Locmariaquer et le site des mégalithes
La presqu’île de Locmariaquer s’étend entre la rivière de Saint-Philibert et la rivière d’Auray qui débouche dans l’ouest du Golfe du Morbihan. Cette destination touristique est appréciée pour ses plages et les croisières dans le Golfe du Morbihan et dans la Mor Braz possibles depuis le port. Mais la presqu’île est surtout connue pour ses mégalithes qui, s’ils ne sont pas aussi nombreux que chez le voisin Carnac, comptent parmi les plus célèbres et les plus iconiques de Bretagne.
Locmariaquer, son port, ses huîtres, …
Comme en témoignent ses monuments mégalithiques, la presqu’île de Locmariaquer est occupée par l’Homme depuis des milliers d’années. Outre ces monuments encore visibles, les vestiges d’une ville (qui serait Dariorigum) ont été mis à jour par des fouilles, ville sans doute fondée par les Vénètes et qui prospéra à l’époque Romaine. Mais le Locmariaquer qu’on connaît aujourd’hui a été fondé au 11ème siècle par des moines de l’abbaye Sainte-Croix de Quimperlé, autour d’un monastère dédié à Marie (Locmaria Kaer en breton, le « lieu de Marie en la baronnie de Caër »).
Le port a depuis longtemps joué un rôle important dans l’histoire de la ville. Les Vénètes en avaient déjà fait la base d’une solide flotte qui sera décimée par Jules César dans une bataille passée à la postérité. Plus tard Locmariaquer figura parmi les candidats pour établir les chantiers de la Compagnie des Indes (c’est le site de Lorient qui sera finalement choisi). Et pendant la Seconde Guerre Mondiale, les américains envisagèrent d’y établir une base portuaire pour décharger du matériel militaire après le débarquement en Normandie. Aujourd’hui l’activité portuaire de Locmariaquer est essentiellement tournée vers la plaisance. Un premier port, le plus ancien, se situe au coeur du bourg et compte plusieurs pontons accueillant plaisanciers et quelques pêcheurs. Il est dominé par l’église Notre-Dame de Kerdro, de style roman, construite au début du 12ème siècle et remaniée entre le 17ème et le 19ème siècle. Le deuxième port se situe sur la pointe de Guilvin et est le point de départ des croisière dans le Golfe du Morbihan et dans la Mor Braz (cet espace maritime entre la baie de Quiberon et les îles de Belle-Île, Houat et Hoëdic).
Voici une liste des compagnies qui proposent des croisières au départ de Locmariaquer :
- Les Vedettes de l’Angélus proposent des croisières dans le Golfe du Morbihan ou vers Houat et Hoëdic.
- La compagnie Navix propose des tours dans le Golfe du Morbihan ainsi que des liaisons vers Houat, Hoëdic et Belle-Île en Mer.
- Le Passeur des Îles propose une traversée entre Locmariaquer et Port Navalo sur la presqu’île de Rhuys.
Outre le tourisme, l’activité économique la plus importante de Locmariaquer est l’ostréiculture. Les Romains appréciaient déjà les gisements naturels d’huîtres. Mais il faudra attendre le 19ème siècle pour qu’une véritable « industrie de l’huître » se développe à Locmariaquer. Malgré plusieurs crises liées à des parasites décimant les huîtres, on compte encore une trentaine d’exploitations ostréicoles sur la presqu’île, une des principales zones de production ostréicole en Bretagne. Elles sont essentiellement situées sur la rivière d’Auray et la rivière de Saint-Philibert. L’office du tourisme organise des visites d’exploitations, l’occasion de déguster et d’acheter directement les huîtres aux exploitants !
Le Site des Mégalithes de Locmariaquer
Parmi les nombreux mégalithes que compte la presqu’île de Locmariaquer, le Site des Mégalithes regroupe les plus remarquables d’entre eux. Ce complexe compte trois célèbres mégalithes construits entre 4 500 à 3 500 av. J-C.
- Le Grand Menhir Brisé est le plus grand monolithe connu dans le monde avec ses 20 mètres de hauteur (dont 18,5 mètres au-dessus du sol) et ses 280 tonnes. Édifié vers 4 500 av. J-C, il était le plus grand d’un impressionnant alignement de 18 menhirs aujourd’hui disparus et qui ont sans doute servi à construire d’autres monuments de la région. Le Grand Menhir s’est brisé en quatre morceaux vers 4 200 av. J-C, peut-être suite à une action volontaire, plus probablement à cause d’un séisme. Le menhir est constitué d’orthogneiss, un granit étranger à la presqu’île et dont le gisement le plus proche se trouve à 12 kilomètres. Les techniques utilisées pour transporter et lever ce géant conservent encore leur part de mystère pour les scientifiques !
