L’Écosse en hiver
Parfois les rafales sont si fortes que la tente se plie carrément sur tout mon sac de couchage.
Après avoir découvert l’Écosse en vélo durant l’été 2006 (voir son interview sur ce voyage), Matthieu découvre l’Écosse en hiver cette fois ! Une redécouverte de l’Écosse, en train, en stop et à pieds. Il vous propose son carnet de route, qui fourmille d’anecdotes sur l’efficacité légendaire des chemins de fer britanniques, le plaisir de passer une nuit en tente en plein hiver, les aléas du climat écossais et les rencontres toujours intéressantes qu’on fait lors de ces voyages « en routard » …
Samedi 19 janvier 2008
Mon père nous conduit à la gare d’Ottignies, Belgique. Là part un train pour Bruxelles Midi. Aux contrôles, premier petit pépin : on ne peut pas prendre du gaz dans l’Eurostar. On abandonne alors notre bouteille de réserve puis un contrôleur accompagne Gilles au dehors pour vider celle étant fixée au chauffeau. Celui-ci me dit que le contrôleur qui l’accompagne n’a vraiment pas vidé la bonbonne de gaz, quelle chance, on aura du gaz pour le voyage ! Ou en tout cas, pour le début du voyage !!
On monte dans l’Eurostar, plus d’incidents jusqu’à Londres. À Londres, on remarque que les horaires dont on disposait ne sont pas justes pour ce jour-là. Le direct pour Édimbourg part à 14h et non pas à 13h30. En plus, on s’arrête à York pour une navette en bus de York à Newcastle. Là, on reprend le train pour Édimbourg et on arrive vers 20h au lieu de 18h30. Que se passe-t-il ? Sans doute des travaux sur la ligne entre York et Newcastle. On rate donc notre train qui partait vers 19h40 pour Inverness, on n’arrivera pas à Pitlochry ce soir. Pendant tout ce temps, une des lanières réglables de mon sac casse ! Encore un petit pépin, ça commence à faire beaucoup.
À Édimbourg, pour ne pas passer une nuit désagréable quelque part là-bas, on prend le train qui peut nous amener le plus au nord possible, dans une ville moins grande, afin d’avoir plus de chance pour trouver de la place pour la tente et pour être plus près du but de la journée, Pitlochry. Ce train, c’est celui de Stirling où nous avons une correspondance pour Perth, encore plus haut. Le train démarre, mais après une demi-heure, le train s’arrête. Sans doute un feu rouge. L’arrêt se fait long. Les hauts parleurs du train nous annoncent alors qu’il y a un problème de lumières en avant, sur la ligne. On doit donc faire marche arrière et revenir ainsi à Édimbourg. Là, on suit la foule des gens qui râlent … Rien ne semble bouger … On continue donc d’attendre, on mange même au Burger King de la gare. On va revoir la foule perturbée par les problèmes ferroviaires. Les choses ont changé, un train spécial va à Stirling. On le prend tout en ne sachant pas si on en aura un pour Perth. Arrivé au terminus du train (vers 23h40), on regarde les panneaux électroniques de la gare et … il y a encore un train pour Perth ! Celui-ci part à 00h20. On arrivera à Perth une heure plus tard, environ, on marchera dans la ville encore une heure. On plante alors la tente dans un endroit qui semble tranquille, près de la voie rapide qui mène à Inverness. On commence à dormir qu’il est passé 3h.
