Ria de Camariñas
Au coeur de la Côte de la Mort, cette portion du littoral galicien s’étendant de Malpica à Finisterre, la Ria de Camariñas s’ouvre sur l’Atlantique entre le cap (cabo) Vilán au nord et la pointe (punta) de Barca au sud. Ses ports, ses plages, ses paysages spectaculaires et quelques bâtiment emblématiques en font une des plus belles régions de Galice.
Camariñas
Sur la partie nord de la ria, la petite ville de Camariñas a donné son nom à la ria. Ce port de plaisance et de pêche (un des plus importants de la Côte de la Mort) s’étire dans un beau cadre naturel avec un front de mer agréable et des sommets arrondis pour décorer l’horizon. Les quais et les rues étroites du centre ville ne manquent pas de charme avec leurs maisons à galeries (spécificité architecturale de la Galice) et leurs façades colorées. La ville de Camariñas est par ailleurs réputée pour son artisanat de dentelle, exportée dans le monde entier. Un artisanat né des échanges commerciaux avec les ports flamands au 16ème siècle. À l’ouest du bourg, jolie plage de Praia do Lago au fond d’une crique. Un peu plus à l’ouest la jolie petite église Nosa Señora do Monte a été bâtie au 18ème siècle sur le mont Farelo, un promontoire surplombant la mer et offrant un beau panorama.
Le Cabo Vilán
Quelques kilomètres au nord de Camariñas, le Cabo Vilán est un des sites les plus spectaculaires de la Côte de la Mort. Il faut certes fermer les yeux sur la ferme aquacole et l’important champ d’éoliennes qui dominent la route vers le cap (la grâce de ces engins est subjective !). Mais le spectacle à l’extrémité du cap vaut bien ce petit effort ! Au programme : d’imposantes falaises, une vue à couper le souffle et un des plus impressionnants phares de Galice. Sur un promontoire battu par les vensts, 100 mètres au-dessus des flots, le phare de Vilán signale une des zones les plus dangereuses de la côte galicienne. Le phare a été inauguré en 1896, quelques années après le terrible naufrage (1890) du HMS Serpent, un navire de la Royal Navy qui coula lors d’une grosse tempête au large du Cabo Vilán. La catastrophe fit 173 victimes (enterrées dans un cimetière anglais sur le Cabo Trece) et seulement 3 membres de l’équipage y survécurent. Le phare a une portée de 55 kilomètres. Il est relié à la maison des gardiens, située en contrebas, par des escaliers couverts par un tunnel. Cette maison abrite un musée sur le phare ainsi qu’un café. Les amateurs de randonnée trouveront leur bonheur dans le coin. En longeant le sentier côtier jusqu’à Camariñas vers le sud. Ou vers l’est en direction de Arou, succession de pointes et de magnifiques plages de sable fin (plages de Pedrosa et Trece), dans des paysages sauvages et quasi désertiques. Témoin du certain isolement de cette portion de côte, les plages ne sont accessibles que par des pistes, pas de route bitumée !
Muxía et la Punta da Barca
Sur la rive sud de la ria de Camariñas, la petite ville de Muxía est un port de pêche actif et une destination touristique importante. De nombreux pèlerins arrivant à Saint-Jacques-de-Compostelle poursuivent en effet leur périple jusqu’à Muxía et traversent le village pour rejoindre la pointe de Barca (Punta da Barca). Selon la légende, la Vierge Marie y aurait débarqué dans une auge en pierre (d’où le nom de la pointe, « barca » signifiant « barque » en espagnol) pour encourager Saint-Jacques à évangéliser la Galice. Sur la pointe deux rochers, les pierres de Abalar et de Cadrid, représenteraient respectivement la coque et la voile du navire de la Vierge. Mais le monument emblématique de la pointe est l’église Nosa Señora de Barca, édifiée au début du 18ème siècle par les comtes de Monforte pour rendre hommage à la Vierge. Un incendie, sans doute provoquée par la foudre, a ravagé l’église le jour de Noël 2013 mais le monument a été restauré en 2015. Le sanctuaire est l’objet d’une procession religieuse (on parle de romería en Galice) le deuxième dimanche de septembre, une des plus importantes de Galice. La pointe abrite également un petit phare un peu fatigué et une sculpture monumentale en mémoire du désastre du Prestige, ce pétrolier qui avait coulé au large de la Galice en novembre 2002, polluant les côtes galiciennes. Mais la pointe offre surtout un panorama superbe et des paysages pleins de charme, des rochers aux formes étranges et des murs de pierre entourant des parcelles herbeuses qui donnent un petit air d’Irlande à l’endroit !
Outre la pointe de Barca, les environs de Muxía comptent quelques monuments intéressant, des plages spectaculaires et de beaux paysages côtiers :
- Attenante au port de Muxía, très belle Playa da Cruz, prolongée par les dunes de Espiñerido.
- Sur la route principale, quelques kilomètres avant d’arriver à Muxía, l’église San Xiao de Moraime, église romane du 12ème siècle, est le vestige d’une abbaye bénédictine à l’origine de la création du village.
- Non loin de là, à l’est du village en se dirigeant vers le fond de la ria de Camariñas, superbe Praia de Muiños, une vaste plage sauvage de sable fin prolongée par une zone dunaire et des forêts de pins et d’eucalyptus.
- En poursuivant vers Camariñas, la Playa de Lago est souvent décrite comme une des plus belles plages de Galice. L’embouchure du Rio do Lago au bout de la plage dessine un paysage plein de charme tandis qu’un petit phare se dresse sur les rochers à l’autre extrémité de la plage. L’arrière de la plage est dominé par des pinèdes qui offrent de l’ombre quand le soleil est au zénith.
- Au sud du village, une autre belle plage, Praia de Lourido. Un beau croissant de sable fin au fond d’une anse aux couleurs éclatantes sous le soleil, prolongée par de belles dunes. Un paysage sauvage en train d’être en partie gâché par la construction d’un monumental parador dominant la plage.
Le Cabo Touriñan
À une quinzaine de kilomètres au sud de Muxía, le Cabo Touriñan est la pointe la plus occidentale de l’Espagne continentale. Plus à l’ouest que le mythique Cap Finisterre qui termine la Côte de la Mort à quelques kilomètres de là. Mais moins que le Cabo da Roca dans le sud du Portugal, pointe la plus occidentale de l’Europe continentale. Un phare a été construit sur la pointe en 1898 pour signaler une zone dangereuse. Il a été remplacé en 1981 par le phare existant, sans grand charme. Mais de beauté, le Cabo Touriñan n’en manque pas avec ses falaises recouvertes de landes et de prairies. Plus au nord en allant vers Muxía, le Cabo Buitra est l’autre pointe majeure de la région, encadrée par des falaises abruptes, point de rencontre de l’océan et d’une zone montagneuse dominée par le Monte Cachelmo qui culmine à 750 mètres.