O’Connell Street
O’Connell Street est sans aucun doute la rue la plus connue de Dublin, une sorte de « Champs Elysées » irlandais. Cette avenue large de 49 mètres (une des plus larges d’Europe) et longue de 500 mètres s’étire de Parnell Square au nord jusqu’à la Liffey et le pont de O’Connell Bridge au sud. La rue a été tracée à la fin du 18ème siècle. Elle s’appelle alors Sackville Street et est un élément de l’axe traversant le centre de Dublin jusqu’au château de Dublin via Westmoreland Street, College Green et Dame Street. Mais cette avenue considérée à son inauguration comme une des plus belles d’Europe est largement détruite lors de la Guerre d’Indépendance Irlandaise. Elle est reconstruite une fois l’indépendance acquise et rebaptisée O’Connell Street en 1924 en l’honneur de Daniel O’Connell, une des grandes figures du nationalisme irlandais. Certains bâtiments de l’avenue conservent d’ailleurs encore ce cachet « années 20 ». Malheureusement dans les années 70 et 80 l’avenue et ses environs sont laissés aux mains des promoteurs immobiliers : des bâtiments historiques sont détruits et laissent leur place à des immeubles au goût douteux, l’espace public est laissé à l’abandon, les fast foods et les galeries de jeux se multiplient, … O’Connell Street n’est plus que l’ombre de l’avenue qui faisait l’admiration de toute l’Europe. Heureusement à partir de 1998 la municipalité de Dublin lance un programme visant à rendre à l’avenue son lustre d’antan : restauration des monuments et des bâtiments historiques, restructuration de l’espace public pour laisser plus de place aux piétons, création d’oeuvres d’art, etc … Les travaux démarrés en 2002 se sont achevés en 2006 et font de O’Connell Street aujourd’hui une des plus belles rues de Dublin et l’une des plus animées.
À voir sur O’Connell Street
- Le General Post Office (souvent simplement appelé GPO) est sans aucun doute le plus beau bâtiment de O’Connell Street. Ce chef d’oeuvre néo-classique inspiré par l’architecture grecque a été dessiné par l’architecte irlandais Francis Johnston et inauguré en 1818. Le bâtiment est associé à l’insurrection de Pâques en 1916. C’est en effet ici que les leaders de la rébellion établirent leur quartier général et proclamèrent l’indépendance de l’Irlande. Le bâtiment fut incendié dans les combats consécutifs à la répression britannique et il faudra attendre l’indépendance irlandaise pour que le bâtiment soit restauré en 1929. Symbole de l’indépendance irlandaise, le GPO est un lieu privilégié pour de nombreuses manifestations. Le bâtiment est aujourd’hui le siège de An Post, la poste irlandaise. Il abrite d’ailleurs le An Post Museum, un musée consacré à la poste irlandaise.
- Difficile de rater The Spire of Dublin, cette étonnante sculpture qui domine O’Connell Street et le GPO ! Il s’agit d’une aiguille de métal qui culmine à 121 mètres de hauteur, ce qui en fait la plus haute sculpture du monde. D’un diamètre de 3 mètres à la base, elle se réduit à 15 centimètres à son sommet. La pointe de la sculpture est illuminée et les reflets de la lumière du jour sur la surface de l’aiguille créent de beaux effets visuels. Les éléments du Spire ont été construits dans une usine de Dungarvan (comté de Waterford) puis assemblés en quelques semaines fin 2002 / début 2003. La sculpture s’élève à l’emplacement du Nelson’s Pillar, une colonne érigée en l’honneur de l’amiral Nelson, détruite par un attentat de l’IRA en 1966.
- Outre The Spire, O’Connell Street compte plusieurs statues ou monuments qui rendent hommage à des grands noms de l’Irlande. En marchant du sud au nord de l’avenue, on croise d’abord le monumental O’Connell Monument, érigé en l’honneur de Daniel O’Connell, dit « le Grand Libérateur ». Puis en remontant vers le nord, on peut admirer des statues en l’honneur de Wiliam Smith O’Brien (nationaliste irlandais leader du mouvement Young Ireland au XIXème siècle), Sir John Gray (homme politique du XIXème siècle connu pour avoir contribué à améliorer les conditions de vie à Dublin en mettant en place un système d’alimentation en eau potable), James Larkin (leader syndicaliste connu pour son action lors des grande grèves de Dublin en 1913) et James Joyce (considéré comme le plus grand écrivain irlandais). A l’extrémité nord de l’avenue, le Parnell Monument est un obélisque érigé en l’honneur du nationaliste Charles Stewart Parnell.
- O’Connell Street se poursuit au nord par Parnell Square, une rue qui fait le tour d’un îlot occupé en partie par le Rotunda Hospital, une des principales maternités de Dublin, construite en 1757 par l’architecte Richard Cassels (à qui l’on doit en particulier deux superbes châteaux irlandais, Powerscourt et Russborough). La partie nord de Parnell Square abrite le Garden of Remembrance, un jardin inauguré à l’occasion des 50 ans de l’insurrection de Pâques 1916 qui rend hommage à tous ceux qui ont donné leur vie dans la longue lutte de l’Irlande pour son indépendance. En face la Hugh Lane Gallery of Modern Art est une des galeries d’art les plus réputées de Dublin. Elle présente des oeuvres d’artistes irlandais et continentaux de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème siècle. L’entrée est gratuite. Autre musée sur North Parnell Square : le Dublin Writers Museum, consacré aux écrivains de Dublin et plus généralement aux écrivains irlandais. Les amateurs de littérature irlandaise (ou de littérature tout court !) ne manqueront pas le James Joyce Cultural Centre situé sur North Great George’s Street à deux pas de Parnell Square.
- O’Connell Street ravira également les accros du shopping ! Outre les grands magasins sur l’avenue, les rues modernes à l’ouest de O’Connell Street regorgent de boutiques de prêt à porter, de décoration, de produits culturels, en particulier regroupées dans le Jervis Commercial Centre.
- Enfin Dublin ne serait pas Dublin sans ses pubs ! Pas mal de pubs autour de O’Connell Street, en particulier en se rapprochant de la Liffey. Beaucoup de pubs « à touristes » qui proposent des concerts de musique traditionnelle et des spectacles de danses irlandaises. Mais en cherchant dans les rues adjacentes, on trouvera des pubs à l’ambiance plus authentique fréquentés par des autochtones !