Plouha et les falaises de Plouha
La commune de Plouha se situe au coeur de la côte du Goëlo entre Saint-Brieuc et Paimpol. La tradition fait de Plouha la première terre d’accueil des populations celtes venues d’Outre-Manche. Parmi ces immigrés, un moine du nom de Aza (nom gallois de Adam) arrivé au 6ème ou 7ème siècle serait à l’origine du nom de la commune (Plou Aza, la paroisse d’Adam).
Le littoral à Plouha
Le littoral de Plouha s’étend de l’anse de Bréhec jusqu’à la plage du Palus au sud. Petites criques et plages entourées de hautes falaises composent un paysage côtier sauvage qui se couvre d’ajoncs dès le printemps. Les principales plages sont la plage du Palus, la plage de Bréhec, la plage de Porz Moguer et la plage Bonaparte. Cette dernière, accessible via un tunnel piétonnier creusé dans la falaise, est également un site historique : pendant la Seconde Guerre Mondiale, le réseau de résistance Shelburn y organisa l’évasion de 135 aviateurs Alliés abattus dans le ciel de France par les Nazis. Mais ce qui fait la réputation du littoral de Plouha, ce sont ses falaises, les plus hautes de Bretagne, culminant à 104 mètres au-dessus des flots à la pointe de Plouha. Les falaises les plus spectaculaires de la côte se situent du côté de la pointe de Beg Hastel, éperon rocheux s’avançant dans la mer face aux ilôts du Pommier et de la Mauve, et qui offre un superbe panorama sur la baie de Saint-Brieuc. Pas loin de là, la pointe de Gwin Zegal est sans doute le site naturel le plus connu de la commune de Plouha. Au pied des falaises, abrité dans une crique, on peut y voir l’un des rares mouillages à pieux de Bretagne et même de France (il en existe un autre à Porspoder dans le Finistère). Ce type de mouillage remonte au Moyen-Age. Des troncs d’arbre de 8 à 10 mètres de haut sont plantés avec leurs racines dans le sable, des pierres consolidant la base de chaque arbre. L’ensemble forme une petite forêt de mâts auxquels s’amarrent les embarcations. Un sentier permet de descendre du sommet des falaises jusqu’au mouillage. Mais soyez prudents, l’érosion dégrade le sentier et son accès est parfois fermé. Pas de danger par contre sur le GR34 qui longe la côte et constitue sans aucun doute le meilleur moyen d’apprécier pleinement ces paysages spectaculaires.
La chapelle Kermaria-an-Iskuit
De sa longue histoire Plouha a préservé un intéressant patrimoine, en particulier religieux. Elle compte en effet pas moins de 8 chapelles, dont un des joyaux de l’architecture religieuse en Bretagne : la chapelle Kermaria-an-Iskuit. Cette chapelle se situe dans le hameau de Kermaria sur la D21 vers Pléhédel. Elle a été fondée au XIIIème siècle par le seigneur Henri d’Avaugour : de retour sain et sauf de croisade en Terre Sainte avec le duc de Bretagne Pierre Mauclerc, il fit édifier cette chapelle pour remercier la Vierge. Grâce aux revenus d’un pèlerinage populaire et de foires importantes, la chapelle sera agrandie et réaménagée aux XVème et XVIIIème siècles. A l’extérieur les éléments les plus marquants de la chapelle sont sa tour couverte d’ardoises et son magnifique porche, un des plus beaux de Bretagne, qui abrite des statues en bois polychrome des douze apôtres. Mais le trésor de la chapelle de Kermaria-an-Iskuit, ce sont ses fresques datées de la seconde moitié du 15ème siècle et redécouvertes en 1856, en particulier la Danse Macabre, un thème répandu en Europe à cette période du Moyen-Age. Cette fresque représente une farandole dans laquelle se tiennent la main des personnages représentant les différentes classes de la société de l’époque (le Pape, le Roi, le chevalier jusqu’au laboureur, au cordelier et enfin l’enfant), des squelettes s’intercalant entre les personnages. Cette danse de la mort, mêlant morts et vivants, effaçant toutes les distinctions sociales, symbolisait l’égalité de tous devant la mort à une époque où l’Europe était ravagée par les famines, la guerre et la Peste. Avec l’église de Kernascléden dans le Morbihan, la chapelle de Kermaria-an-Iskuit est le seul exemple de Danse Macabre en Bretagne. La chapelle est classée monument historique depuis 1907.