Alan Stivell
Depuis près de 50 ans Alan Stivell est un artiste incontournable de la scène musicale bretonne et une des figures de proue des cultures celtiques dans le monde entier. Précurseur de la world music, inventeur du folk / rock celtique et du concept de musique celtique, artisan de sa diffusion au grand public, il a profondément marqué la musique bretonne et les musiques celtiques et inspiré plusieurs générations d’artistes bretons et même irlandais.
Alan Stivell, de son vrai nom Alan Cochevelou, est un enfant de la diaspora bretonne parisienne. Bien qu’il soit né à Riom en Auvergne le 6 janvier 1944, c’est en effet à Paris qu’il passe sa jeunesse, tout en séjournant régulièrement dans le Morbihan, d’où son père Georges Cochevelou est originaire. Très tôt le petit Alan montre des prédispositions pour la musique et s’intéresse aux cultures celtiques. Dès l’âge de 5 ans il apprend le piano mais le lâche pour apprendre la harpe celtique avec la concertiste Denise Mégevand, sur des harpes construite par son père, passionné de lutherie qui a recréé une harpe celtique, instrument oublié depuis le Moyen-Age en Bretagne. Dès 1953, à seulement 9 ans, Alan Cochevelou donne des concerts (Maison de la Bretagne, cathédrale de Vannes, Unesco, première partie de Line Renaud à l’Olympia en 1957 à seulement 13 ans !) qui promeuvent la harpe celtique dans les milieux parisien, breton, irlandais et écossais. La passion du jeune Alan pour les cultures celtiques ne se limite pas à la musique : il apprend également le breton, s’intéresse au gallois, au gaélique, à la mythologie celtique, etc … Alan Cochevelou enregistre un premier 45 tours, Musique Gaélique, en 1959 (à l’âge de 15 ans seulement !) puis un premier 33 tours instrumental solo en 1964. Parallèlement aux débuts de sa carrière solo, Alan Cochevelou rentre au Bagad Bleimor, un des bagadoù de Paris, en 1954. Il y apprendra la bombarde puis la cornemuse et deviendra penn-soner du bagad au début des années 60.
Alan Cochevelou devient musicien professionnel en 1967 en signant son premier contrat avec Philips-Fontana. Il prend alors le nom d’Alan Stivell (« source » en breton, dérivé de son nom civil Cochevelou, kozh stivelloù en breton, « les vieilles sources »). À cette époque il commence à chanter et tourne beaucoup en solo ou en compagnie d’autres musiciens, parmi lesquels un certain Daniel Le Bras, plus connu aujourd’hui sous le nom de Dan Ar Braz. Sa notoriété grandissante lui vaut d’être invité sur les radios et le propulse comme le nouveau barde d’une musique bretonne et celtique moderne. Alan Stivell veut en effet inscrire la musique bretonne et celtique dans le mouvement de la musique de l’époque : pop, rock, folk. Il invente en quelque sorte la world music, fusion des musiques actuelles et traditionnelles. L’album Reflets et son fameux Son Ar Chistr, enregistré en 1970, marque le départ d’un phénomène qui va révolutionner la musique bretonne. Mais c’est en 1972 que ce phénomène explose et offre à Alan Stivell la reconnaissance internationale. Cette année là il sort l’album Renaissance de la Harpe Celtique, devenu une référence un peu partout dans le monde (notamment aux États-Unis). Mais surtout, accompagné de nombreux musiciens (dont Dan Ar Braz et Gabriel Yacoub, fondateur du groupe folk Malicorne), il donne un concert à l’Olympia le 28 février 1972. Diffusé à la radio en live sur Europe 1 et écouté par environ 7 millions de personnes (!), le concert rencontre un succès gigantesque et l’album live est vendu à 1,5 millions d’exemplaires ! Il donne une image moderne de la Bretagne et crée un nouvel engouement autour de la musique celtique. Dans le sillon de Alan Stivell, de nombreux nouveaux musiciens traditionnels bretons émergent ou sortent de l’anonymat : Gilles Servat, Tri Yann, Gwendal, Sonerien Du, les soeurs Goadec, les frères Morvan, … Les années suivantes, Alan Stivell sort plusieurs albums qui sont autant de succès critiques et commerciaux. En tournée en France, en Irlande, au Royaume-Uni, aux États-Unis, au Canada, en Australie, il remplit les salles et les stades et porte à la fois un message de revendication des cultures celtiques et d’ouverture au monde.
