Moncontour et ses environs

par chawax · 14 octobre 2018 ·Temps estimé de lecture : 4 minutes

Perchée au sommet d’une colline annonciatrice des monts du Mené, au confluent de l’Évron et du ruisseau de l’Étang, la cité médiévale de Moncontour est un des plus beaux villages de Bretagne, labellisé “Petite cité de caractère” et “Plus beaux villages de France”. Vous avez peut-être aperçu Moncontour à la télévision en 2017, le village se plaçant quatrième dans l’émission “Village préféré des Français”. Située à environ 25 kilomètre de Saint-Brieuc, au coeur des Côtes d’Armor, la cité constituait une place forte pour défendre Lamballe, capitale du Duché de Penthièvre. De cette époque la cité conserve ses remparts construits aux 13ème et 14ème siècle, ainsi que les vestiges de son château, même s’ils ont été démantelés sur ordre de Richelieu en 1626. Perdant son rôle militaire, Moncontour se tourne alors vers le commerce. À partir du milieu du 17ème siècle, au même titre que d’autres villages bretons comme Locronan, c’est la culture du lin et du chanvre et l’export de toiles vers l’Europe et vers les Indes qui fera la fortune de Moncontour jusqu’à la Révolution. Il reste de ce passé glorieux de belles maisons bourgeoises et des monuments emblématiques qu’on se plaît à découvrir en parcourant les rues sinueuses et escarpées du village.

À voir à Moncontour

Vu sa faible étendue, le village de Moncontour se visite facilement à pieds. On trouve quelques places de parkings dans le centre du village, mais le plus simple est de se garer le long de la D768 qui passe au pied du village ou sur le grand parking près de l’établissement Saint-Thomas de Villeneuve (une maison de retraite) et rejoindre le centre du village en descendant la venelle des Hautes Folies (avec un beau point de vue sur le village en prime).

La meilleure manière de découvrir Moncontour est de se laisser guider par le hasard dans les rues étroites et escarpées, bordées de belles maisons et d’hôtels particuliers, en granit le plus souvent, parfois de maisons à pans de bois. L’ensemble séduit par son homogénéité architecturale. Quelques édifices ou sites sont cependant incontournables.

L’église Saint-Mathurin est le monument emblématique de la ville avec son clocher en ardoise en forme de dôme. Construite à partir du 16ème siècle, remaniée au 18ème siècle (la façade a été reconstruite en 1786), elle est classée monument historique depuis 1899. L’église est en particulier réputée pour ses verrières du 16ème siècle. Elle abrite également un beau mobilier. Selon la tradition, Saint-Mathurin avait le don de guérir les maladies mentales. Le pardon, célébré à la Pentecôte, est un des plus importants des Côtes d’Armor.
Les remparts construits aux 13ème et 14ème siècle pour protéger Moncontour ont été en partie détruits sur l’ordre de Richelieu en 1626. Mais ils restent aujourd’hui encore bien visibles et ceinturent le centre du village. On peut les voir le long de la rue Saint-Jean, en particulier à l’arrière de l’agence du Crédit Agricole, au pied des vestiges du château de Moncontour. Pas loin de là, la poterne Saint-Joseph, une des portes qui permettaient d’accéder à la ville, relie la rue Saint-Jean et la rue du Champ à Lavoir. D’autres vestiges des remparts, dominés par la Tour Mognet, surplombent la D768 qui passe au nord de la cité.
En contrebas de l’église Saint-Mathurin, l’Hôtel Kerjégu, superbe hôtel particulier construit au 17ème siècle, abrite aujourd’hui la mairie de Moncontour.
Dans une petite rue proche de l’église, au rez-de-chaussée d’une belle maison, le Théâtre du Costume raconte l’histoire de la France à travers le costume, sous la forme de scènes miniatures avec décors et personnages en costume. L’oeuvre de Carolyne Morel, 90 printemps, ancienne couturière de la maison Dior puis costumière, qui se consacre à ce musée, qui est aussi son atelier, depuis 1992.
Un peu à l’écart du centre historique, la chapelle Saint-Michel date du 18ème siècle. Beau panorama sur le centre historique de Moncontour.

À voir dans les environs de Moncontour

Sur la route de Trébry, le château de la Touche-Trébry a été édifiée à la fin du 16ème siècle et est classé monument historique depuis 1927. Ce château de style Renaissance est aujourd’hui une propriété privée entourée d’un jardin ouvert aux visites pendant la saison estivale (juillet et août). Le château propose également des appartements à louer et peut être réservé pour des événements (mariages, colloques, etc..). Plus d’informations : chateau-de-la-touche.com.
La jolie chapelle Notre-Dame-du-Haut, bâtie au 14ème siècle, agrandie au 16ème siècle et restaurée à de multiples reprises, se situe sur les hauteurs à la sortie du bourg de Trédaniel. Un des vitraux fait référence à la légende sur l’origine de la chapelle. Celle d’un gentilhomme attaqué et dévalisé par des brigands qui le laissèrent pendu à un arbre (la Bretagne n’était pas sûre au 14ème siècle !). Apercevant une statue de la Vierge sur un autre arbre, il implora son secours et promit de bâtir une chapelle en son nom. Un ange apparut, coupa la corde … et le gentilhomme tint sa promesse et fit bâtir la chapelle !
Au sud-est de Moncontour, sur la commune de Trébry, le Mont de Bel-Air fait partie du massif des monts du Méné et est le point culminant des Côtes d’Armor (339 mètres d’altitude). L’accès au sommet est facile puisque la route du col du Mont Bel-Air vous emmènera directement au sommet depuis Plessala, Trébry ou Trédaniel. Le sommet est dominé par la chapelle Notre-Dame du Mont-Carmel (ou Notre-Dame de Bel-Air), de forme octogonale, érigée entre 1855et 1862. Mais aussi par des pylônes de télécommunication ! Pour les amateurs de randonnée, des sentiers parcourent le mont de Bel-Air et les landes du Méné.
Un site méconnu pour les amateurs de lieux mystérieux : le site légendaire de Croquelien, un ensemble de chaos granitiques, cachés dans une colline boisée (le mont Croquelien) et que l’érosion a sculptés. La légende populaire en fait le domaine des fées Margot. Et faites attention, elles n’apprécient pas que les humains soient trop curieux ! Un circuit forestier fait le tour de ces chaos, des panneaux explicatifs relatant les légendes rattachées à certains rochers. Pour trouver ce site, prendre la D46 vers Saint-Glen depuis la D6 entre Collinée et Moncontour puis suivre la direction “Site légendaire de Croquelien” près du hameau de La Ville Doualan. On gare son véhicule au bout d’un chemin et en quelques minutes de marche facile on découvre le site.