Le Rennes classique
Le Rennes classique correspond à la partie de l’ancienne ville médiévale détruite en grande partie par l’incendie qui a ravagé la ville entre le 23 et le 29 décembre 1720. La reconstruction s’étend de 1726 à 1754 selon les plans de l’ingénieur militaire Isaac Robelin puis de l’architecte Jacques V Gabriel. Le nouveau quartier est reconstruit en pierre et sur un plan orthogonal plus rationnel qui contraste avec les rues tortueuses du Vieux Rennes qui ont survécu à l’incendie. La faible durée des travaux de reconstruction a contribué à l’unité architecturale du quartier.
La Place de la Mairie
La place de la Mairie est la place centrale de Rennes et un lieu de rassemblement pour les rennais. La place piétonne est dominée par deux bâtiments qui se font face et dont les plans s’emboîtent l’un dans l’autre :
- A l’ouest de la place, la Mairie de Rennes, construite par l’architecte Jacques V Gabriel entre 1734 et 1743, est composée de deux édifices classiques reliés par un bâtiment en arc de cercle convexe dominé par la Tour de l’Horloge. Sous cette tour une niche accueillait un groupe de sculptures de Jean Boucher, inaugurées en 1911, représentant Anne de Bretagne à genou devant une figure féminine allégorie de la France, l’ensemble symbolisant l’Union de la Bretagne et de la France. A l’occasion du 400ème anniversaire de cette union, le 7 août 1932, les sculptures furent détruites par un attentat à la bombe revendiqué par Gwenn Ha Du, un groupe autonomiste breton. Ce monument, considéré par les nationalistes bretons comme une humiliation pour la Bretagne (« le monument national de la honte »), n’a jamais été reconstruit et la niche est restée vide jusqu’à aujourd’hui !
- A l’est de la place, face à la mairie, l’Opéra de Rennes a été dessiné par l’architecte Charles Millardet et construit entre 1832 et 1836. Son avancée répond au creux en façade de la mairie qui lui fait face. Avec sa salle à l’italienne de 642 places c’est un des plus petits opéras de France. Sa programmation est essentiellement tournée vers l’art lyrique. Pour plus d’informations sur la programmation de l’opéra, vous pouvez consulter le site officiel de l’Opéra de Rennes.
Le Parlement de Bretagne
A quelques pas de la Place de la Mairie, le Palais du Parlement de Bretagne est l’édifice emblématique de la ville de Rennes. Il fut construit entre 1618 et 1655 pour accueillir les sessions du Parlement de Bretagne, instauré après l’Acte d’Union de la Bretagne à la France en 1532 et qui se fixe à Rennes en 1561 après s’être déplacé entre Rennes, Nantes et Vannes. Après la dissolution du parlement en 1790 par la Révolution Française, il devient à partir de 1804 la Cour d’Appel de Rennes qui y siège toujours aujourd’hui. Le palais est épargné par le grand incendie de 1720 qui ravage une grande partie de la ville. Mais il est partiellement détruit en février 1994 par un incendie accidentel suite une manifestation de marins-pêcheurs, provoquant un grand émoi dans la population rennaise et même bretonne. Le palais a depuis été restauré à l’identique et a retrouvé sa splendeur d’antan.
Classé monument historique depuis 1883, le parlement est surtout réputé pour ses décors intérieurs d’une grande richesse, en particulier ceux de la Salle des Pas-perdus, de la Grand’Chambre et de la Salle des Enquêtes. L’office du tourisme organise sur réservation des visites guidées pour découvrir l’intérieur du parlement de Bretagne. La place devant le parlement est devenue place royale après l’incendie de 1720 et les réaménagements de la ville consécutifs. Elle accueillait une statue équestre de Louis XIV détruite pendant la Révolution. Les bâtiments entourant la place, construits dans le même style que le parlement, lui donnent une belle unité de style.
Saint-Georges
Au sud-est de la place du parlement, la rue Saint-Georges a miraculeusement été épargnée par l’incendie de 1720 et compte de nombreuses maisons à pans de bois bien conservées, dont plusieurs sont inscrites sur la liste des monuments historiques. Avec son animation permanente, ses bars, ses restaurants, ses librairies, c’est une des rues les plus agréables de Rennes. La rue débouche sur la rue Gambetta qui descend vers la Vilaine.
Légèrement sur la gauche,la Piscine Saint-Georges a été construite entre 1923 et 1926 dans un style art déco. Avec ses décors réalisés par le mosaïste Isidore Odorico, elle représénte l’une des plus belles réalisations de l’art déco en France. Rennes fut d’ailleurs un « terrain de jeu » très prisé par la famille Odorico et elle compte de nombreux exemples d’art déco.
Plus bas, dominant les quais de la Vilaine, le majestueux Palais Saint-Georges est une ancienne abbaye construite en 1670 par l’abbesse Magdaleine de la Fayette dont le nom orne encore la façade du palais et ses 19 galeries. L’abbaye abrite une caserne de pompiers depuis la Révolution. Ravagé par un incendie en 1921, le palais a été reconstruit et classé monument historique en 1930. Au pied du palais se trouve un jardin à la française d’une grande élégance.
Le Parc du Thabor
En remontant la rue Gambetta puis en descendant quelques minutes sur la rue Victor Hugo le long de la piscine Saint-Georges, on arrive à l’entrée du Parc du Thabor. Ce magnifique parc public de 10 hectares est construit sur une butte culminant à 56 mètres de haut. Autrefois jardin d’agrément et de potager pour les moines de l’abbaye Sainte-Melaine avant de devenir propriété de la ville de Rennes en 1793 après la Révolution, il est agrandi au 19ème siècle et mis en valeur par entre 1866 et 1868 par le paysagiste Denis Bühler. Le parc est composé d’un jardin français, d’un jardin anglais, d’un jardin à l’italienne, d’un jardin botanique et d’une roseraie. L’ensemble du parc héberge plus de 3 000 espèces ! Le parc abrite également quelques édifices : une orangeraie, un kiosque à musique, une volière, des bassins et de nombreuses statues. Un endroit idéal pour fuir les bruits de la ville toute proche !
A la sortie ouest du parc, l’église abbatiale Saint-Melaine, dédiée à celui qui est considéré comme le premier évêque de Rennes au 6ème siècle. Elle a été reconstruite au 17ème siècle, succédant à plusieurs édifices dont le plus ancien, construit sur le tombeau de Saint-Melaine, remontait au 6ème siècle. Elle servit de cathédrale provisoire entre 1803 et 1844 pendant la reconstruction de la cathédrale Saint-Pierre.