A la fin des années 70 et pendant les années 80 le phénomène de la musique celtique s’essouffle en France. Alan Stivell enregistre peu de disques pendant cette période mais continue à innover en créant des liens entre musique classique et musique celtique (album Symphone Celtique – Tir Na Nog) ou en introduisant des instruments électriques (en particulier une harpe électrique) dans ses compositions. S’il tourne moins sur les scènes françaises, ses tournées à l’étranger (Allemagne, Italie, Australie, États-Unis, …) continuent de drainer les foules. Dans les pays anglo-saxons en particulier Alan Stivell gagne la reconnaissance des spécialistes : en 1984 l’album Renaissance de la Harpe Celtique, sorti 12 ans plus tôt (!) est nommé aux Grammy Awards et le magazine Rolling Stone classe l’album du live à l’Olympia en 1972 parmi les meilleurs albums de tous les temps ! Des artistes anglo-saxons, par exemple Van Morrison ou Kate Bush, citent Alan Stivell parmi leurs sources d’inspiration.
C’est d’ailleurs en quelque sorte grâce à Kate Bush que Alan Stivell revient sur le devant de la scène française. En participant à l’enregistrement d’un album de la chanteuse anglaise en 1989, il rencontre des musiciens (dont l’irlandais Davy Spillane) qui vont l’accompagner sur l’album The Mist of Avalon, inspiré des légendes arthuriennes et dans lequel on entend pour la première fois des influences électro (Alan Stivell continue d’innover !). Mais c’est l’album Again en 1993 qui marque le retour de Alan Stivell « aux affaires » : le barde breton y revisite certains de ses plus grands titres avec des artistes de renom comme Dan Ar Braz, Kate Bush, Davy Spillane, Shane Mac Gowan (le chanteur des Pogues), Doudou N’Diaye Rose, … L’album fait un carton et lance la deuxième vague de la musique celtique en France, vague confirmée dans la foulée par le succès gigantesque de L’Héritage des Celtes (auquel Alan Stivell a participé au tout début), vague qui continue encore de rencontrer le grand public aujourd’hui ! Depuis, Alan Stivell continue d’innover et de créer des liens entre la musique celtique et les autres musiques comme en témoignent ses collaborations avec Youssou N’Dour, Jim Kerr (Simple Minds), Paddy Moloney (leader des Chieftains), John Cale, Carlos Nuñez, Idir ou d’autres. Au-delà de sa contribution musicale, Alan Stivell porte encore et toujours un message de revendication de l’identité bretonne (en particulier la langue bretonne) et plus généralement de défense des valeurs humanistes.
Discographie (hors compilations et albums collectifs) :
- 1964 : Telenn Geltiek – Harpe celtique (album sorti sous le nom d’Alain Cochevelou)
- 1970 : Reflets
- 1972 : Renaissance de la Harpe Celtique
- 1972 : Olympia Concert (album live)
- 1973 : Chemins de Terre
- 1974 : E Langonned
- 1975 : Dublin Live (album live)
- 1976 : Trema’n Inis – Vers l’île
- 1977 : Raok Dilestra – Avant d’accoster – Before landing
- 1978 : Un dewezh ‘barzh ‘gêr – Journée à la maison
- 1979 : Tro Ar Bed – International Tour (album live)
- 1979 : Symphonie Celtique – Tir Na N-Og
- 1981 : Terre des vivants
- 1983 : Légende – Mojenn
- 1985 : Harpes du nouvel âge
- 1991 : The Mist of Avalon
- 1993 : Again (collection de titres réenregistrés en duo)
- 1995 : Brian Boru
- 1998 : 1 Douar
- 2000 : Back to Breizh
- 2002 : Au-delà des mots
- 2006 : Explore
- 2009 : Emerald
- 2013 : 40th Anniversary Olympia 2012
- 2015 : Amzer
- 2018 : Human / Kelt
Prochains concerts :
- 11 août 2021, Lorient, Festival Interceltique
Site officiel : www.alanstivell.bzh
la bretagne est , et restera, je suis breton par ma mère ,depuis les années 1500
et d’entendre la musique celtique réchauffe le coeur