Dimanche 20 Janvier 2008
5 heures de sommeil. On chauffe les flocons d’avoine avec le lait pour nous faire du bon porridge un peu trop sucré. On range le matériel. Il fera beau aujourd’hui, ils l’ont annoncé à la gare d’Édimbourg. On retourne sur la voie rapide, côté Inverness. Va pour une heure de pouce avant de se faire prendre par un charmant couple d’écossais. Ceux-ci nous conduisent là où d’après eux, le chemin que nous voulons prendre se trouve. On se rend vite compte que ce n’était pas là. Même si le paysage est déjà très beau, on marche encore vers Inverness … Trop de voitures qui roulent vite, ça n’est pas agréable. On demande à des gens qui mangent dans leur voiture sur une petite aire de repos où nous sommes. Ceux-ci regardent leur GPS et nous indiquent l’endroit exact. Nous sommes partis du bon côté pour notre chemin, et nous y sommes presque ! Cela mérite bien une petite pause dîner. Au menu, couscous et sauce garnie de moutons (on pensera à ceux que l’on voit de là où on est assis). Il y a déjà un peu de neige ici. On repart rassasiés et on marche encore jusqu’à ce qu’on trouve le bon chemin. On s’y engage. C’est d’abord la forêt, il y a beaucoup de neige, c’est fatiguant : celle-ci étant devenue glace, soit elle tient et on marche en surface, soit on s’enfonce brusquement, le passage de l’un a l’autre étant indépendant de notre volonté. On aperçoit alors l’orée de la forêt. Quel panorama !!! Magnifique ! Tout blanc de neige. On se repose un instant et on repart ensuite. Il commence à faire sombre (qu’il est encore tôt !!! vive l’hiver en Écosse). On marche encore une heure. La lune, pleine, nous montre la voie à suivre. Ici, le vent a soufflé la neige, la progression est dès lors plus facile. Le vent se lève. On trouve une petite bergerie, celle-ci fera un excellent coupe-vent. Mais il faut planter la tente sur la neige. On n’a encore jamais fait ça. Pour que cela soit plus facile, on tasse la neige et on s’installe. On a fini. On rentre et on fait la sieste. On a encore tout le temps avant l’heure de manger. Il nous faudra quand même beaucoup de courage pour nous sortir de notre sieste et nous préparer à manger. Ce sera des pâtes lyophilisées, sauce rouge. Maintenant, dormir. Oula !!! Une fois inactif, qu’il ne fait pas chaud !!! Le pire est sans doute le visage, qui est la seule partie en contact avec l’air de l’intérieur de la tente, glacé. Pour moi, ce sera avec bonnet et écharpe plus sac de couchage serré presque à fond.
Lundi 21 Janvier 2008
Cette nuit, on a bien récupéré, malgré le froid. Encore une portion de porridge. On finit le lait. Demain, il faudra se débrouiller sans. On range tout et avant de partir, on met les guêtres. Ça y est. On est partis. On n’entend plus la route, l’inconnu est devant nous. Ça donne un aspect un peu inquiétant. La neige est trop bonne. Si bonne qu’elle en devient glissante. On doit s’enfoncer pour ne pas glisser. C’est fatiguant, les chevilles travaillent fort. On se relaie pour faire les traces jusqu’à ce qu’on choisisse chacun sa voie, cela en fonction du poids (Gilles a plus tendance à s’enfoncer car plus lourd) et de l’assurance sur la neige. Gilles choisira les traces de ski, dures mais glissantes et moi, le bord du chemin, plus mou mais moins glissant. Il y a aussi des traces de voitures mais celles-là sont trop verglaçantes. On passe de l’autre coté de la rivière par un pont. Quel verglas dessus, ouaw ! En marchant, on croisera cerfs et surtout lièvres qui bondissent hors de leur cachette à la dernière seconde pour passer devant nous. À un moment, plus de traces de voiture, on s’enfonce encore un peu plus dans l’inconnu. D’autres traces de ski, moins glissantes et assez dures pour ne pas s’enfoncer nous aident dans notre progression. Après avoir trouvé un lieu pour traverser la rivière en se mouillant le moins possible, on arrive au lodge indiqué sur la carte. Personne. On s’en doutait. Petite pause chocolat avant de poursuivre. En reprenant, on remarque bien vite que l’on s’égare … On est censé longer un petit loch mais le chemin s’en écarte. Dès lors, on va voir en hauteur si on voit le loch : il est là mais pas de trace de chemin. On décide alors de poursuivre celui sur lequel nous sommes. On marche 5 minutes que celui-ci s’évanouit lui aussi. On fait demi-tour, on cherche encore le chemin qui longe le loch mais il y a trop de neige. On décide alors d’abandonner et de faire demi-tour. Mais avant, on mange. Spaghettis carbonara au menu. Pendant qu’on prépare, on voit une 4×4 qui passe et qui revient comme nous sur ses pas après 5 minutes, mais qu’a-t-elle donc voulu faire ? Il neige un peu (mon imper bleu se casse). Lorsqu’on se remet en route, la progression est beaucoup plus facile et tout le trajet qu’on a fait jusque là en 4 ou 5 heures se fait en presque 2 heures grâce aux traces de la voiture. On arrive donc sur la voie rapide pour Inverness où on se décide de faire du stop. Il fait noir et personne ne veut de nous. Vers 20h on plantera donc notre tente juste en contrebas de la route, sur la neige, une nouvelle fois.
