Carantec et le château du Taureau
Carantec s’étend au bout d’une presqu’île s’étirant entre les estuaires de la Penzé et de la rivière de Morlaix. Jusqu’alors bourg tourné vers l’agriculture, la récolte du goëmon et la pêche, Carantec se tourne vers le tourisme à la fin du 19ème siècle après l’arrivée du chemin de fer à Henvic, à quelques kilomètres de Carantec. La ville devient rapidement une station balnéaire cotée pendant les premières décennies du 20ème siècle et elle a conservé de cette époque de belles villas. C’est aujourd’hui une station balnéaire familiale appréciée pour son micro-climat, ses plages, son patrimoine et la beauté de ses paysages. Elle abrite en particulier deux emblèmes de la magnifique baie de Morlaix : le château du Taureau et l’île Louët.
Le château du Taureau
Au large de la pointe de Pen al Lann, le château du Taureau, fortification bâtie sur un îlot au 16ème siècle, est un des emblèmes de la baie de Morlaix. C’est pour protéger Morlaix qu’il fut construit en 1542. Quelques années plus tôt, en 1522, les anglais avaient en effet attaqué et saccagé ce port très prospère, le troisième en Bretagne à l’époque après Nantes et Saint-Malo. Et ce sont les habitants de Morlaix qui financent les travaux de construction d’un fort sur l’îlot du Taureau, dont l’emplacement à l’entrée de la baie met à portée de canon tous les navires en approche de Morlaix. Le fort est repris en 1660 par Louis XIV qui l’intègre au système de défense du Royaume de France. Il envoie en 1689 son ingénieur militaire Vauban pour reconstruire la forteresse. Mais il faudra attendre 1745, soit près de 55 ans de travaux, pour que les plans de Vauban soient complètement mis en oeuvre. Mais le déclin de Morlaix a déjà réduit l’intérêt stratégique du fort. Et dès 1721 il est détourné de son usage d’origine : il servira de prison jusqu’en 1871. Désarmé en 1890, le fort sera ensuite la résidence secondaire d’une riche veuve avant d’être investi par les allemands qui y installent une pièce de DCA pendant la Seconde Guerre Mondiale. Le château du Taureau hébergera ensuite une école de voile de 1960 à 1982. Laissé à l’abandon, le château se dégrade rapidement. Mais les élus locaux de toute la région se mobilisent pour sauver ce monument emblématique de la baie de Morlaix : de 2000 à 2006 des travaux de restauration rendent au château du Taureau son lustre d’antan.
Le château est aujourd’hui ouvert aux visites et constitue une des grandes attractions de la baie de Morlaix. Autant dire qu’il y a foule l’été ! Les visites partent de Carantec (plage du Kelenn) ou Plougasnou (port du Diben), avec une escale d’une heure sur le fort. Le trajet en bateau est aussi l’occasion de découvrir les beautés de la baie de Morlaix ! Attention, les conditions d’accès varient en fonction de la météo et des marées. Compter 15 euros pour un adulte (bateau + visite du château). Les kayakistes et les plaisanciers peuvent également accéder au château. Plus d’informations : www.chateaudutaureau.com.
L’île Louët
Juste à côté du château du Taureau, l’île Louët est l’autre emblème de la baie de Morlaix. Un phare, une maison et ses deux dépendances constituent les quatre bâtiments qui se dressent sur cet îlot offrant une vue imprenable sur la baie de Morlaix. Le phare a été érigé en 1857 pour sécuriser l’accès des navires au port de Morlaix. Avant d’être automatisé en 1962, il était maintenu par des gardiens hébergés dans la maison jouxtant le phare. Rénovée en 2004, cette maison peut aujourd’hui être louée en tant que gîte pour une nuit ou deux, d’avril à novembre, auprès de l’office du tourisme de Carantec. Confort sommaire (eau froide, pas de chauffage, électricité rationnée) mais emplacement incroyable et expérience sans aucun doute inoubliable ! Évidemment les places sont chères et il faut réserver longtemps à l’avance. Se renseigner auprès de l’office de tourisme de Carantec pour louer la maison de l’île Louët. Attention : aucun service n’est prévu pour accéder à l’île, vous devrez vous y rendre par vos propres moyens ou louer les services d’un « passeur ».
