Saint-Jean-du-Doigt
Situé dans une vallée s’ouvrant sur la mer à l’est du bourg de Plougasnou, le village de Saint-Jean-du-Doigt tire son nom du doigt de Saint-Jean-Baptiste, une relique ramenée de Terre Sainte en Normandie lors des Croisades et qui serait arrivée ici, dans le nord de la Bretagne, de manière miraculeuse. Pour abriter cette relique on fit construire une église aujourd’hui au coeur d’un enclos paroissial qui fait la renommée du village.
Le doigt de Saint-Jean-Baptiste
C’est une histoire bien curieuse qui explique comment le doigt de Saint-Jean-Baptiste est arrivé ici, dans le village qu’on appelait alors Traon-Meriadec … Au début du 15ème siècle un jeune homme natif du village, au service d’un seigneur normand, aurait ramené la relique de l’église de Saint-Jean-de-Day (en Normandie) où elle était conservée. Mais tout ceci à son insu ! Alors qu’il priait devant la relique, le jeune homme sentit une grosseur au poignet. À la fin de son service, de retour dans son village, son poignet se déchira et en sortit … la phalange de Saint-Jean-Baptiste, qui sauta sur l’autel ! Pour abriter la relique et accueillir les nombreux fidèles attirés par les miracles prêtés à la relique, le duc Jean V de Bretagne fait construire une église dont la première pierre est posée en 1440. Mais c’est grâce à un don d’Anne de Bretagne que les travaux s’achevent 73 ans plus tard. Un remerciement de la Duchesse, soignée d’un problème à l’oeil gauche après qu’on y eut appliqué la relique ! Depuis le 16ème siècle la relique est l’objet d’un pardon qui se déroule chaque année le dernier dimanche de juin. À cette occasion on expose au public les trésors de l’église, dont l’étui protégeant le doigt de Saint-Jean-Baptiste. On allume également ce jour un feu de la Saint-Jean.
L’enclos paroissial de Saint-Jean-du-Doigt
L’église de Saint-Jean-du-Doigt, église de Saint-Jean-Baptiste, a été bâtie aux 15ème et 16ème siècles à l’emplacement d’une chapelle devenue trop petite pour accueillir les nombreux fidèles attirés par les miracles portés à la relique de Saint-Jean-Baptiste. Sa tour-clocher était autrefois surmontée d’une flèche aujourd’hui détruite. L’église se dresse au coeur d’un enclos paroissial qui comprend :
- Un Arc de Triomphe, porte d’entrée de l’enclos, remontant au début du 16ème siècle. Il était à l’origine couronné par une terrasse d’où on pouvait donner la messe les jours de Pardon. Mais cette terrasse a été détruite en 1821.
- Une Fontaine Monumentale, datée de 1691. Elle est composée de trois vasques superposées, ornées de figurines de plomb. Son eau était supposée guérir les problèmes ophtalmiques.
- L’Oratoire du Sacre, construit en 1577, au milieu du cimetière, destiné à la Confrérie du Saint Sacrement.
- Un ossuaire (1618), accolé à l’église. À l’époque où on en enterrait les morts dans l’église, il servait à faire de la place !
- Une croix datée de 1877 au milieu du cimetière.
À voir également à Saint-Jean-du-Doigt
- La Maison du Gouvernement (ou Grande Maison de Saint-Jean), attenante à l’enclos paroissial. Bâtie au 16ème siècle, agrandie au 17ème, c’était la résidence du gouvernement ecclésiastique de l’église, chargé de relever le montant des offrandes à l’église.
- En descendant vers la mer on arrive sur une belle et grande plage familiale, dite Plage du Bourg, partagée avec la commune de Plougasnou. Beaux points de vue sur la côte en empruntant la départementale vers Guimaëc.
- La chapelle de Saint-Mélar, perdue dans la campagne sur les hauteurs de la vallée des moulins, bâtie au début du 17ème siècle.