Assynt et Coigach
La région de Assynt et Coigach au nord du port de Ullapool offre des paysages tels qu’on les imagine dans nos rêves d’Ecosse : des lacs et des tourbières à perte de vue, dominés par des montagnes sombres, des falaises abruptes alternant avec des plages de rêve. Pour découvrir cette région à la beauté irréelle, je vous propose un circuit en boucle depuis Ullapool.
Remontée vers le nord depuis Ullapool par la A835. Ambiance brumeuse … Les lacs, les tourbières et les montagnes refusent de dévoiler leur beauté … Mais les silhouettes qu’on devine nettement laissent imaginer la splendeur des lieux quand le soleil peut balader ses rayons sur les larges surfaces désertes. Des paysages vraiment envoûtants … Peu après avoir longé le Loch Assynt et pris la A894 en direction de Scourie, le Loch Glencoul et le Loch Glendhu dévoilent leur beauté. Petite pause pique-nique (en voiture, le vent est très frais !) sur les hauteurs de Kylestrome, avec vue sur le Locha’ Chairn Bhain, et le miracle se produit ! La couche nuageuse se perce et les rayons du soleil commencent à caresser les paysages ! La chance semble être avec nous pour l’après-midi …
A ne pas rater ! Sur la route A894, quelques miles avant Unapool, une petite route discrète part vers la gauche pour rejoindre Lochinver par des chemins détournés : c’est la B869. Itinéraire fortement déconseillé (et même interdit !) aux véhicules lourds, tant la route est étroite et abrupte (avec des pentes jusqu’à 25% !). Mais les paysages sont tout simplement extraordinaires ! La route sinueuse domine d’abord le Locha’ Chairn Bhain, en traversant de vastes tourbières. Puis elle traverse des villages de pêcheurs si minuscules qu’on se rend à peine compte qu’on vient de les traverser … Vert, bleu et violet à volonté ! Et à la sortie d’un virage peu avant de prendre la direction de la pointe de Stoer, la route débouche sur la splendide Clashnessie Bay. Un des musts de l’Ecosse ! Réservé, j’insiste là-dessus, aux véhicules légers …
Quittons quelques instants la B869 pour faire une pause sur la pointe de Stoer. Pour la trouver (elle n’est pas indiquée), prendre la direction du phare (« lighthouse » en anglais). Et effectivement on arrive près d’un phare, c’est bien foutu ! Le Rhu Stoer Lighthouse (c’est son nom) a été construit en 1870 par Thomas Stevenson … le papa de Robert Louis Stevenson, le célèbre écrivain écossais auteur de l’Ile au Trésor. Un bon point de départ pour une petite marche vers le Old Man of Stoer. De là, possibilité de longer à pieds la côte vers le nord. Falaises magnifiques, nombreux moutons et pour terminer (pour nous en tout cas, mais on peut poursuivre la marche) une superbe aiguille rocheuse de 60 mètres de haut, miraculeusement épargnée par les flots déchaînés de l’Atlantique : the Old Man of Stoer. Compter environ 2 heures pour l’aller-retour depuis le phare. Une balade pas très longue, pas trop difficile, donc pas de fausse excuse … Attention quand même à ne pas rester trop près du bord des falaises quand le vent souffle, car des rafales très fortes auront vite fait de vous donner en pâture aux poissons nageant au pied des falaises …
Retour sur la B869 pour quelques kilomètres, jusqu’à Lochinver, un des principaux ports de pêche de l’ouest de l’Ecosse. Une véritable ville version Highlands, avec même une station essence ! Mais avec un peu plus de 600 habitants, ne vous attendez pas non plus à grand chose 😉 La route qui se dirige vers Achiltibuie traverse une zone désertique à souhait, parsemée de lacs séparés par des étendues de bruyère, de fougères et de tourbe, parsemées de rochers. Et de temps en temps une petite maison toute seule, à bonne distance de la route, et dont on se demande comment les occupants peuvent accéder à leur petit nid douillet … Un endroit vraiment magique !
Au premier carrefour, direction Ullapool pour rejoindre la A835. Pas le temps de faire un détour vers Achiltibuie, et c’est bien dommage … La route qui rejoint la A835 longe le Loch Lurgainn, le plus gros lac de la région. Tout le long du trajet sur les bords du loch, on a en permanence une vue sur les sommets du Coigach, aux formes étranges, autour desquels les nuages s’enroulent. Tourbières à perte de vue, panoramas magnifiques, pas la moindre trace de présence humaine (hormis quelques clôtures et cattle grids) : les Highlands tels qu’on les rêve !