Pont-Aven, la Cité des Peintres
Pont-Aven est un joli petit bourg blotti au fond de l’estuaire de la rivière Aven sur la côte sud du Finistère. Un village autrefois connu pour ses nombreux moulins et son port de cabotage, mais qui depuis le 19ème siècle est réputé mondialement pour son école de peinture, la fameuse École de Pont-Aven et son peintre emblématique Paul Gauguin.
L’École de Pont-Aven
L’histoire entre Pont-Aven et la peinture a décollé dans la 2ème partie du 19ème siècle. L’arrivée du chemin de fer en Bretagne révèle alors une région singulière par sa langue, ses traditions et son patrimoine qui diffèrent du reste de la France. Une singularité qui attire de nombreux peintres séduits par la lumière, la beauté des paysages, les nombreux sujets qu’offre la région … et son faible coût de la vie ! Ce sont d’abord des peintres américains qui rejoignent le village à partir de 1865 sur les conseils de Henry Bacon qui avait découvert la région un an plus tôt. Ces peintres réalistes représentent des scènes de la vie quotidienne. Beaucoup s’installent à l’Hôtel des Voyageurs tenu par Julia Guillou.
Dans les années 1880 une deuxième vague de peintres rejoignent Pont-Aven. Et parmi eux Paul Gauguin, à court d’argent et à la recherche d’une nouvelle source d’inspiration, qui arrive à l’été 1886 et s’installe à la pension Gloanec. Avec Émile Bernard et Paul Sérusier entre autres, ils inventent un nouveau style, le synthétisme, dont le concept est d’exprimer idées et sensations par les formes et les couleurs. On donnera plus tard à ce groupe de peintres le nom d’École de Pont-Aven. Paul Gauguin reviendra régulièrement à Pont-Aven jusqu’en 1894, y réalisant quelques-unes de ses oeuvres les plus célèbres comme Le christ jaune ou La belle Angèle.
Pont-Aven continuera d’attirer de nombreux artistes-peintres pendant la Belle Époque ou dans l’Entre-deux-guerres. Mais le village a également attiré des artistes d’autres disciplines, comme le chansonnier Théodore Botrel ou le journaliste et poète breton Xavier Grall qui y finit ses jours.
À voir à Pont-Aven
- Le Musée de Pont-Aven, ouvert en 1985, récemment fermé pour être restauré et agrandi, a rouvert en 2016. Il a pour vocation de présenter l’histoire de l’École de Pont-Aven. Sa collection permanente compte de nombreuses oeuvres d’artistes-peintres ayant séjourné dans le village, comme Paul Gauguin, Émile Bernard ou Paul Sérusier. Le musée organise également des expositions temporaires. Plus d’informations sur le site officiel du Musée de Pont-Aven.
- Pont-Aven comptait autrefois de nombreux moulins, une quinzaine au 19ème siècle qui étaient une source d’inspiration pour les peintres. Aujourd’hui il n’en reste plus que trois : Rosmadec, la Porte-Neuve et le Grand -Poulguin. On peut les admirer en se promenant sur les rives de l’Aven.
- Les rives de l’Aven qui traverse le village ont beaucoup de charme avec leurs gros blocs de granit posés au coeur des flots tumultueux de la rivière. La Promenade Xavier Grall permet d’apprécier le charme de ces paysages.
- À deux pas du centre, le Bois d’Amour, des sous-bois sur les bords de l’Aven, fut une source d’inspiration pour de nombreux artistes-peintres. C’est ici que Paul Gauguin donna à Paul Sérusier une leçon sur les concepts du synthétisme. Un circuit de une heure permet de découvrir ce site emblématique du village.
- Dans le prolongement du bois, la jolie chapelle de Trémalo, édifiée au 16ème siècle, inspira elle aussi de nombreux artistes-peintres. Elle renferme en particulier une statue polychrome en bois du Christ qui a inspiré à Paul Gauguin son oeuvre Le Christ jaune.
- Un peu à l’écart du centre, le bourg de Nizon (ancienne commune ayant fusionné avec Pont-Aven en 1954) dispose d’un patrimoine architectural religieux intéressant, en particulier son calvaire, près de l’église Saint-Amet, qui inspira à Paul Gauguin un de ses autres tableaux, Le Christ vert.
- Outre son école de peinture, Pont-Aven est réputé pour ses délicieuses galettes, des biscuits riches en beurre, qui ont même donné leur nom au film « Les galettes de Pont-Aven ». On raconte qu’ils ont été inventés vers 1890 par le boulanger Isidore Penven (la maison a encore une boutique dans la rue principale). Mais c’est aujourd’hui une autre biscuiterie qui fait la renommée du village : Traou Mad (« bonnes choses » en breton !), une des marques emblématiques de la Bretagne. La biscuiterie Traou Mad, aujourd’hui située dans une zone industrielle sur la route de Rosporden, ouvre ses portes pour des visites l’été.