La queimada
La queimada est une boisson galicienne alcoolisée à base d’eau de vie et de sucre que l’on flambe, et dont l’origine remonte au Moyen-Age, popularisée depuis les années 50 du XX ème siècle et très connue en Espagne et à l’étranger comme typique de Galice. Elle est associée à une pseudo conjuration des mauvais esprits et des maléfices des « meigas », les sorcières de Galice.
Petite histoire de la queimada
D’aucuns disent que la tradition de la queimada remonterait au lointain passé de Galice. Ses origines seraient païennes, voire celtes. Cela est difficile à croire car le sucre est arrivé assez tardivement en Galice et on n’a pas encore trouvé trace d’alambic dans les vestiges de la civilisation des castros (villages fortifiés de l’âge du fer). Sérieusement, on peut dire qu’il y a deux queimadas :
- La queimada « rurale », boisson à base d’eau de vie, mais pas avec du sucre , qui remonte au moyen âge et qui serait encore un peu utilisée dans les campagnes. Cette version rurale est plutôt une tradition de la médecine des « curandeiros » (les guérisseurs galiciens).
- La queimada « urbaine », boisson alcoolisée à base d’eau de vie et de sucre inventée, dans les années cinquante du XXème siècle, dans les boîtes de nuit madrilènes par les fêtards galiciens, nostalgiques du paganisme de leur Galice natale.
Cette queimada urbaine, inventée à Madrid est arrivée en Galice et s’est introduite dans les mœurs des nouvelles générations de galiciens en particulier dans les soirées entre amis. Dans certains endroits, elle est même organisée comme fête populaire, ou créée comme ambiance de festivité dans un cercle plus élargie que les amis, un restaurant par exemple.
La queimada n’a certainement pas de racines bien lointaines dans le passé de la Galice, toutefois son invention moderne est typique du caractère galicien, car toute vie collective est toujours joyeuse avec une pincée de paganisme. Queimada littéralement veut dire « brûlée ». La douceur et la nostalgie de l’âme galicienne ne se manifestent pas dans la vie sociale, mais dans les expressions artistiques, comme la poésie par exemple.
Recette simple
Verser l’eau de vie et le sucre dans un récipient en terre cuite, 120 grammes de sucre pour un litre d’eau de vie. Ajouter des pelures de citron et des grains de café. Bien mélanger et y mettre le feu.
A l’aide d’une autre casserole, dans laquelle on aura mis un peu d’eau de vie avec du sucre, on verse lentement dans le récipient en flammes le contenu, de telle manière à faire passer le feu d’un récipient à l’autre, en remuant jusqu’à élimination complète du sucre.
A nouveau dans la casserole, on met du sucre pour obtenir du caramel, que l’on verse aussi dans la queimada, en mélangeant jusqu’à obtenir une flamme bleue et cela jusqu’à épuisement des vapeurs d’alcool.
Ambiance festive
Dès qu’il n’y plus de flammes, on peut servir. L’usage veut que le récipient, les verres et la louche pour servir soient en terre cuite. Pour donner tout son sens à la réunion, il est nécessaire de créer l’ambiance propice à la cérémonie qu’elle célèbre : conjurer le mauvais sort, faire fuir les mauvais esprits et se prémunir contre les meigas. Il est donc nécessaire de créer l’obscurité dès la préparation, boire ensemble le premier verre et, aussitôt après sous forme d’incantation, réciter le texte complet de la conjuration. En principe, après toute la compagnie se sent rajeunie et d’humeur joyeuse pour continuer la soirée ! On peut rallumer les lumières et que la fête continue !
Si vous ramenez de Galice les ustensiles nécessaires pour faire une queimada, vous n’aurez peut-être pas la recette, mais c’est sûr, dans votre paquet il y aura le texte de la conjuration.
Jee pratique la queimada depuis 16 ans. Il y a une version qui explique que ce breuvage enseigne le sens de la vie. Après l’incantation et avant de boire, on passe les verres de main en main, car la vie se donne. On n boit pas d’un trait car la vie se déguste lentement et patiemment. Tout d’abord par les yeux on doit admirer toutes les créations de la nature. Puis par le nez, sentir le vent et les parfums des fleurs. Par la bouche, qq gouttes pour toutes les saveurs du monde. Enfin par les oreilles… faire écouter le verre… vous n’entendre rien?… normal, car la vie se partage et on fait trinquer les nouveaux initiés et plus ils sont nombreux plus cela fait du bruit
Ah! c’est formidable la « queimada », au festival Interceltique de Lorient, j’ai eu l’occasion plusieurs fois d’être invitée au pavillon Galicien, pour faire la fête dans la tradition avec le groupe « Pan De Capazo ». bonne humeur, joie de vivre, merveilleux moments .
La queimada se buvait le 11 novembre jour des morts et des esprits. D ou l incantation aux sorcières qui protégeaient les habitations des âmes de la santa compagnha » la sainte compagne donc la mort