L’île Callot
Au large du port de Carantec, l’île Callot (prononcer « Callotte ») est une île accessible à marée basse en véhicule par une route submersible ou à pieds par un tombolo surnommé la « passe aux moutons » (consulter les horaires de passage). Plutôt qu’une île, on devrait d’ailleurs parler d’un ensemble de quatre îles reliées entre elles par des cordons dunaires. Un peu à l’image de l’île de Bréhat, la partie sud de l’île est résidentielle alors que le nord est plus sauvage, les terres agricoles laissant progressivement la place aux étendues de landes. Cette zone est d’ailleurs un espèce naturel protégé. L’île fut au 5ème siècle une base pour les Vikings qui y cachaient le butin issu de leurs pillages sur le continent. Jusqu’à ce que le chef breton Rivallon Murmcazon ne se décide à les chasser de l’île en demandant la protection de la Vierge ! Pour la remercier, il posera en 513 les pierres d’une chapelle, la chapelle Notre-Dame de Callot. La légende raconte qu’un trésor, vestige du butin amassé par les Vikings, se cache sous la chapelle … La chapelle fut un lieu de pèlerinage très fréquenté autrefois et elle était saluée d’un coup de canon par les corsaires qui quittaient le port de Morlaix. L’édifice qui domine aujourd’hui l’île date de 1801 et a remplacé l’ancienne, saccagée pendant la Révolution. Son clocher est classé monument historique depuis 1914. Aujourd’hui deux pèlerinages persistent, le lundi de Pentecôte et le dimanche suivant le 15 août, mais ils n’attirent plus la foule d’autrefois.
À voir également sur la presqu’île de Carantec
- L’église Saint-Carantec date de 1869 et a été construite à la place d’une église du 17ème siècle en partie détruite par une tempête en 1863. Elle est dédiée à Saint-Carantec (aussi appelé Karadoc), un moine gallois qui fut le père spirituel de Saint Ténéan, évêque du Léon, qui fit construire ici une première église en son honneur.
- La plage de la Grève Blanche, très appréciée des familles, est dominée par des villas du début du 20ème siècle et compte quelques cabines de plage. À marée basse, on peut accéder à l’île Callot toute proche. L’autre grande plage du centre-ville, plus au sud, est la plage du Kelenn, idéale pour les familles avec ses cabines de plage, ses bars, ses restaurants, son plongeoir, son club pour enfants, etc… Entre les deux plages, la Chaise du Curé est un promontoire rocheux qui offre un beau panorama sur la baie de Morlaix. L’endroit tire son nom du curé de Carantec qui, pendant la Première Guerre Mondiale, y prêchait depuis un rocher dans lequel un creux formait une chaise.
- L’est de la commune est formée par une péninsule d’où partent deux pointes. La pointe du Cosmeur, au nord, domine deux plages sauvages, la plage du Penker et la plage de Cosmeur. Plus au sud la pointe de Pen al Lann offre le plus beau point de vue sur l’île Louët et le château du Taureau, emblèmes de la baie de Morlaix. Les deux pointes sont séparées par la jolie plage de Tahiti.
- Au large de Carantec, un ensemble de sept îlots (Ricard, Beclem, Île aux Dames, Île de Sable, Île Verte, ar C’hlas Kozh et Vezoul) sont classés réserve ornithologique depuis 1962. Ces îlots sont interdits d’accès pendant la période de nidification de mars à août. Parmi les espèces abritées par cette réserve : macareux moines, cormorans, sternes, goélands, huîtriers pies, etc…