Île de Batz
Située au large de Roscoff, l’île de Batz (Enez Vaz en breton) offre un véritable dépaysement à quelques kilomètres seulement de la côte. Avec ses 3,5 kilomètres de long et 1,5 de large, c’est un lieu idéal pour une journée de randonnée sur les sentiers côtiers, à la découverte de beaux panoramas mais aussi d’une flore très riche favorisée par le micro-climat qui règne sur l’île. Île de pêcheurs jusqu’au 18ème siècle, l’île de Batz se tourne vers le maraîchage après la disparition du maquereau. La récolte du goémon était également une activité importante de l’île : il était utilisé pour chauffer les maisons (après avoir été séché), servir d’engrais ou nourrir les animaux. Aujourd’hui l’île vit essentiellement de l’agriculture et du tourisme pendant la saison estivale.
Le phare de l’île de Batz
Bâti au sommet d’une colline à l’ouest de l’île, le phare de l’île de Batz a été construit en 1836 à la demande de la marine marchande pour baliser l’île sur la route des ports de Roscoff et Morlaix. Il est le frère jumeau d’un autre phare, celui de Penmarc’h (pas le phare d’Eckmühl, mais le petit à côté !), à la pointe sud-ouest du Finistère. Il est constitué d’un soubassement, qui abritait autrefois un entrepôt pour les combustibles et les logements des gardiens du phare, surmonté d’une tour cylindrique. Le granite utilisé pour construire le phare vient de l’Île Grande près de Lannion. Au sommet du phare, 71,65 mètres au-dessus de la mer, qu’on atteint après avoir grimpé 210 marches, on jouit d’un magnifique panorama sur la baie de Morlaix, l’île Vierge et même les Sept-Îles au large de Perros-Guirec alors que la silhouette des Monts d’Arrée s’élève vers le sud. Le phare a été électrifié en 1937 puis automatisé en 1995. Il est classé monument historique depuis 2017. Le phare est ouvert aux visites, visite comprenant une exposition muséographique dans les anciens logements des gardiens du phare. Plus d’infos sur le site officiel de l’île de Batz.
Le jardin Georges Delaselle
L’île de Batz jouit d’un micro-climat particulièrement doux et d’une absence de gel qui favorise la croissance d’une végétation qu’on voit habituellement dans des contrées plus exotiques. C’est ainsi que l’est de l’île abrite un magnifique jardin exotique dans lequel on peut se promener parmi les palmiers, les cactus et autres plantes venues des cinq continents. Au total ce sont plus de 2500 espèces qu’on peut admirer dans ce jardin qui porte le nom de son créateur, Georges Delaselle. C’est en 1897 que cet assureur parisien, tombé sous le charme de l’île de Batz, transforme des dunes en jardin exotique en y creusant une large cuvette pour abriter la végétation du vent. À partir de 1918 il s’installe sur l’île et se consacre entièrement à son jardin. À sa mort en 1944, l’ancienne dune s’est transformée en une oasis luxuriante. Mais successivement vendu à plusieurs propriétaires, le jardin tombe peu à peu dans l’oubli. Jusqu’à ce qu’une association, Les amis du jardin Georges Delaselle, décide de faire renaître les jardins en 1987. Un projet soutenu par le Conservatoire du Littoral, propriétaire du site depuis 1997. Le jardin est divisé en plusieurs espaces qu’on découvre successivement : une ancienne nécropole découverte lors de la construction du jardin, une palmeraie, une cacteraie, un jardin maori, un jardin méditerranéen, etc.. Le jardin est ouvert de début avril à fin octobre. Compter 5 euros pour l’entrée pour un adulte.
Le tour de l’île
- L’activité incontournable sur l’île de Batz est d’emprunter le sentier côtier qui fait le tour de l’île. Il faut compter environ 12 kilomètres, soit environ 4 heures de marche, pour faire le tour de l’île. La marche ne présente aucune difficulté, l’île étant plate et les chemins bien aménagés.
- Entre le bourg et la pointe ouest de l’île, les criques de sable blanc se succèdent dans un paysage magnifique, le plus beau de l’île : plage de Porz Leien près de la station SNSM, criques de Poul C’horz et Porz Reter près du phare.