Mardi 22 Janvier 2008
Lever assez matinal. Glacial. Chaussures gelées, tente gelée, eau gelée … Bref, beaucoup de choses gelées. Pour le petit-déjeuner, on fera du porridge avec du thé. Pas mauvais … Ranger le tout est un calvaire, on ne sent plus les pieds dans ces chaussures totalement rigides dans lesquelles on a du mal a rentrer. Pour le stop, on le fait en bougeant d’avant en arrière pour amener la circulation jusqu’au bout des orteils et tenter de les réchauffer un peu. Ça marche, ils ne gèleront pas. Encore cette fois, le stop est difficile. Heureusement, situés à un carrefour, on entend derrière nous un coup de sifflet accompagné d’un « Hey ! Boys !! ». On se retourne et on voit une 4×4 qui venait de la route secondaire. Les occupants de celle-ci nous font de la place. Deux beaux écossais à l’allure de garde chasse. Ils ont jumelles, gros spots, cordages et tout un attirail dans leur voiture. Ils connaissent certains noms d’animaux en français et nous demandent si nous les avons vus lors de notre escapade dans la neige. Ils nous déposent près de Kingussie. Là, on recommence a faire du stop pour espérer avoir le train de 13h30, selon nos souvenirs, qui part d’Inverness pour Kyle of Lochalsh où notre intention est de relier Mallaig par marche à pied, stop et bateau. Le stop est assez dur en hiver, mais on se fera finalement prendre par 2 ouvriers de chantier d’autoroute dans une grosse camionnette. Ils nous demandent si on a du feu. Ils nous déposeront à une station service d’Inverness, par chance, près d’un endroit où on peut se ravitailler en gaz. On pense que l’on en a bien besoin vu notre aventure à la douane à l’Eurostar. On marche ensuite à toute vitesse vers la gare d’Inverness, car il est presque l’heure. Lorsqu’on arrive, on voit qu’il n’y a plus de train pour Kyle avant 18h15 … En fait, il n’y en a jamais eu pour 13h30. On avait associé l’heure d’arrivée à Kyle du train de 10h50 pour l’heure de départ à Inverness. Pas de bol, on ne verra pas cette ligne-là de jour alors que c’est un des objectifs du voyage. Pendant le temps d’attente du train, on fait les courses, on mange au Pizza Hut du centre commercial, on va sur internet à la bibliothèque et on se promène un peu. J’achèterai également des chaussettes, les miennes étant mouillées. À 18h15, on prend donc le train pour Kyle. Au fur et à mesure du trajet, une idée folle naît en nous : pourquoi ne pas atteindre Mallaig par le chemin de fer en repassant par Inverness, Perth, Stirling, Glasgow et enfin, Mallaig ? On demande au contrôleur s’il y a moyen de réaliser cela en fonction des horaires disponibles. Celui-ci regarde, et après quelques minutes, nous dit que oui. On arrivera à Kyle un peu plus tard. On y installe la tente le long de la route, où l’herbe est tendre, à l’entrée du village. Demain le train est à 7h30 environ. Il fait doux (mais humide). On s’endort vers 23h environ.
Mercredi 23 Janvier 2008
Lever à 5h du matin après une nuit merveilleusement bonne (due à la douceur exceptionnelle du lieu ainsi qu’à l’absence de vent) mais courte. On déjeune par des barrettes de céréales Weetabix, dans du lait. On range ensuite et on se dirige vers la gare. Comme on a un peu de temps, on ne rentre pas dans le train qui a attendu toute la nuit à la gare mais on découvre un peu le port. Ce qui est drôle dans l’histoire, c’est qu’on n’aura pas vu un seul morceau de cette région sous le jour. À 7h30, direction Inverness. On assiste progressivement au lever du jour sur les merveilleux paysages de l’ouest écossais. On attend une heure à Inverness et on reprend le train pour Perth aux environs de 10h30. On retraverse donc les paysages enneigés des Monts Grampians. On assiste au soleil après la pluie, merveilleux éclairages le long des rivières coulant dans ces paysages enneigés. À Perth, après peut-être une demi-heure, on prend le train pour Glasgow Queen Street. Le ciel s’assombrit de plus en plus que l’on approche de Glasgow. Il y pleuvra d’ailleurs. Là, en vue du trajet retour pour Londres, on fait une reconnaissance des lieux afin de bien connaître le chemin qu’il faut faire pour joindre la gare de Queen Street à celle de Central. On mange dans le hall de Glasgow Central où des pigeons amputés de bouts de doigts et aux doigts restant complètement noircis, attendent avec convoitise de pouvoir manger nos miettes de pains et de cheddar. Certains tentent dans une démarche boitillante de s’approcher au plus près. Ceux là auront souvent quelque chose. Après, on fait quelques courses et on retourne dans le hall de Queen Street où on attendra pendant 2 heures encore notre train pour Mallaig. Il est enfin l’heure (18h23). On rentre donc dans le train, le trajet est long : 5 heures. On dormira un peu, on jouera aux cartes et on lira aussi. Arrivée à Mallaig à 23h30. Il fait également assez doux ici, mais beaucoup plus venteux. On plante la tente sur les hauteurs de Mallaig, encore à côté d’une route, sur un terrain penché.
