Carnac et les alignements de Carnac
Au fond de la baie de Quiberon, entre la presqu’île de Quiberon et le Golfe du Morbihan, la petite ville de Carnac est une station balnéaire très prisée qui attire la foule pendant la saison estivale. Mais Carnac est surtout connue comme le centre d’une région remarquablement riche en monuments mégalithiques, dont les célèbres alignements de menhirs de Carnac.
Les alignements de Carnac
La côte sud du Morbihan, de la ria d’Étel jusqu’au Golfe du Morbihan, compte la densité la plus forte au monde de monuments mégalithiques. Tumulus, dolmens, cromlechs, menhirs (isolés ou au sein d’alignements) et autres monuments de pierres : ce sont pas moins de 550 sites mégalithiques qui couvrent ce territoire occupé par l’Homme probablement depuis 5 000 av. J-C. Et on pense qu’il en existe bien d’autres ensevelis dans la baie de Quiberon, noyés par l’élévation du niveau des mers depuis le Néolithique. Cet ensemble unique au monde est candidat à un classement au patrimoine mondial de l’Unesco. Une candidature portée en particulier par l’association Paysages de mégalithes sous l’autorité du célèbre paléontologue Yves Coppens (celui qui a découvert Lucy), né non loin de Carnac, à Vannes.
Cette concentration de mégalithes culmine à Carnac où les alignements de pierres regroupent près de 3 000 menhirs (« pierres longues » en breton) ! Mais on estime que Carnac en comptait autrefois 10 000 ! Le nom de la commune fait d’ailleurs référence à ces innombrables pierres qui parsèment le territoire de la commune (Karnag en breton, « le lieu des tas de pierres »). Les archéologues ont daté à 3 500 avant J.-C. l’édification des alignements de Carnac. Mais c’est seulement à partir du 18ème siècle, et plus encore dans le dernier quart du 19ème siècle, sous l’impulsion de l’archéologue écossais James Miln, que les scientifiques commencent à s’intéresser à cet ensemble exceptionnel. Mais malgré de nombreuses fouilles et recherches, on ne sait toujours pas pourquoi ces impressionnants alignements ont été érigés. La théorie la plus acceptée évoque une fonction sacrée ou funéraire, les alignements marquant la séparation entre le monde des vivants et le monde des morts. D’autres théories s’appuient sur la coïncidence entre les alignements et les levers de soleil aux solstices pour faire de ces ensembles un calendrier géant, permettant de connaître par exemple les dates des moissons. Comme pour tout mystère, il y a également beaucoup de théories fantaisistes. Elles attribuent ces alignements aux Celtes (alors que leur édification est largement antérieure à l’arrivée des Celtes), aux Atlantes, à une mystérieuse civilisation nordique (version nazie) ou encore … aux extra-terrestres ! Enfin selon la légende, c’est Saint Cornély, pourchassé par des soldats romains parce qu’il s’était opposé aux sacrifices d’animaux, qui les aurait transformés en pierres !
Les alignements de Carnac se répartissent sur trois sites principaux :
- Les alignements du Ménec comptent 1 099 menhirs répartis sur 11 files. C’est le plus vaste « champ de menhirs » de Carnac. Les menhirs les plus imposants y atteignent 4 mètres de hauteur.
- Les alignements de Kermario sont les plus visités car c’est ici que se trouvent les menhirs les plus hauts. Kermario regroupe 982 menhirs répartis sur 12 files. Non loin de là, isolé un peu à l’écart, le Géant du Manio est le plus grand menhir de Carnac (6,5 mètres de hauteur).
- Les alignements de Kerlescan sont le site le moins vaste avec 540 menhirs répartis sur 13 files. Mais ce sont également les mieux préservés. Ils se prolongent dans un bois situé plus à l’est par l’alignement du Petit Ménec.