- Après la Maison du Corsaire, un corps de garde construit en 1711 mais utilisé par les corsaires pendant la Révolution, la côte devient plus rocheuse, les pointes sont ponctuées de plages de galets. Quelques chaos rocheux emblématiques ponctuent la côte. Ainsi le Trou du Serpent est d’après la légende l’endroit où Saint-Pol précipita dans les flots le dragon qui terrifiait l’île. Un peu plus loin le Roc’h, gros amas rocheux, offre un beau panorama depuis son sommet. En longeant la côte nord, les criques rocheuses sont bordées par des exploitations agricoles où on cultive en particulier la pomme de terre.
- La pointe nord-est de l’île marque le retour de grande plages de sable blanc : Porz Melloc, La Grève Blanche. Puis des plages plus petites en approchant du jardin botanique. De partout un beau panorama sur les îlots entourant l’île, des confettis qui rendent la navigation particulièrement périlleuse quand on ne connaît pas les lieux !
Plus de détails sur le tour de l’île de Batz sur le site visorando.com.
À voir également sur l’île de Batz
- On rejoint le bourg de Batz en longeant les quais depuis le débarcadère / embarcadère. Les belles maisons aux jardins fleuris et les ruelles étroites participent au charme du bourg. Le bourg est dominé par l’église Notre-Dame du Bon Secours, édifiée en 1874 et qui abrite l’étole de Saint-Pol, un tissu oriental du 7ème ou 8ème siècle.
- Les dunes à proximité du jardin Georges Delaselle abritent les ruines de la chapelle Sainte-Anne. Il s’agit en fait de l’ancienne église du village, construite au 10ème siècle à l’emplacement d’un monastère fondé par Paul Aurélien, moine venu du Pays de Galles. Mais l’ensablement de cette partie de l’île à partir du 16ème siècle poussa les villageois à s’installer vers le coeur de l’île. L’église fut abandonnée à partir du 18ème siècle, transformée en dépôt de munition et détruite par le feu en 1798. La tentative de désensabler le monument en 1860 provoqua l’effondrement d’une partie de l’édifice. Les ruines sont classées monument historiques depuis 1980. Un pardon s’y déroule en l’honneur de Sainte-Anne, patronne de la Bretagne, chaque dernier dimanche de juillet.
L’île de Batz en pratique
L’île de Batz est accessible en bateau toute l’année depuis Roscoff. Le service est assuré par les Vedettes de l’île de Batz, un regroupement de 3 compagnies maritimes. À marée haute l’embarcadère se situe sur le vieux port, à proximité immédiate du centre historique. À marée basse il faut aller jusqu’au bout de la passerelle (compter 10 minutes de marche) pour embarquer. L’occasion de prendre un bon bol d’air iodé et apprécier le panorama sur Roscoff et le chenal parsemé de cailloux qui sépare l’île du continent ! Il faut ensuite compter une quinzaine de minutes pour débarquer au port de l’île de Batz, sur la façade sud de l’île. Le tarif est de 9 € aller / retour pour un adulte (tarif 2018). Départs toutes les 30 minutes pendant la saison estivale, plus espacés le reste de l’année (entre 1h et 2h). Attention : stationnement compliqué l’été dans le centre-ville, mieux vaut garer son véhicule à l’écart du centre et finir à pied. Pour plus d’infos consulter le site des Vedettes de l’île de Batz.
Quelques informations supplémentaires une fois arrivée sur l’île :
- L’office de tourisme se situe immédiatement au débarcadère sur l’île de Batz.
- Pas de distributeurs de billets sur l’île, faites le plein avant d’embarquer !
- Tous les commerces (restaurants, bars, boulangeries, etc…) se situent dans le bourg. Une supérette située près du sémaphore, sur les hauteurs du bourg, vous permettra d’acheter de quoi pique-niquer.
- Les dimensions de l’île sont parfaites pour en faire le tour en marchant (compter une dizaine de kilomètres).
- Pour ceux qui ne veulent pas marcher, possibilité de louer des vélos pour découvrir l’île. Mais tous les sentiers ne vous seront pas accessibles ! Plus d’informations ici.