Ploubazlanec, chez les « islandais »
La commune de Ploubazlanec s’étend sur une péninsule à la pointe nord du Goëlo s’étendant entre la baie de Paimpol et l’estuaire du Trieux jusqu’à l’île de Bréhat. Son histoire est indissociable de l’épopée de la Grande Pêche. De la deuxième moitié du 19ème siècle à l’entre deux guerres, des pêcheurs partaient du nord de la Bretagne pour pêcher la morue au large de l’Islande ou de Terre-Neuve. Une pêche particulièrement meurtrière qui a laissé des traces à Ploubazlanec d’où de nombreux bateaux sont partis.
Loguivy-de-la-Mer
A l’embouchure de la rivière du Trieux, Loguivy-de-la-Mer est un petit port pittoresque avec ses anciennes maisons de pêcheurs coquettes. C’était autrefois un port de départ pour la pêche vers l’Islande et Terre-Neuve. Mais il est aujourd’hui réputé pour la pêche à la coquille Saint-Jacques en baie de Saint-Brieuc. Loguivy-de-la-Mer, c’est également le nom d’une chanson écrite dans les années 60 par François Budet. Une chanson qui fait désormais partie du répertoire traditionnel des mariages et fêtes de famille en Bretagne.
Loguivy-de-la-Mer,
Tu regardes mourir les derniers vrais marins,
Loguivy-de-la-Mer,
Au fond de ton vieux port,
S’entassent les carcasses des bateaux déjà morts.
Le « Mur des Disparus »
Dans le cimetière du bourg de Ploubazlanec Le Mur des Disparus rend hommage aux victimes de la Grande Pêche, pratiquée dans toute la région de Paimpol de 1852 à 1935. On surnommait ces pêcheurs « Les Islandais » parce que c’est au large de l’Islande qu’ils partaient pendant de longs mois. Cette pêche dangereuse fit de nombreuses victimes : 120 goélettes disparurent et 2 000 marins perdirent la vie, engloutis dans la froide mer d’Islande. Dès 1859 et jusqu’en 1913, les familles des « péris en mer » prirent l’habitude d’apposer sur un mur du cimetière de Ploubazlanec des croix, des couronnes et des panneaux de bois portant le nom des disparus (appelés mémoires) pour perpétuer le souvenir de leurs fils, frères ou pères disparus en mer.
A partir de 1939 le mur fut détruit pour pouvoir agrandir le cimetière et les mémoires furent repris par les familles. Mais en 1952 puis 1992 la municipalité décida de restaurer le mur et installa des plaques noires reprenant dans un ordre chronologique le nom des goélettes disparus en mer et le nombre éventuel de marins disparus en mer. En parcourant les noms égrenés sur ces mémoires, on prend conscience des dangers qu’on du affronter ces marins pour cette pêche qui était à la fois leur moyen de vivre … et parfois la cause de leur mort.
Pors Even
Ouvert sur la baie de Paimpol, Pors Even est l’autre port de pêche de la commune de Ploubazlanec. Aujourd’hui spécialisé dans les coquillages et les crustacés le port participa à l’épopée de la Grande Pêche et c’est ici que Pierre Loti rencontra les marins qui ont inspiré son roman « Pêcheur d’Islande ». Depuis le port, chouette balade le long de la mer vers la pointe de la Trinité où se trouvent la chapelle de la Trinité, édifiée en 1868, qui domine la mer. Un peu plus haut la Croix des Veuves est une croix de granit de 1714, ainsi surnommée car le promontoire sur lequel elle est érigée permettait aux femmes des marins de guetter le retour des navires.
À voir également à Ploubazlanec
- En venant de Paimpol, difficile de rater la tour de Kerroc’h, construite sur une butte qui domine la baie de Paimpol. Cette tour de granit érigée en 1873, surmontée d’une statue de la Vierge et Saint Joseph avec l’enfant Jésus, est devenue le symbole de la ville de Ploubazlanec.
- Sur la route entre le bourg de Ploubazlanec et Pors Even, la chapelle de Perros Hamon est une des plus belles de la région. Construite entre 1683 et 1728, elle est dédiée à Notre-Dame de Perros. Ses ex-voto et ses vitraux rendent hommage aux marins.
- Au large de Pors Even, l’île Saint Riom est une île privée qui abrita un monastère entre le 12ème et le 18ème siècle. L’île est depuis passée entre divers mains de propriétaires privés. Aujourd’hui l’ancienne abbaye restaurée abrite des chambres d’hôte. Située dans un périmètre classé, l’île est aujourd’hui en partie gérée de manière écologique grâce à une convention signée entre les propriétaires de l’île et le Conservatoire National du Littoral.
- Entre la pointe de la Trinité et la pointe de l’Arcouest, Launay est un ancien village de pêcheurs devenu lieu de villégiature. Il est surnommé Sorbonne-Plage en référence aux scientifiques et artistes de renom qui s’y installèrent après l’écrivain Anatole Le Braz au début du 20ème siècle. Parmi les estivants régulier une brochette de nobélisés : Marie Curie (Nobel de physique en 1903 et de chimie en 1911), Jean Perrin (Nobel de physique en 1926) ou encore Irène Joliot-Curie (Nobel de chimie en 1935).
- A la pointe nord-est de la commune, la pointe de l’Arcouest fait face à l’île de Bréhat et offre un beau panorama sur la constellation d’îlots qui forment l’archipel. La pointe abrite d’ailleurs le port d’embarquement vers l’île de Bréhat.
Ploubazlanec en photos