Concarneau
Située au fond d’une baie abritée de la côte sud du Finistère face aux îles Glénan, Concarneau (Konk-Kerne en breton, « Baie de Cornouaille ») est une cité de caractère connue pour sa ville close et son port de pêche. La ville s’est développée autour d’une île, l’îlot Conq, sur lequel des moines de l’abbaye de Landévennec s’installent au 10ème siècle. Les moines entretenaient un bac permettant de traverser la rivière Moros et rejoindre la route de Quimperlé, service pour lequel ils prélevaient des droits. La ville grandit autour de son église dédiée à Saint-Guénolé et devient une des places fortes du Duché de Bretagne. Des remparts la protègent dès le 13ème siècle. Enjeu militaire, la ville est convoitée pendant la Guerre de Cent Ans (occupée pendant 30 ans par les Anglais, elle est libérée par Duguesclin en 1373) puis pendant les guerres de la Ligue où elle tombe tour à tour aux mains des protestants et des catholiques.
Outre son rôle de place forte militaire, Concarneau est également un port de commerce actif, qui échange poisson et blé contre sel et vin. La pêche est déjà une activité importante et le devient encore plus quand la fin des guerres met un terme au rôle militaire de Concarneau. Dès le 18ème siècle la pêche donne un nouvel essor à la ville : Concarneau devient un grand port sardinier et voit s’installer des marchands provençaux, bordelais, basques et nantais. L’invention de la conserve au 19ème siècle fait passer Concarneau dans l’ère de l’industrie alimentaire à partir de la moitié du 19ème siècle. Concarneau voit s’installer des conserveries de thons et de sardines. Au début du 20ème siècle, Concarneau compte 30 conserveries qui emploient 2 000 ouvrières ! Mais à partir de 1902 la raréfaction de la sardine sur les zones côtières ruine l’économie locale et plonge la population dans la misère.
À la même période l’arrivée du chemin de fer permet au tourisme balnéaire de se développer. De nombreux peintres s’installent en particulier à Concarneau, séduits par la beauté du site naturel et l’activité des quais. Ils favorisent l’essor du tourisme et participent à la sauvegarde de la ville en obtenant le classement de la ville close aux monuments historiques en 1899. Pour soutenir la population souffrant de la misère, ils créent également en 1905 la Fête des Filets Bleus qui existe encore aujourd’hui et est une des plus anciennes fêtes de Bretagne.
La pêche se développe à nouveau après la Première Guerre Mondiale. Concarneau se reconvertit vers la pêche au thon germon, grâce à des dundees qui se transforment en chalutiers l’hiver, puis grâce à des bateaux motorisés. Face à la multiplication des bateaux, le port de pêche s’étend derrière la Ville Close à son emplacement actuel. À partir de 1940 le port de pêche continue à se développer grâce au repli à Concarneau de nombreux pêcheurs de Boulogne-sur-Mer, Dieppe et Lorient. Des armements s’installent définitivement à Concarneau après la guerre. La pêche au chalut devient la principale activité de la ville et Concarneau devient le troisième port de pêche au chalut en France. Le port est également le premier pour la pêche au thon en Europe, en particulier grâce aux énormes thoniers senneurs-congélateurs, construits par les chantiers locaux Piriou, et qui pêchent le thon albacore ou listao au large des Seychelles ou de l’Afrique Noire. Mais la crise de la pêche dans les années 90 frappe lourdement le port de Concarneau : si Concarneau est toujours la base de grands armements de pêche au thon, les conserveries ont quasiment toutes disparu et les quais du port de pêche sont aujourd’hui bien vides … L’activité industrielle de la ville est toujours soutenue par la construction navale et ses sous-traitants. Le tourisme prend lui une importance toujours croissante, exploitant les atouts de la Ville Close (un des sites les plus visités de Bretagne) et le charme de la baie de Concarneau.
