Le Faouët
Le Faouët est une petite commune située dans le nord ouest du Morbihan, sur l’axe routier qui traverse la Bretagne du sud au nord entre Lorient et Morlaix. Le Faouët se situe dans le pays historique du roi Morvan, né juste à côté, à Priziac, et considéré comme le premier chef d’une Bretagne unifiée au 8ème siècle. Le nom breton de la commune, Ar Faoued, signifie « La hêtraie » en breton et est une référence à cette essence très abondante dans la commune.La principale attraction du Faouët réside dans ses deux joyaux de l’architecture religieuse bretonne, la chapelle Saint-Fiacre et la chapelle Sainte-Barbe, qui valent indiscutablement le détour !
Chapelle Saint-Fiacre
Située dans le hameau de Saint-Fiacre au sud du bourg en direction de Quimperlé, la chapelle Saint-Fiacre a été bâtie à partir du milieu du 15ème siècle et achevée vers 1480. Elle est dédiée à Fiacre, moine irlandais herboriste qui fonda un monastère près de Meaux où il est enterré. On lui prêtait en particulier le don de guérir les malades grâce à ses connaissances sur les plantes médicinales. Saint-Fiacre est le saint patron des maraîchers et des jardiniers, ainsi que celui des cochers et de leur version moderne que sont les chauffeurs de taxi ! Il est célébré lors d’un pardon qui se déroule chaque dernier dimanche d’août.
La chapelle est de style gothique flamboyant et témoigne de la richesse de l’époque. À l’extérieur on est frappé par la beauté de sa façade ouest avec son clocher accosté de deux tourelles polygonales reliées par des passerelles à une plateforme à balustrade qui encercle le clocher. Mais le véritable joyau de la chapelle se trouve à l’intérieur : son exceptionnel jubé en bois polychrome, un des plus célèbres de Bretagne du fait de son ancienneté et de la finesse de sa réalisation. Un jubé est une tribune qui sépare la nef et le choeur d’une église. Depuis son sommet le prêtre prêchait et lisait l’Évangile. Celui de la chapelle Saint-Fiacre a été réalisé entre 1480 et 1492 par le menuisier sculpteur Olivier Le Loergan et restauré à plusieurs reprises depuis. Il illustre des scènes de la Bible telles que la tentation d’Adam et Ève, l’Annonciation de Marie, la passion du Christ, mais il représente aussi certains vices et péchés capitaux comme la luxure, la paresse, l’ivresse ou le vol. La chapelle et son jubé ont inspiré de nombreux peintres et plusieurs tableaux de cette chapelle peuvent être admirées au musée du Faouët.
La chapelle est classée monument historique depuis 1889 alors que son jubé est classé depuis 1846. Elle est ouverte au public toute l’année, uniquement le week-end en basse saison. Les horaires d’ouvertures sont accessibles ici. Il est de bon ton de laisser un don à la sortie pour aider à la conservation de ce patrimoine extraordinaire !
Chapelle Sainte-Barbe
La chapelle Sainte-Barbe se situe au nord-est du bourg du Faouët. Elle est construite principalement entre 1489 et 1512. La légende raconte qu’elle fut édifiée suite à un voeu de Jehan de Toulbodou. Ce seigneur, surpris par un violent orage, invoqua Sainte-Barbe et échappa miraculeusement à la mort lorsqu’un orage provoqua la chute d’un rocher. Il fit construire la chapelle pour remercier la sainte. D’ailleurs on dit de Sainte-Barbe, sainte patronne de professions en rapport avec le feu ou la foudre (pompiers, artificiers, démineurs, …), qu’elle protège de la foudre !
