Côte de la Mort

Entre Malpica et Fisterra à l’ouest de La Corogne, la côte prend un aspect plus sauvage. Cette région, appelée Côte de la Mort (« Costa da Morte » en galicien), tire son nom des nombreux naufrages que les conditions de navigation difficiles de la région provoquaient. Et sans doute que les feux allumés par les pilleurs d’épaves favorisaient certains naufrages ! Mais bon, ça s’est fait dans d’autres régions du globe ! La région est peu urbanisée, seulement par quelques villages de pêcheurs, ce qui en fait une des régions les plus sauvages d’Espagne. La côte est une succession de caps, de rias et de plages, avec de temps en temps un petit port, des paysages qui rappellent parfois l’Irlande, parfois la Bretagne. L’intérieur, parsemé de collines, est couvert par des forêts de pins et d’eucalyptus. Bref, une succession de paysages superbes, qui en font incontestablement la plus belle région de Galice !

Malpica

A une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de La Corogne, Malpica est un port de pêche semi-industriel et la première étape de notre visite de la Costa da Morte. Le village bâti sur la colline qui domine la baie manque singulièrement de charme, mais le site lui est superbe : le port est encerclé par de superbes falaises. Pas très loin de Malpica, le Cabo de San Adrian (au bout duquel une petite chapelle a été construite) offre de beaux panoramas, sur le village de Malpica et sur les îles Sisargas. Par contre je ne comprends toujours pas comment les galiciens ont pu laisser se développer à cet endroit une décharge à ciel ouvert, avec vue sur la mer, qui ne fait que le bonheur des mouettes … L’Espagne a encore des efforts à faire pour ce qui a sujet au respect de l’environnement …

Cabo Vilan

A quelques encâblures de Camariñas, capitale galicienne de la dentelle, le Cabo Vilan est un des plus beaux sites de la Costa da Morte. La route qui mène au cap traverse de larges étendues de landes couvertes de bruyère qui se fondent dans le rose des falaises. On dirait le Cap Fréhel ! Le phare installé sur le cap fut le premier phare électrique d’Espagne ; sa construction fut décidée après que le naufrage d’un navire anglais fît 200 morts … Le cap offre des panoramas magnifiques vers le nord, vers le Cabo Tosto (une piste automobile longe la côte à cet endroit, nous ne l’avons pas suivie, mais des français rencontrés dans un camping l’ont faite et apparemment ils ont été émerveillés). Mais les espagnols semblent avoir l’art de gâcher les beaux paysages (cf le Cabo de San Adrian) : un gros champ d’éoliennes au sud du cap défigure le site … Et comme si ça ne suffisait pas, le site semble être en voie d’agrandissement et des travaux en cours risquent de le défigurer encore plus ! Bref, allez y vite avant que le massacre ne soit total …

Muxia

On continue notre visite de la Costa da Morte, direction Muxia et la Punta de Barca. Allez je me lance, c’est le plus beau site de la Costa del Morte. Et pour une fois, c’est l’action de l’Homme qui donne tout son charme au site : sur la pointe, le sanctuaire de N-S de la Barca domine l’océan et nous gratifie de sa superbe silhouette. Alentour le paysage possède beaucoup de charme : rochers aux formes magiques lissés par l’érosion, petits murs de pierre à l’irlandaise, collines tombant dans la mer. La côte est très échancrée. Au loin on peut apercevoir le Cabo Vilan. Le village de Muxia, passage obligatoire vers la Punta de Barca, présente également beaucoup de charme. Bref, un site enchanteur à ne pas rater en Galice !

Cabo Touriñan

Une légende va tomber : le Cabo Finisterre n’est pas le point le plus occidental de l’Europe … C’est bel et bien le Cabo Touriñan qui remporte ce titre symbolique … pour 200 petits mètres ! Au-delà de ce titre de gloire sans réelle importance, le Cabo Touriñan est un endroit vraiment superbe. La région est très sauvage, l’une des plus sauvages de la Costa da Morte, et la route qui mène au cap traverse d’interminables étendues de bruyère et de landes. Le cap en lui-même offre un panorama magnifique. On peut même apercevoir au loin le Cabo Finisterre. Et l’endroit n’étant pas un nid à touristes, on apprécie fortement le calme et le sentiment de solitude qui se dégage du site.

Cabo Finisterre

Contrairement à ce qui se dit souvent, le Cabo Finisterre n’est pas le point le plus occidental d’Europe puisque le Cabo Touriñan file 200 mètres plus à l’ouest ! Mais ce détail statistique n’enlève rien à la beauté et à la majesté du site. Le panorama est magnifique et la hauteur des falaises est impressionnante. Lorsqu’on porte le regard vers l’ouest, on a véritablement la sensation d’être au bout du monde. C’est sans doute ce qui a rendu ce cap mythique : prochain arrêt l’Amérique ! Revers de la médaille : le site est très fréquenté, et la présence de nombreux touristes a entraîné son cortège de marchands et de parkings … A mon avis, le site doit être encore plus beau hors saison ! Un petit conseil : pour découvrir toute la majesté du site, prenez la petite route qui monte vers la droite juste avant le parking. Elle monte au sommet de la colline qui domine le cap : toute la splendeur du site apparaît ..