À voir à Concarneau
- Coeur historique de la ville, la Ville Close est un des sites les plus visités de Bretagne. Elle s’étend sur un îlot de 350 mètres de long et 100 mètres de large. Les murailles actuelles ont été édifiées entre 1541 et 1577 puis retouchées par Vauban au 17ème siècle. Elles ont été classées monument historique en 1899 grâce à un groupe de peintres installés à Concarneau. On accède à la ville close par un double pont depuis le quai Péneroff. Le beffroi qui domine l’entrée et qui est le symbole de la ville n’est pas d’origine puisqu’il a été construit en 1906. La rue Vauban est la principale rue de la ville close. Elle se prolonge par la place Saint-Guénolé d’où on peut accéder à l’église Saint-Guénolé et à la Porte aux Vins (qui permet de découvrir un panorama sur l’arrière-port). En poursuivant par la rue Saint-Guénolé on rejoint la pointe est de la ville close, la Porte du Passage et l’Esplanade du Petit Château. Dans les rues de la ville close on peut admirer de nombreuses belles maisons de granit qui hébergent des boutiques de souvenirs ou d’artisanat, des restaurants … et un glacier dont la réputation dépasse les frontières de la ville ! L’autre manière de découvrir la Ville Close est d’emprunter le chemin de ronde qui fait le tour des remparts et offre de beaux panoramas sur la ville et son port.
- Le Musée de la Pêche est installé depuis 1961 dans l’ancien arsenal de rue Vauban dans la Ville Close. Sur 1500 m² il expose l’Histoire de la pêche de l’origine à nos jours, présente des aquariums, les différentes techniques de pêche, avec de nombreuses maquettes, des plans et schémas explicatifs. L’entrée comprend la visite de l’Hémérica, un chalutier semi-industriel de 1957, amarré à la Ville Close. Tarifs : 6€50 (décembre 2011) pour un adulte, tarifs réduits pour les enfants, les groupes et les familles. Plus d’informations : www.musee-peche.fr.
- Partant du Quai Péneroff, face à la Ville Close, la promenade de la Corniche offre un beau panorama sur la baie de Concarneau. Sur le Quai de la Croix, la chapelle de la Croix date du 16ème siècle mais son clocher a été restauré après l’ouragan de 1987. Juste à côté le Phare de la Croix n’est plus en activité. Deux belles plages à l’ouest de la Corniche : la plage de Cornouaille et surtout la plage des Sables Blancs, d’où on peut continuer par le sentier côtier vers la Forêt-Fouesnant.
- Au bout du quai Péneroff en allant vers la Corniche, le Laboratoire de Biologie Marine a été fondé en 1859 par le Victor Coste, professeur au Collège de France. Il constitue la plus ancienne station marine encore en activité dans le monde. Le laboratoire a joué un rôle moteur dans la recherche scientifique sur les milieux marins. Il abrite un marinarium qu’on peut visiter en été. Des sorties à la découverte du littoral à marée basse sont également organisées. Tarif : 5 € pour un adulte. Plus d’informations : concarneau.mnhn.fr.
- Si le port de pêche a vu son activité décliner ces 20 dernières années il n’en demeure pas moins au coeur de l’activité économique de la ville. Conséquence de la crise de la pêche, les chalutiers ne sont plus aussi nombreux sur les quais. Mais la criée fonctionne toujours et on peut assister à la vente aux enchères des poissons tous les jours. Visite payante réservée aux lève-tôt !
- En dehors de la ville le Château de Kériolet est un château néo-gothique construit à la fin du 19ème siècle (à la place d’un manoir du 15ème siècle) par la richissime princesse russe Zenaïde Narischkine, tante du tsar Nicolas II, pour son second époux, le comte Charles de Chauveau. Légué à la mort du comte au département du Finistère, ce joyau de l’architecture du 19ème siècle est inscrit aux monuments historiques en 1984. C’est aujourd’hui une propriété privée qui offre un cadre de prestige pour des réceptions. Des visites guidées sont également proposées pendant la saison estivale. Plus d’informations : www.chateaudekeriolet.com.