Vitré

par chawax · Publié 19 décembre 2010 · Mis à jour 7 septembre 2019 ·Temps estimé de lecture : 4 minutes

Porte d’entrée de la Bretagne en venant de Paris, Vitré est une petite ville dynamique d’un peu moins de 20 000 habitants située sur les bords de la Vilaine. Cette cité millénaire bénéficiant du label « Ville d’Art et d’Histoire » a conservé un centre historique parmi les plus beaux de Bretagne. Autour de l’imposant château de Vitré, on a plaisir à se balader dans les vieilles rues médiévales bordées d’innombrables maisons à colombages et de belles maisons de pierre.

Vitré dans l’Histoire

Des fouilles archéologiques ont mis en évidence l’occupation du site actuel de Vitré dès le Néolithique et l’époque gallo-romaine. Mais on considère que l’agglomération actuelle est née vers l’an 1000 (la ville a fêté officiellement ses 1000 ans en 2008) du regroupement de plusieurs villages des environs. À partir de 1060-1070, un château est construit sur un éperon rocheux dominant la Vilaine. Au 13ème siècle, ce château est agrandi, doté de tours et des remparts sont construits pour protéger la ville qui se développe sur le plateau à l’est du château. Cette ville médiévale constitue aujourd’hui le centre historique de Vitré.

La protection du château va favoriser le développement à partir du 15ème siècle du commerce des toiles, fabriquées à partir du lin et du chanvre cultivés dans les campagnes environnantes. Ce commerce qui fait la richesse de la Bretagne à cette époque est particulièrement florissant à Vitré. Les toiles sont expédiées via le port de Saint-Malo vers la Flandre, l’Espagne, le Portugal, l’Angleterre, l’Amérique du Sud, … Les marchands de Vitré, regroupés dès 1472 dans une confrérie des marchands d’outre-mer dite de l’Annonciation, voyagent à travers le monde et donnent à la ville une grande notoriété. Les maisons à pans de bois et les hôtels particuliers construits à cette époque témoignent de l’opulence de la ville.

Lors des guerres de religion à la fin du 16ème siècle, la ville se range dans le camp protestant et est assiégée pendant 5 mois par les troupes de la Ligue du duc de Mercoeur, gouverneur de Bretagne.

Au 17ème siècle, preuve de l’importance de la ville, Vitré accueille à plusieurs reprises les réunions des Etats de Bretagne lorsque Rennes est ravagée par la peste ou insurgée. Mais à la même époque le commerce des toiles décline et la noblesse de la ville déserte de plus en plus Vitré et préfère la Cour de Versailles. La ville perd de sa notoriété et décline petit à petit.

Au 19ème siècle, des travaux de réaménagement de la ville et l’arrivée de la voie ferrée sur la ligne entre Paris et Rennes entraînent la disparition d’une partie des remparts. Mais ils favorisent l’installation en 1867 du 70ème régiment d’infanterie qui stoppe le déclin de la ville. Mais Vitré ne se développe pas et reste une petite ville de marché. Elle perd même son statut de sous-préfecture en 1926.

Il faudra attendre l’après-guerre pour voir la ville se développer à nouveau. L’exode rural durant les Trente Glorieuses provoque un afflux de population et le développement des infrastructures, en particulier l’autoroute, favorisent l’essor économique de la ville. L’industrie agro-alimentaire, le textile, la chaussure, la grande distribution et la chimie génèrent de l’activité et créent de l’emploi. La ville a encore aujourd’hui un taux de chômage en dessous de la moyenne nationale, mais qui masque néanmoins une forte précarité du fait d’un fort taux d’emploi dans l’industrie.

À voir à Vitré et dans ses environs

Vitré dispose d’un patrimoine architectural remarquable, héritage de la richesse de la ville au Moyen-Age. La ville est d’ailleurs classée « Ville d’Art et d’Histoire ».

Le Château de Vitré, autour duquel la ville s’est développée, est une des plus belles forteresses de Bretagne. Il offre un mélange de styles architecturaux : roman, gothique, Renaissance, néo-gothique. Fortifié à partir du 11ème siècle, il prend sa sa forme triangulaire actuelle au 13ème siècle. Agrandi au 15ème siècle avec les derniers ouvrages défensifs (Châtelet, tour Saint-Laurent, pont-levis, …) il ne subit ensuite que des aménagements de confort. Le château est abandonné au 17ème siècle puis est transformé en prison départementale puis en garnison. Racheté par l’Etat au 19ème siècle, le château est classé monument historique en 1872 puis restauré à partir de 1875. Aujourd’hui propriété de la ville de Vitré (l’hôtel de ville est installé à l’intérieur de l’enceinte dans un bâtiment reconstruit en 1912), il abrite un musée inauguré en 1876 qui permet de découvrir l’Histoire de la ville et de son château. L’entrée du château se fait par la vieille ville et la place
Les remparts qui entouraient autrefois la ville ont en partie été détruits lors des travaux de réaménagement, en particulier suite à l’arrivée de la gare au 19ème siècle. Les portions les mieux conservées se situent au nord et à l’est de la vieille ville, en surplomb de la Vilaine.
La vieille ville, à l’est du château, dans l’enceinte formée par les vestiges des remparts, vous transportera quelques siècles en arrière, au Moyen-Age ! Les rues comptent de nombreuses maisons à pans de bois ou des hôtels particuliers construits aux 15ème, 16ème et 17ème siècles, remarquablement conservés, témoins de la richesse passée de la ville. Le mode d’emploi de la visite est simple : se laisser guider par le hasard et ouvrir grand les yeux.
L’église Notre-Dame. Reconstruite entre 1440 et 1580 à la place d’un ancien édifice, elle est un bel exemple de transition architecturale entre la fin du Moyen-Age et le début de la Renaissance. De style gothique flamboyant, elle compte néanmoins quelques détails caractéristiques de l’architecture Renaissance.
Le château des Rochers-Sévigné, à la sortie de la ville vers Argentré-du-Plessis. Il est édifié sur une colline rocheuse qui lui a donné son nom. Ce superbe manoir gothique du 15ème siècle était la résidence bretonne de Marie de Rabutin-Chantal, baronne de Sévigné, plus connue sous le nom de Madame de Sévigné. La propriété appartient d’ailleurs encore à ses lointains descendants. On peut se promener librement dans les jardins à la française entourant le château et visiter la chapelle du château et une partie du manoir. Un golf, un restaurant et des salles de réception ont été aménagés sur la propriété.