- La Table des Marchand est un dolmen construit vers 3 900 av. J-C. Il a été restauré et a retrouvé son cairn, ce qui lui donne un aspect bien différent de celui qu’on peut voir sur les vieilles cartes postales ou les panneaux touristiques ! Au solstice d’hiver la lumière pénètre le couloir de 7 mètres de long qui mène à la chambre funéraire, témoignant des connaissances astronomiques de ceux qui ont érigé ces monuments. Autre originalité de ce monument : certaines pierres utilisées pour sa construction ont également servi à construire le cairn de Gavrinis, à quelques kilomètres de là, aujourd’hui en partie immergé (mais à l’époque de sa construction le niveau de la mer était plus bas qu’aujourd’hui). Pour la petite histoire, le terme « des Marchand » n’a rien à voir avec des commerçants mais est une référence à la famille propriétaire du terrain où ce dolmen se dresse !
- Le tumulus d’Er Grah (ou Er Vinglé), bâti vers 4 500 av. J-C, est une sépulture à caveau fermé. Sa taille et le matériel funéraire retrouvés laissent penser que des personnages importants y ont été enterrés. Le tumulus a été construit en plusieurs phases et mesure 140 mètres, avec deux extensions au nord et au sud d’une chambre funéraire centrale. Recouvert par la végétation et en partie éboulé après avoir servi de carrière, le monument a été découvert en 1991 puis restauré.
La visite du site est payante (tarif adulte 6€, constaté en 2017). Elle commence par un film et quelques panneaux expliquant l’histoire de ces mégalithes et les passionnantes théories scientifiques à leur sujet. Un cheminement piétonnier permet ensuite d’approcher les monuments et même de pénétrer à l’intérieur de la Table des Marchand. À noter les émouvants panneaux retraçant la Première Guerre Mondiale à travers des correspondances sur des reproductions de vieilles cartes postales de la Table des Marchand. Compter une petite heure de visite en prenant son temps. Plus d’informations sur le site du Centre des Monuments Nationaux.
La pointe de Kerpenhir
Au bout de la presqu’île, la pointe de Kerpenhir se trouve sur la rive ouest du goulet marquant l’entrée du Golfe du Morbihan, face au joli port de Port Navalo sur la presqu’île de Rhuys. La pointe offre un un panorama à couper le souffle, sur la rivière d’Auray, les innombrables îles du Golfe du Morbihan, la presqu’île de Rhuys, la presqu’île de Quiberon, ou encore plus loin Belle-Île en Mer, Houat et Hoëdic. La pointe fait partie d’une zone protégée par le Conservatoire du Littoral. L’ombre des pins sur la pointe offre les conditions idéales pour un pique-nique par une journée chaude et ensoleillée avec vue sur l’océan ! Vers l’ouest la belle plage de sable blanc de la Falaise abrite un superbe dolmen, les Pierres Plates, une allée couverte de 25 mètres de long. Pas mal de campings à proximité pour profiter de la plage.
À voir également sur la presqu’île de Locmariaquer
- À la sortie du bourg sur la route de la pointe de Kerpenhir, le Tumulus de Mané-Er-Hroueg mesure 100 mètres de long et 60 mètres de large. Il est accessible par un petit sentier partant sur la droite entre les habitations depuis la route de Kerpenhir.
- À la sortie du bourg sur la route des plages, la chapelle Saint-Michel, édifiée en 1749, a été bâtie sur des vestiges gallo-romains. Chaque été elle accueille des expositions d’art.
- Près du hameau de Saint-Pierre Lopérec, la plage Saint-Pierre, protégée par de belles dunes, est sans doute la plus belle de la presqu’île. La zone est propriété du Conservatoire du Littoral. Dans le hameau de Saint-Pierre Lopérec, la chapelle Saint-Pierre date du 18ème siècle. Visites possibles en saison estivale.
- À la limite du bourg, pas loin du Site des Mégalithes, le dolmen de Mané-Lud est caché au milieu des habitations. Autre dolmen proche du Site des Mégalithes, mais vers le sud : le dolmen de Mané-Rethual, accessible par la ruelle du Bronzo.
- Au nord du bourg, le moulin à marée de Kerouarc’h et sa digue ferment un marais endigué comme on en compte tant dans le Golfe du Morbihan. En poursuivant vers le nord on tombe sur la chapelle du Moustoir (19ème siècle), sur les bords de la rivière d’Auray. Et toujours plus au nord un autre marais endigué, l’étang de Roc’h Du, à la limite avec la commune de Crac’h.