Îles d’Aran
Au large de Galway Bay, les îles d’Aran (Inishmore, Inishmaan et Inisheer) constituent l’un des endroits les plus incroyables d’Irlande ! On a du mal à comprendre comment des hommes ont pu s’installer sur ces caillous nus, vierges de végétation, battus par les vents. Mais on comprend aisément que des moines ou des artistes aient cherché ici solitude et tranquillité. Les paysages si particuliers des îles d’Aran restent dans la mémoire de ceux qui ont foulé son sol …
Histoire des îles d’Aran
Les historiens ont du mal à connaître la véritable raison pour laquelle des hommes se sont installés sur ces îles inhabitables. Ce qui est sûr, c’est qu’ils se sont attachés à les rendre cultivables, en creusant pendant des siècles des sillons dans la roche, en y mêlant des algues et du sable qui en pourrissant formèrent un humus propice à la culture de la pomme de terre et au développement d’herbe grasse, un régal pour le bétail. Avec la roche extraite du sol, ils construisirent des murets de pierre à perte de vue (on évalue à 1 600 kilomètres la longueur totale des murets sur les 3 îles !), dont le rôle était de limiter l’érosion par le vent et de contenir le bétail. Les habitants des îles vivaient également de la pêche côtière, prenant la mer à bord des curraghs, ces barques à rames en toile goudronnée, symboles des îles d’Aran. Entre le Vème et le VIIème siècle, des moines s’installèrent sur les îles, fondant des établissements religieux dont on voit encore les vestiges aujourd’hui. A partir du XIVème siècle, les îles sont contrôlée par deux familles gaéliques, les O’Brien et les O’Flaherty, avant que l’Angleterre n’y impose son pouvoir. Parallèlement à Galway, dont elles gardent l’entrée de la baie, les îles déclinent au fil des siècles. Si bien que jusqu’au XXème siècle, elles conservent leurs traditions ancestrales : le gaëlique irlandais y est encore couramment parlé et on peut encore voir quelques vieilles femmes porter le costume traditionnel (courant jusque dans les années 30).
Inishmore
La plus grande des trois îles (et la plus visitée) est Inishmore, sur laquelle on arrive par le port de Kilronan. L’île mesure 13 kilomètres de long, il vaut mieux donc louer un vélo à la sortie du bateau pour visiter l’île. Des minibus font également le tour de l’île, mais évidemment ça a moins de charme … Visite difficile en une journée à vélo, mieux vaut donc rester dormir sur l’île ou alors se contenter de visiter quelques sites. Le plus célèbre est le fort de Dun Aengus, sur la côte sud de l’île. Ce fort préhistorique semi-circulaire, probablement vieux de 2 000 ans et parmi les mieux conservés en Europe, est bâti à flanc de falaise. L’autre moitié du fort a probablement été précipitée dans la mer par un effondrement de la falaise. Plus que le fort, ce sont les spectaculaires falaises autour du site et le bruit sourd des vagues qui s’écrasent contre les falaises qui rendent l’endroit absolument magique … Le jeu (dangereux) consiste à s’allonger sur le ventre au bord des falaises et pousser sa tête pour regarder 80 mètres plus bas : frissons garantis et souvenirs inoubliables … Attention à ne pas tomber, des accidents arrivent régulièrement ! L’île compte également d’autres forts préhistoriques et plusieurs églises en pierre. La plage de Kilmurvey, à l’ouest de Kilronan, se trouve au fond d’une baie abritant une colonie de phoques gris. A la sortie de Kilronan, le Aran Heritage Centre présente une exposition permanente sur la géologie, la faune, la flore, l’histoire et la culture des îles d’Aran.
Inishmaan
L’île d’Inishmaan, l’île du milieu, mesure 5 km de long et 3 km de large, une taille idéale pour en faire le tour à pieds. Comme sur Inishmore, forts circulaires et ruines de pierre sont les principales curiosités. En dehors des paysages évidemment ! Cette île inspirait beaucoup l’écrivain JM Synge (1870-1909) qui y passa plusieurs étés ; une pointe de laquelle il aimait contempler le paysage lui est d’ailleurs dédiée.
Inisheer
L’île d’Inisheer est la plus petite et la plus proche du « continent » (8 kilomètres, 30 minutes depuis Doolin). Hormis les ruines d’un château du XVème siècle, l’île ne présente pas de curiosités particulières et attire donc peu les touristes. Un bon endroit pour se ressourcer donc !
Le pull d’Aran
Comme son nom l’indique, le célèbre pull de laine d’Aran a bien été inventé dans les îles d’Aran. Les motifs complexes servaient à reconnaître les marins quand la mer, après les avoir avalés, les rendaient à la côte … Vous pouvez évidemment en acheter sur l’île, en sachant que les risques de se faire « plumer » sont un peu plus importants ici …
Comment aller dans les îles d’Aran ?
Les îles étant entourées d’eau, elles sont accessibles … par bateau ! Depuis Doolin (comté de Clare), des bateaux assurent la liaison vers Inisheer (en 30 minutes), Inishmaan et Inishmore. Mais ces liaisons ne sont assurées que pendant la période touristique. Pour atteindre l’île hors saison, il faut partir de Rossaveal, dans le sud du Connemara, 40 kilomètres à l’ouest de Galway. Deux compagnies assurent la liaison : Aran Island Ferries (qui dessert les 3 îles) et Queen of Aran II (qui dessert uniquement Inishmore). Le trajet dure 45 minutes depuis Rossaveal, 45 minutes qui peuvent paraître une éternité quand la mer est agitée et que le mal de mer vous prend aux tripes comme ce fut mon cas ! En saison, la compagnie Aran Island Ferries dessert Inishmore directement depuis Galway (trajet beaucoup plus long que depuis Rossaveal évidemment).
Pour ceux qui ne supportent pas le bateau, les îles sont desservies par les airs grâce à la compagnie aérienne Aer Arann. Les vols sont réguliers et partent de l’aéroport du Connemara, situé à Inveran, 35 kilomètres à l’ouest de Galway. Plus cher, mais très court (10 minutes) et vue de choix sur les îles évidemment !