Jeudi 24 Janvier 2008
La nuit est assez particulière. Je glisse du haut au bas de la tente. Pas très agréable donc … Et puis, il ne fait pas si chaud. Le matin, avant de faire notre Weetabix, on remarque un peu de neige au pied de la tente … Drôle, il n’y en a que là. C’est comme si les gosses qu’on entend aller a l’école avaient voulu nous faire une petite blague. Lors de nos premiers mouvements pour ranger la tente, on entend une voiture s’arrêter tout près … Puis quelques pas … Et enfin la tirette de l’ouverture de la tente qui s’ouvre … Le mouvement est accompagné d’un « Hello, it’s the Police » … Des idées fusent alors dans nos têtes : mais qu’a-t-on fait ? Il est clair que camper le long de la route dans une agglomération pourrait être interdit … C’est alors que le policier nous pose des questions : « Where are you from ? » « From Belgium » « Where are you going to ? » « Just near the sea … We want to walk around » … Un peu suspect comme réponse mais il nous dit ensuite : « Ok, thank you…Good Bye » et nous, « You are welcome, Bye ». Et bien voilà … Même si on avait remarqué que ça ne choque en rien les Ecossais de faire du camping sauvage un peu n’importe où, maintenant, on a la confirmation que le flic écossais le tolère également. Lorsqu’on sort de la tente pour la replier, bardaff, une tempête éclate (ça nous permet de se rendre compte de l’origine de la neige au pied de la tente). Grêles, éclairs, tonnerre et vent. La tente en sera trempée, le plus grave, c’est que la couche intérieure le sera également vu qu’elle était à nu … S’il pleut ce soir, on est cuit, la tente fuira car la couche intérieure étant mouillée, les 2 toisons seront en contact. Après la tempête, le soleil, quels éclairages magnifiques … On se met en route. Dès les premiers mètres, on croise un vieillard qui nous raconte qu’en fait les policiers recherchent des gens qui ont disparu dans la région, ils regardaient donc juste si nous n’étions pas ceux-là. Il nous indique également une chouette balade à faire. Ce sera notre objectif ce matin. Au programme, petite vallée, panoramas en hauteur de Mallaig, Skye, Rhum et Eigg. Magnifique. Petits loch également. Lorsqu’on quitte le chemin pour un peu de liberté, on voit au loin une nouvelle tempête qui s’approche. On trouve un petit abri derrière un rocher et on attend qu’elle arrive, puis qu’elle passe. Finalement, on ne sera pas sur son chemin, mais nos sacs laissés plus bas oui. Quelle belle tempête, c’est beau de voir toute cette grêle qui s’abat. On voit aussi les remous de courants violents dans la mer. Vraiment spectaculaire. Et toujours ce soleil qui éclaire en même temps. On retourne à Mallaig, on fait les courses puis on fait du stop pour rentrer un peu plus à l’intérieur des terres et planter ainsi la tente dans un endroit plus protégé du vent. Malgré cela, on aura à Glenfinnan notre nuit la moins bonne du voyage.
