paysages bucoliques de ses deux rias envahies par la mer, auxquelles on accède par de petites routes de campagne. Mais Riec-sur-Bélon est surtout connue pour son huître plate à la réputation mondiale.

L’huître plate du Bélon

L’ostréiculture est présente dans de nombreuses zones côtières de Bretagne (Baie du Mont Saint-Michel, Golfe du Morbihan, ria d’Étel, baie de Morlaix, rivière de Pénerf, etc…). Mais l’huître la plus réputée de Bretagne est élevée à Riec-sur-Bélon, une huître plate appelée « Belon ». Une histoire qui remonte à très loin puisqu’on raconte que l’empereur romain Néron en raffolait et s’en faisait livrer jusqu’à Rome ! Jusqu’au 16ème siècle les huîtres étaient récoltées sur des bancs d’huîtres sauvages, mais sans se soucier de la reproduction des mollusques. À tel point que les autorités maritimes durent interdire la récolte pendant les mois de reproduction pour éviter la disparition pure et simple des huîtres ! Ce n’est qu’au 19ème siècle que la culture des huîtres, l’ostréiculture, se développa dans la ria du Bélon. Le premier établissement est ouvert par la famille de Solminihac en 1864, suivi par d’autres installations dans les décennies suivantes. Au début du 20ème siècle la Belon jouit d’une belle réputation sur les grandes tables de Belgique puis de France. Mais deux épizooties dans les années 20 et 80 ravagent les cultures, incitant de nombreux ostréiculteurs à se tourner vers la culture de l’huître creuse, importée du Japon. Les ostréiculteurs de la ria du Bélon continuent néanmoins de produire également l’huître plate (osera edulis de son nom scientifique). Les huîtres ne passent pas toute leur vie dans le Bélon. Les naissains (les « bébés huîtres ») sont élevés sur d’autres sites en Bretagne (Golfe du Morbihan, Cancale) et n’arrivent qu’à 3 ans dans le Bélon. Mais c’est ici, pendant la période d’affinage, qu’elles vont gagner leur goût de noisette si caractéristique, résultat subtil du mélange d’eau douce et d’eau de mer. Les huîtres s’y affinent et s’y engraissent pendant quelques mois avant d’être expédiées vers les tables gourmandes de toute la France. Cinq établissements ostréicoles sont aujourd’hui installés sur les rives du Bélon : Anne de Belon, Château du Bélon (famille de Solminihac) et Noblet (tous trois au port de Belon), Thaëron (un peu plus en amont sur le Bélon, à l’embouchure du Dourdu) et Cadoret (Porte Neuve). Certains proposent des dégustations voire des visites pour découvrir comment les huîtres sont élevées.

À voir à Riec-sur-Bélon

• Le bourg est situé dans les terres, sur la route entre Quimperlé et Pont-Aven. L’église Saint-Pierre et son joli clocher date des 18ème et 19ème siècles. Quelques chaumières toutes mignonnes à la sortie du bourg en direction du port de Belon.
• Charmant petit port de Rosbras sur les rives de l’Aven, face au port de Kerdruc situé sur la commune de Névez. Un bistrot, une cale, des bateaux au mouillage et un manoir dominant la rivière (propriété privée qui ne se visite pas). Un peu plus au nord, dans un site boisé au fond de l’anse de Trémor, la jolie chapelle Notre-Dame de Trémor, datée du 16ème siècle, regarde l’Aven et le site du Hénan de l’autre côté de la rivière.
• La pointe de Penquernéo sépare les estuaires des rias de l’Aven et du Bélon. Superbe point de vue sur Kerfany-les-Pins et Port Manec’h. La pointe abrite également les ruines d’une ancienne batterie. La pointe est parcourue par un sentier côtier qui permet de rejoindre Rosbras vers l’ouest et le port de Belon à l’est. En allant vers Rosbras, jolie anse de Goulet Riec, avec quelques bateaux au mouillage. Il paraît que Paul Gauguin s’y baignait nu !
• Le port de Bélon abrite plusieurs exploitation ostréicoles. Belle vue sur la ria et sur l’autre port de Belon, celui de Moëlan-sur-Mer sur l’autre rive. Très beau sentier côtier en allant vers l’ouest en direction de la pointe de Pernquernéo.
• La chapelle Saint-Léger domine l’anse de Saint-Léger sur la ria du Bélon. La chapelle a été construite au 19ème siècle à l’emplacement de deux chapelles séparées par un ruisseau qui s’écoule encore aujourd’hui d’une fontaine en amont de la chapelle. On invoquait Saint-Léger pour soulager des douleurs aux jambes ou aider des enfants qui tardent à marcher. Accès depuis une route à droite en sortant du bourg en direction de Moëlan-sur-Mer. Juste à côté de la chapelle, le château de la Tour Neuve (15ème siècle) a été transformé en centre de vacances de la MGEN. En poursuivant, la route se termine au hameau de Lanneguy sur une pointe à la rencontre du ruisseau du Dourdu et de la ria du Bélon.
• Riec-sur-Bélon compte plusieurs sites mégalithiques mais le plus remarquable est l’allée couverte de Kériantec. Sa particularité est qu’elle arc boutée, constituée de piliers disposés de façon à former un toit à double pente, ce qui en fait un des rares exemplaires de ce type en Bretagne (on en compte 8 au total). Pour la trouver, prendre la direction de Belon depuis le bourg puis à droite vers Goulet Riec. L’allée couverte est dans un champ sur la droite.
• Au nord du bourg, sur la route de la N165, entourée par des arbres, la chapelle de Trébellec est datée du 16ème siècle. Une chapelle, construite à la même époque, est greffée côté nord sur la nef principale. Un pardon s’y tient tous les ans le quatrième dimanche de juin.
• Perdue au milieu des champs, la chapelle Saint-Gilles a été construite au 19ème siècle. À côté de la chapelle une croix et une fontaine. Pour trouver la chapelle, prendre la direction du Trévoux depuis le bourg puis dans le hameau de Loctudy (le premier traversé) suivre la direction de la chapelle.

Riec -sur-Bélon en photos