Ce qui rend la chapelle Sainte-Barbe du Faouët unique, c’est d’abord son emplacement. Elle est bâtie sur une plateforme à flanc de falaise, en surplomb de la rivière Ellé. On accède à la chapelle depuis une esplanade sur laquelle se trouvent une maison de garde du 17ème siècle (qui hébergeait le gardien) et un campanile du 16ème siècle qui fait office de clocher séparé. Selon la légende, faire sonner cette cloche éloigne la foudre. On descend vers la chapelle via un vaste escalier monumental de style Renaissance construit en 1700. Cet escalier donne accès d’abord à un palier, d’où on peut descendre vers un ossuaire puis la chapelle, ou franchir via un un pont voûté l’oratoire Saint-Michel, petite chapelle construite sur un éperon rocheux. En bas des escaliers, la chapelle Sainte-Barbe, de style gothique flamboyant, s’adapte aux contraintes topographiques par son orientation, ses dimensions et la simple tourelle au nord qui fait office de clocher. L’intérieur de la chapelle est dépouillé et compte un retable en bois, ainsi que quelques statues en bois et ex-voto, alors que les vitraux évoquent la vie de Sainte-Barbe. Derrière la chapelle, un sentier descend à travers les bois depuis la chapelle vers le bord de la rivière et une fontaine de 1708 dédiée à Sainte-Barbe. L’endroit a en particulier beaucoup de charme lorsque les bois alentour revêtent leurs couleurs d’automne.
La chapelle est classée monument historique depuis 1906 et la maison de garde depuis 1928. Les horaires d’ouvertures sont accessibles ici. Un pardon s’y déroule chaque dernier dimanche de juin.
À voir également au Faouët
- Les Halles du Faouët ont été édifiées vraisemblablement au milieu du 16ème siècle. Elles étaient destinées aux marchés hebdomadaires ainsi qu’aux quelques foires annuelles que les seigneurs du Faouët avaient obtenues auprès du duc de Bretagne. Longues de 53 mètres et larges de 19 mètres, elles sont couvertes d’une toiture en ardoise reposant sur des piliers en granit et supportée par une magnifique ancienne charpente en bois. Ces halles ont inspiré de nombreux peintres. Elles sont classées monument historique depuis 1914. Un marché se tient sur la place et sous les halles les 1er, 3ème et 5ème (s’il existe !) mercredis de chaque mois.
- Le Musée du Faouët occupe un ancien couvent des Ursulines du 17ème siècle à l’angle de la place des Halles. Inauguré en 1987, il présente une collection de peintures, de gravures, de dessins et de sculptures qui racontent la vie quotidienne de la commune de 1845 à 1945. À partir du milieu du 19ème siècle, de nombreux artistes ont en effet été séduits par le patrimoine de la ville, en particulier la chapelle Sainte-Barbe et la chapelle Saint-Fiacre, par l’animation des Halles, par les coutumes de la région. La collection du musée comprend presque 400 pièces, rassemblées au fil des décennies par la municipalité ou le département ou bien issues de dons et de legs. Ces oeuvres ont été réalisées par des peintres comme Henri Guinier, Mathurin Méheut, Ernest Guérin, Auguste Leroux, Germain David-Nillet,… Des expositions temporaires sont également organisées chaque année. Plus d’informations sur le site officiel du musée du Faouët.
- L’église Notre-Dame de l’Assomption, l’église paroissiale, a été construite au 16ème siècle et remaniée à plusieurs reprises au fil des siècles. Elle est en grande partie reconstruite après avoir été ravagée par un incendie en 1917. Son clocher massif, son porche sud et son ossuaire sont inscrits aux monuments historiques depuis 1933.
- La chapelle Saint-Sébastien, sur la route de Langonnet, a été construite à partir de la fin du 16ème siècle. Elle est inscrite aux monuments historiques depuis 1934.
- La chapelle Saint-Jean, dédiée à Saint-Jean-Baptiste, a été bâtie au 16ème siècle. Elle était le siège d’un établissement des Hospitaliers, qui accueillait et soignait des malades et des nécessiteux. La chapelle est classée monument historique depuis 1944. Elle se trouve dans le hameau de Saint-Jean, indiqué depuis la route vers Morlaix.