Vendredi 25 Janvier 2008
C’est en effet une tempête de pluie et de vent qui s’abat sur la tente. Je suis du côté où le vent souffle. Parfois les rafales sont si fortes que la tente se plie carrément sur tout mon sac de couchage … C’est froid. Ça coule également de partout. Mon sac de couchage et mes habits sont trempés, mon sac sûrement. Gilles est moins touché, étant de l’autre coté de la tente. On trouve les fuites d’eau, on met les casseroles en dessous. Tous les quarts d’heure, c’est une casserole presque à ras bord que l’on doit vider. Et dans la nuit blanche, c’est également nos vessies que l’on doit vider … On a des bouteilles, heureusement … Sortir par ce temps … Mais bien vite, sous l’obscurité, la 1ère bouteille déborde … Pas chouette, dans le sac de couchage. Ça pue. On est impressionnés par la quantité que l’on peut fournir lors d’une nuit blanche. Le matin, c’est avec beaucoup de courage qu’on commence a ranger toutes ces affaires trempées … Il faut trouver un endroit où se sécher. Qu’il est dur de ranger la tente … Et qu’il est désagréable de porter un sac alourdi d’affaires imbibées sur un dos déjà recouvert par des habits engorgés d’eau. On essaye d’abord l’hôtel, mais des passants nous avertissent que l’hôtel est fermé … Ils nous suggèrent alors la maison du type qui s’occupe du Glenfinnan Monument. Il est Belge parait-il. On va voir, il y a de la lumière mais personne ne répond. On va donc plus dans le village. On sonne chez une dame qui nous indique que près de la gare, il y a une sorte de Bed & Breakfast ouvert toute l’année. Vite, une hypothermie s’installe progressivement … avec son lot de tremblement incontrôlés … Il devient très dur d’avoir des gestes précis. Le gérant de l’établissement est là. C’est en fait un ancien train désaffecté qui a été aménagé pour accueillir des gens. Ça n’est pas trop cher. Le monsieur nous propose de faire sécher le linge chez lui, sympa ! Pour lutter contre l’hypothermie, rien de tel qu’une longue douche chaude. Ça va beaucoup mieux. On peut enfin déjeuner. Au cours de la journée, d’autres personnes arriveront : une Allemande en Erasmus ici, ainsi qu’un couple d’Anglais. Nous resterons cloués ici toute la journée, manque de vêtements secs oblige. Sieste, lecture et jeux au programme. Ça fait quand même beaucoup de bien !!!
Samedi 26 Janvier 2008
Après une très bonne nuit, il est temps de remballer. On a le train à 10h57 pour Glasgow Queen Street. Le déjeuner sera composé de galettes de flocons d’avoine … Autre moyen pour compenser le manque de lait. C’est vraiment pas mauvais. On en mangera 2 chacun, merci Gilles, tu es un maître en cuisine ! 10h57, 5h00 de train pour Glasgow, le trajet se fera donc de jour cette fois-ci. Trajet magnifique. Ça me donnera des idées d’itinéraire pour la prochaine fois que je vais en Écosse. On arrive donc à Glasgow Queen Street. De là, grâce à notre premier passage 3 jours plus tôt, on arrive direct à la gare de Glasgow Euston. Au passage, on passe dans la même épicerie où on achète deux trois choses à manger. Dans le hall de la gare, c’est le grand rassemblement de Gothiques, ils sont fous ces Britanniques … On n’attend pas longtemps, le train est à 15h10 … Pour le passage du train à l’autre, on avait donc environ 40 minutes. Peinard quoi. Le train pour Londres est un Virgin … Petit stress, est-il accordé de voyager avec le railpass dans cette compagnie de train qui n’a strictement rien à voir en tout avec les autres compagnies anglaises et écossaises ? Après une heure de trajet sous la tombée de la nuit dans un paysage vraiment différent mais tout aussi beau, on sera rassuré grâce au contrôleur qui ne prendra même pas nos tickets en main. Le trajet dure 6 heures … C’est dingue de se dire que le trajet Mallaig-Glasgow dure presque le même temps que le trajet Glasgow-Londres (Euston), alors que la distance est de beaucoup plus grande pour Londres. On jouera aux cartes, on lira un peu, on s’occupera comme on peut et c’est ainsi qu’on arrivera malgré tout assez vite à Londres vers 22h40. Là, il faut prendre le métro car on est attendu à l’auberge de jeunesse (Elephant & Castle Journey’s hotel) vers 23h. On achète donc nos tickets de métro pour Elephant & Castle … 4 pounds chacun !!! Quel prix … C’est dingue ce que c’est cher. Mais c’est bien cool de prendre le métro ici. Ça change et puis, c’est mythique. Moi ça me refait penser aux jeux de mon enfance, dont Scotland Yard … Un super jeu où une dispute entre nous était presque toujours inévitable. Dans le métro, on se rend compte à quel point Londres est cosmopolite, c’est génial, des gens de toutes les couleurs et de tous les styles … Après un peu de marche, on arrive à l’auberge vers 23h40 et étant les deuxièmes au comptoir, après quelques petits problèmes d’un type qui voulait aller dans la chambre de son pote ainsi que quelques problèmes pratiques pour nous (genre on devait être dans la même chambre mais ils n’ont pas vu qu’on avait réservé alors on ne pouvait plus qu’être séparés …), on sera au lit vers 00h30. Encore une très bonne nuit qui s’annonce dans ces lits secs et douillet … Seul problème, pour s’endormir, il faut se concentrer, il y en a qui font plein de potin dans la cuisine. Ce soir là, on oubliera de manger … Merde alors !
