Le Palais et la citadelle Vauban
Le Palais est le principal port de Belle-Île en Mer et sa petite capitale. Le va-et-vient permanent des touristes qui descendent (et remontent pour les plus malheureux d’entre eux !) de chaque ferry arrivé de Quiberon, les restaurants et bars aux terrasses remplies l’été et les nombreux commerces créent dans ce port une animation permanente ! Outre son animation, le village séduit par ses façades colorées, ses rues pentues et ses quais. Mais le site le plus réputé du Palais est l’imposante citadelle qui domine le port, magnifique exemple d’architecture militaire Vauban.
La Citadelle Vauban
La position stratégique de Belle-Île en Mer, à mi-chemin entre les côtes espagnoles et britanniques, parfaite base arrière pour attaquer les côtes bretonnes (d’autant plus que l’île dispose de ressources en eau douce), en a longtemps fait une cible privilégiée pour les anglais, les hollandais ou les espagnols. Et donc un site à défendre pour le Royaume de France ! Les premières fortifications sont édifiées par la famille Rohan en 1549 puis par Albert de Gondi (à qui l’île fut donnée par Charles IX en 1572) et ses descendants. Mais ils se ruinent à fortifier l’île et sont contraints de la céder en 1658 à Nicolas Fouquet, le Surintendant des Finances. Celui-ci poursuit la fortification de l’île, agrandit son port et développe la pêche. Mais sa réussite et sa puissance inquiètent Louis XIV qui le fait arrêter à Nantes en 1661. L’île revient alors dans le domaine royal.
C’est Vauban qui donne à la citadelle son allure actuelle. L’architecte militaire de Louis XIV se rend à trois reprises à Belle-Île en Mer, en 1683, 1687 et 1689, pour améliorer le système de défense de la citadelle en s’appuyant sur les forteresses déjà construites par les précédents propriétaires de l’île. Mais ces protections n’empêche pas la prise de la citadelle par les anglais en 1761 pendant la Guerre de Sept Ans, au terme d’un siège de plus d’un mois. Après deux années d’occupation britannique, Belle-Île est rendue au Royaume de France par le traité de Paris (1763) en échange de Minorque que les français avaient pris en 1756. La citadelle ne connaîtra plus ensuite de batailles et sera délaissée par l’armée française. En 1960 elle est vendue au couple Larquetoux, des amoureux des vieilles pierres, qui engloutissent leur fortune dans la restauration de la citadelle. Depuis 2005, la citadelle appartient au groupe hôtelier « Les hôtels particuliers » qui a transformé le site en hôtel-musée de charme proposant 60 chambres installées dans les anciennes casernes ainsi qu’un restaurant.
La citadelle est ouverte aux visites. On accède à la citadelle par une passerelle depuis le port ou par la route de la pointe de Taillefer. Compter 8,70€ pour une visite (tarif mai 2017), tarifs préférentiels pour les groupes, visites guidées possibles (l’été uniquement, un peu plus cher qu’une entrée classique). La visite comprend le musée d’art et d’histoire de Belle-Île, un musée de la marine mais surtout permet d’accéder à l’enceinte pour admirer à la fois le travail de Vauban et celui des restaurateurs de la citadelle, les points de vue sur Le Palais et les agréables jardins. L’enceinte abrite également un restaurant et propose des salles à louer pour des réceptions ou des séminaires. Plus d’informations : www.citadellevauban.com.
À voir également au Palais
- Les quais du port ne manquent pas de charme avec leur activité permanente et leurs maisons colorées. Aujourd’hui le port est essentiellement consacré au frêt, au transport de passagers et à la plaisance. Mais il vivait autrefois au rythme de la sardine, des bateaux de pêche qui revenaient au port et des conserveries qui mettaient en boîte le poisson. Mais ces conserveries ont aujourd’hui toutes disparu (la conserverie La Belle-Îloise est en fait basée à Quiberon !).
- Outre la citadelle Vauban, la ville est entourée par une enceinte urbaine construite au 19ème siècle pour protéger la ville d’une invasion par les terres (c’est ainsi que les anglais avaient pris la ville en 1761). L’enceinte est percée par trois portes : porte Vauban, porte de Bangor et porte de Locmaria. Classée monument historique en 1930, elle est aujourd’hui un agréable lieu de promenade et de détente.
- Au nord de la citadelle, la pointe de Taillefer offre un beau panorama sur la côte nord de l’île, Quiberon, Houat, Hoëdic et même Groix. Un ancien sémaphore domine la pointe, ainsi que des vestiges de fortifications construites par les Nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale. Juste à côté jolie plage de Port Saint-Julien dominée par une jolie petite maison transformée en chambre d’hôtes de luxe, la Villa de Jade.
- De part et d’autres du Palais, la côte cache de jolies plages abritées au fond de criques, certaines accessibles uniquement à pieds. Souvent des plages de sable fin qui prennent des couleurs féériques dès que le soleil pointe le bout de son nez. Vers l’ouest et Sauzon : les plages de Port Fouquet, Port Quinénec ou Port Jean. Vers l’est, en direction de Locmaria : les plages de Ramonette, Port Guen, de Bordardoué (la plus belle pour moi) ou de Port Yorc’h. Le meilleur moyen de découvrir ces plages est de parcourir le sentier côtier qui fait le tour de l’île, le GR340.