Les Shetland selon Christophe
Après avoir pas mal bourlingué en Irlande puis en Scandinavie, Christophe a découvert les îles écossaises il y a quelques années et est tombé sous le charme de l’archipel des Shetland. Il nous explique ce qui lui plaît aux Shetland et donne quelques conseils pour ceux qui veulent découvrir cet archipel perdu en Mer du Nord entre Écosse et Norvège.
Bonjour Christophe, peux-tu te présenter ?
Salut Olivier, je suis un travailleur social en formation. J’ai 29 ans et je vis en suisse. J’avais déjà parlé d’un voyage en Irlande sur ton site il y a quelques années.
Tu en es déjà à deux séjours dans les Shetland, d’où vient ton attirance pour cet archipel ?
Je viens de la région alpine de la Suisse, par conséquent j’ai toujours préféré voyager au « nord » dans des climats frais et des paysages vallonnés. J’ai pas mal bourlingué en Irlande pendant 5 ans, puis en Scandinavie (Islande, Suède, îles Lofoten). En 2011, j’ai réalisé un voyage sur les îles écossaises (Shetland, Orcades, Hébrides intérieures et extérieures). A cette occasion, j’avais passé 2 semaines aux Shetland, ce qui m’avait permis de prendre conscience que cet archipel, au croisement de diverses influences, cumulait de nombreux aspects qui me plaisaient lors de mes précédents voyages : des paysages vallonnés très verdoyants ou tourbeux proches de ceux du Connemara, un intérêt historique prononcé, des curiosités géologiques et un caractère chaleureux et facile d’accès chez les habitants. Sans compter certaines spécificités régionales comme la faune et la flore dont la concentration en été est unique en Europe.
Comment va-t-on dans les Shetland ?
En avion ou en bateau, généralement. Il me semble que la traversée est aussi possible en kayak pour les plus aventureux … L’archipel est desservi quotidiennement par un aéroport, la connexion se fait à Aberdeen. L’avion coûte sensiblement plus cher que le ferry pour un vol d’environ 1h. Le ferry dessert quotidiennement l’archipel. Il peut être pris à Aberdeen, Scrabster ainsi qu’aux Orcades. La traversée a lieu de nuit, il faut compter 9 heures pour un direct d’Aberdeen ou 12 heures s’il fait escale aux Orcades. Jusqu’en 2010, l’archipel était également desservi par la ligne Bergen- îles Féroé – Islande, mais cela n’est malheureusement plus le cas désormais. En hiver, d’après les îliens , il est conseillé de réserver l’avion et le ferry et d’annuler l’un des deux le jour même car le ferry est souvent retardé ou annulé à cause du temps, tout comme l’avion peut l’être par temps de brouillard.
Quelles sont les possibilités d’hébergement sur place ?
Des campings ou des B&B principalement. Une auberge de jeunesse sur l’île principale et quelques possibilités sur Airbnb, à ne pas négliger vu le coût relativement élevé des autres possibilités. Pour les plus petits budgets, le camping sauvage est autorisé comme partout en Écosse aux mêmes conditions.
En hiver, l’auberge de jeunesse est fermée ainsi qu’une partie des B&B.
Comment est le coût de la vie dans les Shetland ?
Élevé pour les touristes. Un peu moins pour les habitants. Depuis l’arrivée de Tesco en 2010, le prix de l’alimentation a baissé. Le prix de l’immobilier est très bas : une maison sur le « continent » coûte 300 000 livres, contre 70 000 dans l’archipel. Par conséquent, de nombreux retraités britanniques et écossais vendent leur bien sur le continent pour venir passer une retraite dorée aux Shetlands. Les sites touristiques et musées sont souvent gratuits à l’exception de Jarlshof.
Que peut-on faire sur place lors d’un séjour dans les Shetland ?
En été : de la randonnée, du vélo (possibilité d’en louer sur place), du kayak, de l’observation des oiseaux, de la photographie. Pour les visites, il y a plusieurs sites historiques et/ou archéologiques :
- Jarlshof sur Mainland, un site unique au monde habité depuis le Néolithique, plusieurs forts antiques, parmi les mieux conservés en Ecosse.
- Le château de Scalloway ainsi que l’hôtel de ville de Lerwick sont visitables et permettent d’en apprendre plus sur l’histoire moyenâgeuse des Shetlands.
- Il y a également un musée historico-géologique à Lerwick et un musée de la pêche à Scalloway.
En hiver : Up helly Aa, une marche traditionnelle célébrant l’héritage viking des îles vers janvier, avec défilé en costumes et drakkar incendié dans la baie de Lerwick. Les monuments et musées de Lerwick sont ouverts ainsi que Jarlshof. Le château et le musée de Scalloway peuvent être ouverts sur simple demande d’une clé. Le reste, particulièrement tout ce qui est relatif aux activités sportives en extérieur et aux oiseaux, est fermé.
Les Shetland se situent sur le territoire de l’Écosse mais sont marquées par l’influence scandinave. Comment ces deux influences cohabitent sur l’archipel ?
Les habitants sont très fiers de ce double héritage même si certaines spécificités de leur histoire semblent toujours leur inspirer un peu de ressentiment (comme le legs de leur archipel du Danemark à l’Écosse en guise de dot). Plus concrètement, les noms des rues et de nombreux lieux font référence à des personnages scandinaves et les panneaux (routiers) affichent systématiquement la traduction en vieux norvégien des noms actuels.
Quels sont les endroits qui pour toi sont incontournables pour ceux qui visitent les Shetland ?
Jarlshof, un site archéologique au sud de Mainland, l’île de Foula et Eshaness.
Les habitants des Shetland, ils sont comment ?
Très accueillants et chaleureux envers les touristes. On a beaucoup voyagé en stop, car cela fonctionne très bien en Écosse, mais nous n’avons jamais eu besoin d’attendre plus de 5 minutes pour être pris en stop dans l’archipel. Les habitants sont toujours très fiers de montrer leur île. Ainsi on nous a emmené même si notre destination impliquait un détour pour eux. Un Shetlandais s’est même improvisé guide pour nous emmener vers divers points de vue avec arrêts photo à disposition ! Bref, nous avons eu un très bon contact avec eux.
De quoi vit la population dans les Shetland ?
Principalement de l’industrie pétrolière et du tourisme. La pêche, autrefois la première source d’emploi, s’est beaucoup raréfiée avec l’introduction des normes européennes. Les Shetlandais sont d’ailleurs assez remontés sur ce sujet.
Si tu avais un moment, un souvenir à retenir des Shetland, quelle serait-il ?
Une tempête relativement mineure mais qui était très impressionnante à vivre sur une île où l’absence d’arbres se fait sentir dès que le vent se lève. Le souper au Steakhouse de Lerwick, une excellente adresse pour les produits de la mer locaux.
Est-ce qu’il y a quelque chose que tu n’aimes pas dans les Shetland ?
Je n’ai pas encore trouvé quoi !
Tu m’as parlé d’un projet de passer un an sur les Shetland, peux-tu nous en dire plus ?
Avec ma compagne, nous réfléchissons à la possibilité d’aller travailler pendant un an aux Shetland à la fin de nos formations. Pour l’instant, notre projet est encore un peu vague pour plus développer …
Un dernier conseil pour ceux qui voudraient découvrir les Shetland ?
Je leur conseille d’y aller une fois en été et une fois en hiver car l’atmosphère et les lumières sont très différentes.