Dimanche 27 janvier 2008
Malgré le bruit, je me serai endormi bien vite. Gilles a moins de chance, il était dans la chambre de ceux qui faisaient le bruit … Bah, ça a tout de même été. On descend. Le déjeuner est offert ! Cool ! Du pain grillé à la confiture pour Gilles et deux bols de céréales pour moi. En sortant de l’immeuble, surprise, après le grand gris d’adieu écossais, c’est le grand bleu londonien, superbe ! Pour le retour à la gare (St-Pancras), on décide de le faire à pied afin d’économiser l’argent car le métro est vraiment trop cher. Puis ça va nous faire visiter un peu Londres, on a du chemin a faire : la gare est à 4,5 km à vol d’avion, de l’autre coté de la Tamise. Ca nous prendra moins de temps qu’on ne l’aurait pensé. On profite donc de notre trajet et on arrive à la gare après avoir demandé quelques petites fois notre chemin pour voir si on était toujours dans le bon. On est encore trop tôt pour l’Eurostar qui part normalement à 12h50. On attend donc dans le hall. Gilles va acheter de l’eau et un journal, le Sunday Times. Après cela, on va à l’enregistrement et au contrôle de la douane. Lors du contrôle, encore petit problème. Ils nous demandent si on a du gaz. Ayant retenu la leçon, on avait vidé la bonbonne déjà percée et laissé sur place (dans le train aménagé) la bonbonne qui n’aura finalement pas été utilisée. Donc, on leur répond que non. Mais ils veulent à tout prix fouiller. Comme ça se trouve dans le sac de Gilles, c’est chez lui qu’on fouille. Dans sa quête, il ouvre le pot d’huile de cuisine tout en nous demandant ce que c’est … On répond que c’est de l’huile … Il nous regarde alors avec un drôle d’air mais pas de problème, ce n’est que de l’huile de cuisine … Ça ne l’empêchera pas de vérifier tout de même le contenu avec une sorte de truc bizarre … Sans doute un truc qui reconnait les substances explosives. Enfin bon, on est pas des terroristes et on peut donc continuer notre chemin. N’empêche, il n’y a rien à faire, les contrôleurs belges sont des anges à coté des Anglais. Dans le hall des départs, on apprend que tout les départs des trains Eurostar ont une heure de retard …. Encore un problème de train ! Cette fois-ci c’est du à des réparations dans le tunnel de la Manche. Enfin, le principal c’est qu’on retourne à Bruxelles. Le trajet est de nouveau très agréable malgré le fait qu’on se trouve juste à l’endroit de séparation des fenêtres et qu’on ne voit donc rien dehors. Mais on a le journal … et pour moi, également mon livre. À Bruxelles, quel coup de pot, on arrive pile poil au moment où un train pour Ottignies part. Une minute plus tard, on le ratait. Encore petite dernière photo dans le train et arrivée sur Ottignies 3/4 d’heure plus tard. Gilles m’accompagne à la voiture où ma maman m’attend pour me ramener chez moi, et voilà. On se dit au revoir, la voiture démarre et le voyage est terminé … Quelle fabuleuse aventure ! À recommencer !
Salut j’ai fait un peu le même délire que vous sous la tente en décembre 2015 et je m’apprête à répartie la semaine prochaine pour lecosse et sous la tente encore j’aimerais qu’on puisse se recontacter afin de partager certaines expériences et peut être quelques petites astuces , merci d’avance
Bonjour,
j’aurais aimé visité l’Ecosse en 6 jours, peut-être dans le même genre de voyage, fin décembre 2016.
Cela dit, je me demande si le trajet edimbourg -inverness – ile de skye – glasgow est réalisable en si peu de temps (pour éviter de ne faire que du transport en commun et pour découvrir les différentes ambiances).
J’aurais aussi aimé savoir si ce voyage est agréable en décembre : j’ai pu lire que la nuit tombait vers 15h30, et ce temps…rude.
Pourriez-vous m’indiquer quelques pistes que vous avez suivies pour votre voyage s’il vout plait ?
Guillaume