Depuis 1991, les alignements sont protégés par des clôtures. Une mesure prise pour protéger les sites car l’afflux et le piétinement des touristes provoquaient le déchaussement des menhirs. Sans compter les comportements « inappropriés » que provoque la fréquentation de masse sur un tel site … Pendant la haute saison, d’avril à septembre, on ne peut donc plus se promener librement au milieu des alignements. Mais des visites guidées (payantes) permettent de découvrir les lieux et d’en apprendre plus sur ces alignements. Le site reste en accès libre le reste de l’année. L’été des soirées Skedanoz mettent en valeur les alignements par un jeu de lumières (spectacle en partie gratuit).
Plus d’informations pour préparer votre visite aux alignements de Carnac : www.menhirs-carnac.fr.
Carnac, station balnéaire
Ville historiquement agricole, Carnac devient également station balnéaire au début du 20ème siècle avec le développement de Carnac-Plage sur d’anciennes salines séparant le bourg de la mer. Il faut dire que Carnac, à l’image de ce coin du Morbihan, jouit d’un climat plus ensoleillé que partout ailleurs en Bretagne. La station compte un centre de thalassothérapie construit en 1974, un casino, des bars, des restaurants, des discothèques, et bien sûr plusieurs plages. La plus grande, justement nommée « Grande Plage de Carnac« , compte deux kilomètres de sable fin. Les autres plages sont celles de Légenèse, Ty-Bihan et Saint-Colomban vers l’ouest, et celle de Beaumer à l’est après la pointe Churchill vers La Trinité-sur-Mer. Le boulevard longeant la Grande Plage compte plusieurs belles villas construites dans les dunes entre 1900 et 1930. Les anciennes salines, dont l’exploitation a cessé dans les années 60, accueillent de nombreuses espèces d’oiseaux.
À voir également à Carnac
- Dans le bourg de Carnac, l’église Saint Cornély date du 17ème siècle et est réputée comme un des plus beaux édifices Renaissance du Morbihan. Le porche nord-est de l’église est surmonté d’un étonnant baldaquin de granit en forme de couronne, unique en Bretagne. Mais l’église est surtout réputée pour les les lambris polychrome couvrant la voute de la nef. Ils représentent la vie de Saint Cornély.
- Toujours dans le bourg, le Musée de Préhistoire de Carnac, installé dans l’ancien presbytère, présente une collection de référence sur le mégalithisme en Europe, une des plus riches collections d’objets préhistoriques dans le monde. C’est un archéologue écossais, James Miln, qui est à l’origine de la collection. Il s’installa en 1875 à Carnac et procéda à de nombreuses fouilles. À sa mort il céda sa collection à la ville de Carnac. Elle fut enrichie par Zacharie Le Rouzic, enfant du pays embauché par l’écossais pour l’aider dans ses recherches et qui poursuivit les fouilles après sa mort. Ces deux noms sont aujourd’hui associés au musée. Plus d’informations sur le Musée de Préhistoire de Carnac : www.museedecarnac.com.
- Au nord-est du bourg le Tumulus Saint-Michel est un tertre mégalithique de 125 mètres de long, 50 mètres de large et 10 mètres de haut édifié vers 5000 avant J.-C.. La richesse du mobilier funéraire découvert laisse penser qu’il était réservé à une élite princière. À son sommet se dresse la chapelle Saint-Michel, édifiée en 1926, et qui a longtemps servi d’amer aux marins. Du sommet du tumulus on jouit d’un panorama remarquable décrit par une table d’orientation sur la baie de Quiberon, le Golfe du Morbihan, les îles au large, etc…
- Au sud-ouest de la commune la chapelle Saint-Colomban se dresse dans le hameau du même nom. Édifiée à la fin du 16ème siècle dans un style gothique flamboyant, elle est dédiée à Colomban, moine irlandais qui aurait débarqué à Carnac vers 610. Le village domine l’anse du Pô, qui abrite plusieurs chantiers ostréicoles. Des visites sont régulièrement organisées l’été.
Pour préparer votre séjour à Carnac, visitez le site de l’Office de Tourisme de Carnac.
Carnac et ses alignements de pierres levées, encore aujourd’hui le lieu est chargée d’une belle et forte énergie. C’est un des plus beau site mégalithique de France, je vous invite à visiter ce lieu.