Hay-on-Wye et la vallée de Llanthony
À la limite nord-est du parc national des Brecon Beacons, à la frontière avec l’Angleterre, le village de Hay-on-Wye et ses 1500 âmes s’étend sur les bords de la rivière Wye. Cette petite cité fondée au Moyen-Âge et souvent simplement appelée Hay est devenue dans les années 60 une « cité du livre » sous l’impulsion d’un jeune libraire, Richard Booth. Hay-on-Wye est par ailleurs une base idéale pour découvrir le massif des Black Mountains et la superbe vallée de Llanthony qui abrite les beaux vestiges d’un monastère augustin.
Hay-on-Wye, cité du livre
Avec plus de 20 librairies pour un peu plus de 1500 habitants, le petit village de Hay-on-Wye attire des amateurs de livres du monde entier. Mais comment cette jolie petite ville médiévale est-elle devenue incontournable pour les « bouquinistes » ? C’est en fait grâce à l’action d’un jeune libraire, Richard Booth, natif de Hay-on-Wye, diplômé de l’université d’Oxford. Revenu « au pays » en 1962, il rachète le château ainsi que plusieurs maisons du village pour y stocker ses livres (l’espace n’est pas cher dans ce petit village !) et ouvrir une boutique de livres d’occasion. Son exemple est suivi par d’autres si bien que Hay-on-Wye devient mondialement connu comme la « Cité des Livres ». Un exemple qui inspirera d’autres villages en Europe, comme le village de Bécherel en Bretagne. Le village a compté jusqu’à une quarantaine de librairies vendant essentiellement des livres d’occasion ! Elles sont bien moins nombreuses aujourd’hui, certaines librairies ayant été remplacées par des magasins d’antiquités. Chaque année, pendant 10 jours fin mai – début juin, Hay-on-Wye accueille un festival de littérature, le Hay Festival, qui attire chaque année 80 000 visiteurs.
Outre ses boutiques de livres d’occasion, Hay-on-Wye abrite les vestiges d’un château médiéval, Hay Castle, construit par les Normands lorsqu’ils ont envahi le Pays de Galles aux 11ème et 12ème siècles. Le château a été transformé en manoir au 17ème siècle. Acquis vers 1961 par Richard Booth qui l’a en partie utilisé comme librairie. Depuis 2011 il est propriété du Hay Castle Trust, une association patrimoniale qui souhaite le rénover pour en faire un centre dédié aux arts et à l’éducation. L’autre bâtiment emblématique de Hay-on-Wye est sa jolie tour horloge. Mais l’ensemble du village a beaucoup de charme avec ses maisons en pierre et ses rues commerçantes.
La vallée de Llanthony
Hay-on-Wye se situe à l’entrée d’une des plus belles vallées du parc national des Brecon Beacons National Park : la vallée de Llanthony. Aussi appelée Vale of Ewyas, elle longe la frontière entre le Pays de Galles et l’Angleterre à travers le massif des Black Mountains. Pour accéder à la vallée, il faut quitter le centre de Hay-on-Wye par la route de Brecon puis prendre la direction de Capel-y-Ffin. Attention : la route est très étroite, pentue par endroits, impraticable donc par des véhicules de gros gabarit (en particulier les camping cars). Après quelques kilomètres de route, on découvre un paysage de pâturages et de landes de part et d’autres du col de Gospel, le plus haut du Pays de Galles (549 mètres) Le panorama embrasse la haute vallée de la Wye et les sommets des Black Mountains, qui culminent à un peu plus de 800 mètres (le Waun Fach étant le point culminant du massif à 811 mètres). Après le col la route descend à travers la vallée de Llanthony dans un paysage boisé plein de charmes. Conduite prudente de rigueur car la route est très étroite (single track road), cernée par des talus ou de hautes haies et fréquentée par les cyclistes (quand la météo est bonne !). Pour les amateurs de randonnée, les sommets dominant la vallée sont empruntés par le Offa’s Dyke Path, un des grands sentiers de randonnée du Pays de Galles, qui suit la frontière avec l’Angleterre en empruntant sur cette portion le Hatterrall Ridge, une série de crêtes séparant l’Angleterre et le Pays de Galles.
Le prieuré de Llanthony
Au coeur de la vallée, à 9 miles au nord de Abergavenny, on découvre les belles ruines du prieuré de Llanthony, un monastère augustin en ruines, l’un des plus anciens de Grande-Bretagne et l’un des rares du Pays de Galles. Vers 1100, William, un chevalier au service de Hugh de Lacy, découvrit lors d’une partie de chasse une chapelle dans laquelle on raconte que Saint-David (saint patron du Pays de Galles) avait vécu en ermite. Il décida alors de quitter le monde « civilisé » et de vivre en ermite dans cette chapelle, bientôt rejoint par Ernisius, aumônier de la femme de Henry 1er. La nouvelle arriva bientôt aux oreilles de Hugh de Lacy, ancien seigneur de William, qui décida en 1107 de fonder sur les lieux un monastère dédié à Saint-Jean-Baptiste. La communauté religieuse compta vite 40 membres. Mais confrontés aux rigueurs du climat, à la pauvreté des sols et aux attaques des gallois, la communauté entière quitta le monastère dès 1134 pour se réfugier dans le palais de Robert, évêque de Hereford. Une grande partie de la communauté s’installa finalement dans un nouveau monastère près de Gloucester, seule une poignée de chanoines vivant de temps en temps ans le monastère original. Le prieuré tomba peu à peu en ruines et devint propriété privée lors de la dissolution de la communauté en 1539. La propriété est rachetée en 1807 par Walter Savage Landor et appartient toujours, deux siècles plus tard, à ses descendants. Une partie habitable, qui ne fait pas partie du prieuré d’origine, a été transformée en auberge. L’église du prieuré est en ruines, mais la tour ouest, une partie de la tour centrale et des arches du monastère original restent debout. Une atmosphère magique se dégage souvent de ces lieux, et celui-ci ne fait pas exception, le charme des paysages autour du monastère n’y étant sans doute pas étranger. Visite gratuite.