Les îles Skellig
Les îles Skellig sont un petit archipel situé à environ 15 kilomètres au large de la péninsule d’Iveragh, cette péninsule du comté de Kerry parcourue par le Ring of Kerry, un des itinéraires touristiques les plus connus d’Irlande. L’archipel est composé de deux îles : Little Skellig et Great Skellig, plus souvent appelée Skellig Michael. Cette dernière île abrite les ruines d’un ensemble monastique exceptionnel construit à partir du VIème siècle et inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1996. Les cinéphiles reconnaîtront un des décors de l’épisode 7 de Star Wars sorti dans les salles fin 2015.
Little Skellig
La plus petite des îles Skellig, d’une surface de 8 hectares, n’a jamais été habitée par l’Homme. Il faut dire qu’il est très difficile d’accéder à cette pyramide de 121 mètres de haut aux pentes abruptes et dépourvue de tout port. A défaut de présence humaine, l’île accueille de nombreux oiseaux marins : des macareux, des goélands, des guillemots, des pétrels, des mouettes tridactyles, mais surtout la plus importante colonie de fous de bassan d’Irlande, si nombreux que l’île paraît blanche lorsque la population est à son plus haut ! Avec Skellig Michael, l’île est au coeur d’une réserve ornithologique établie en 2000. Une des conséquences est qu’accoster sur l’île est interdit … mais de toute façon très difficile ! Une colonie de phoques gris trouve également régulièrement refuge au pied de l’île et les eaux de l’archipel sont fréquentées par des requins pèlerins, des baleines, des dauphins et même des tortues.
Skellig Michael
Skellig Michael, la plus grande des îles Skellig, est également la plus éloignée du « continent ». Ce gros rocher isolé en pleine mer, exposé aux vents et aux pluies venus de l’Atlantique, est le genre d’endroit sur lequel on imagine mal vivre. Et c’est pourtant sur cette pyramide culminant à 210 mètres au-dessus des eaux de l’Atlantique que des moines se sont installés au VIème siècle ! La tradition attribue à Saint Finian la création de ce monastère installé sur une plateforme proche du sommet de l’île. Pendant 5 à 6 siècles une petite communauté de moines y vécut dans l’isolement et le dénuement le plus total, survivant grâce à la pêche, au ramassage des oeufs des oiseaux marins, à quelques légumes cultivés sur les rares parcelles de terre et à la récupération des eaux de pluie. Les échanges avec le continent étaient rares et on imagine aisément qu’un tel endroit était propice à la méditation et au repli sur soi-même ! Les raids vikings et une période de refroidissement climatique (rendant les conditions de vie encore plus difficiles) incitèrent les quelques moines présents sur l’île à se replier au 13ème siècle vers le monastère de Ballinskellig, à quelques kilomètres de là sur le continent. De ce site monastique restent aujourd’hui des bâtiments de pierres sèches empilées sans mortier, dont l’aspect fait penser à des ruches (« clochan » en gaélique). Certains doutent cependant que des structures aussi primaires aient pu résister pendant 1500 ans aux conditions météorologique extrêmes de l’île et avancent l’hypothèse qu’elles ont été reconstruites au 19ème siècle par les ouvriers ayant construit les phares installés sur l’île. L’ île est en effet pourvu de deux phares construits entre 1821 et 1826, placé l’un à 53 mètres des flots, l’autre à 121 mètres. Les gardiens de phare qui quittèrent l’île en 1987 après l’automatisation du phare inférieur (le phare supérieur avait été abandonné dès 1870 suite à la construction d’un phare plus important sur Valentia Island) furent donc les derniers occupants humains permanents de l’île ! Après le départ des moines vers le continent, Skellig Michael fut un site de pèlerinage. On y venait en bateau pour s’y purifier et guérir de certaines maladies. Les vestiges du site monastique sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1996.
Visiter les Skellig
Des deux îles Skellig, seule Skellig Michael est accessible aux visiteurs, Little Skellig étant une réserve ornithologique à l’accès très réglementé. Plusieurs compagnies et quelques pêcheurs locaux proposent des excursions depuis le port de Portmagee aux portes de Valentia Island, entre avril / mai et octobre. Départ vers 10 heures le matin, 45 minutes de navigation jusqu’aux îles, 2 heures à 2 heures 30 sur place, puis retour à Portmagee pour 15h00. Compter environ 60€ par personne (tarif constaté sur internet en 2015). Sur le trajet les bateaux font halte à Little Skellig pour permettre d’observer les phoques et les colonies d’oiseaux, mais sans débarquer. Réservation fortement recommandée. Attention : annulations possibles au dernier moment en fonction des conditions météorologiques. Sur Skellig Michael, les bateaux déposent les visiteurs sur une courte jetée en pierre. Commence alors une ascension fatigante de 660 marches taillées dans la roche vers le sommet de l’île et les vestiges du site monastique. La visite de l’île est également l’occasion d’observer les oiseaux marins installés sur l’île, en particulier les macareux (dont on comprend rapidement pourquoi on les surnommes « clowns de mer » !). A noter que le Skellig Experience Visitor Centre (voir ci-dessous) organise des croisières vers les îles Skellig, sans débarquement sur Skellig Michael (compter 30€ environ).
Quelques informations utiles :
- Le Skellig Experience Visitor Centre, installé à l’entrée de Valentia Island près de Portmagee, propose diverses expositions sur le site monastique, la faune, la vie sous-marine et les phares des îles Skellig, ainsi que des croisières vers les Skellig (mais sans débarquement). Ouverture de mars à novembre, compter 5€ pour un adulte (tarif 2015).
- Deux compagnies qui proposent des excursions vers les Skellig : Casey’s et Skelligs Rock. Si vous logez en B&B dans le coin, renseignez-vous auprès de vos hôtes qui pourront également vous conseiller quelques pêcheurs locaux qui font l’excursion à la demande.
- Le retour d’expérience de Sylvie sur sa découverte des îles Skellig : Les îles Skellig, voyage fascinant et spectaculaire.
- Quelques conseils pour visiter les Skellig sur le site de The Moorings, guesthouse / restaurant de Portmagee.
- La fiche de Skellig Michael sur le site de l’Unesco.