Saint-Pol-de-Léon, capitale historique du Léon
Saint-Pol-de-Léon est une petite cité au coeur de la Ceinture Dorée, première zone légumière de Bretagne, sur la partie ouest de la baie de Morlaix. La ville fut une cité épiscopale importante et est la capitale historique de l’évêché de Léon. Elle en a gardé un patrimoine architectural remarquable avec en particulier deux églises remarquables et des hôtels particuliers.
Saint-Pol-de-Léon, cité épiscopale
Saint-Pol-de-Léon tire son nom d’un des sept saints fondateurs de la Bretagne : Saint-Paul-Aurélien. Ce moine gallois serait venu vers 525 évangéliser la région qu’on appelait alors Occismor. Selon la légende il libéra l’île de Batz d’un dragon qui semait la terreur, dévorant femmes, hommes et bêtes. Pour le remercier, le comte Withur lui confia un vaste territoire sur lequel il édifia un monastère à l’emplacement d’un oppidum abandonné. On retrouve cette histoire dans le nom breton de la ville : Kastell-Paol (« château de Paul »). Ce monastère devient le siège de l’archevêché de Léon qui disparaîtra en 1790 lors de Révolution Française. Ce statut de cité épiscopale fait de Saint-Pol-de-Léon le centre spirituel et culturel de la région et un important centre économique. De cette période dorée de son histoire, la ville a conservé un patrimoine remarquable qui témoigne de sa richesse passée.
Saint-Pol-de-Léon, capitale de la Ceinture Dorée
La perte de son statut de cité épiscopale après la Révolution plonge Saint-Pol-de-Léon dans le marasme. Mais l’arrivée du chemin de fer en 1883 contribue au développement de la culture maraîchère. Il faut dire que la région bénéficie à la fois de terres fertiles et d’un climat doux grâce à l’influence du Gulf Stream. Dès 1890 la région de Saint-Pol-de-Léon devient la première région maraîchère de France et le demeure encore aujourd’hui. La région est en particulier connue pour produire des choux-fleurs et des artichauts. Mais elles exporte également oignons, échalotes, tomates, pommes de terre, endives, brocolis, etc…
La ville fut au coeur de la crise légumière qui de 1957 à 1967 provoqua de nombreux affrontements entre les producteurs, les négociants et les pouvoirs publics. Cette crise aboutit à la réorganisation du marché des légumes et en particulier à la création de marchés au cadran. Ce système de vente aux enchères des légumes contribua à rendre les prix plus transparents. Cette crise déboucha également sur la création en 1972, sous l’impulsion de Alexis Gourvennec, de la Brittany Ferries, basée à Roscoff. La compagnie est aujourd’hui surtout connue pour transporter les vacanciers vers la Grande-Bretagne et l’Irlande. Mais elle a été créée pour offrir des débouchés aux producteurs de la Ceinture Dorée vers les îles britanniques.
À voir à Saint-Pol-de-Léon
Le centre de Saint-Pol-de-Léon jouit d’un patrimoine architectural remarquable vu la taille de la ville. L’office du tourisme propose un circuit d’environ 2 heures jalonné par 28 panneaux d’interprétation. Ils permettent de découvrir ces joyaux de Saint-Pol-de-Léon.
- La cathédrale Saint-Paul-Aurélien a été construite entre le 13ème et le 16ème siècle sur les ruines d’une église romane détruite par les anglais en 1170. Elle fut la cathédrale de l’ancien diocèse de Léon. De style gothique, elle est inspirée par le style normand, en particulier la cathédrale de Coutances. Ses deux tours en façade s’élèvent à 55 mètres. L’intérieur de la cathédrale abrite un mobilier exceptionnel : retables, tombeaux, autels, etc… Classée aux monuments historiques depuis 1840, la cathédrale est ouverte aux visites tous les jours. Des visites guidées sont également possibles (se renseigner à l’office du tourisme).
- Avec la cathédrale la chapelle du Kreisker est l’autre monument emblématique de Saint-Pol-de-Léon. Construite aux 14ème et 15ème siècles, la chapelle servit longtemps de lieu de réunion du conseil de la ville. La vue qu’elle offrait lui donna également un rôle militaire pour la surveillance de la région. Elle a été sauvée de la destruction en 1807 par un décret de Napoléon grâce à son utilité pour la navigation maritime. La chapelle est surmontée d’un impressionnant clocher de 78 mètres de haut (le plus haut de Bretagne). Une véritable dentelle de pierre dont Vauban dira qu’il était la pièce d’architecture la plus audacieuse qu’il ait jamais vue. La chapelle est classée monument historique depuis 1840, comme la cathédrale. Elle est ouverte aux visites tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 18h. Les plus courageux grimperont les 163 marches pour jouir d’un panorama exceptionnel au sommet du clocher.
- Dans le cimetière derrière le Kreisker, l’église Saint Pierre a été construite aux 14ème et 15ème siècles, puis reconstruite partiellement en 1772 et 1875. Sa tour est coiffée d’un dôme en forme de cloche. Elle est classée monument historique depuis 1997.
- Le centre-ville compte de nombreuses maisons anciennes et quelques hôtels particuliers datant du 16ème siècle. L’édifice le plus remarquable est la Maison Prébendale, derrière la cathédrale. Cette superbe maison Renaissance de 1530 accueille des expositions tout au long de l’année. Parmi les autres maisons remarquables du centre-ville, citons l’hôtel de Kermenguy (18ème siècle), le manoir de Keroulas (début 16ème) ou la maison du Pilori (1702), rue Général Leclerc.
En dehors du centre-ville :
- Le port de Pempoul n’abrite plus aujourd’hui que quelques bateaux de plaisance au mouillage. Mais il fut autrefois le port de commerce prospère de la ville. Jusqu’au 17ème siècle il voyait passer des toiles de lin, du vin, des huiles, etc… Mais son ensablement progressif conduit à son abandon au profit de Roscoff. Une promenade aménagée le long de la mer permet de profiter de l’air iodé et du panorama.
- L’îlot Sainte-Anne est relié au continent par un cordon de galets aménagé en route dans les années 70. Sa position avancée dans la baie amena autrefois à l’installation de batteries de canons pour contribuer à la protection de la baie de Morlaix et du port de Pempoul. Beau panorama depuis le Rocher du Guet qui domine l’îlot.
- La campagne saint-politaine cache de nombreux châteaux et manoirs qui témoignent de la richesse passée de la région. Le plus remarquable est le château de Kernévez près du port de Pempoul, entouré d’un parc dessiné par les frères Bühler (qui ont dessiné les jardins de Thabor à Rennes).