Le Bono et la rivière du Bono
Le Bono est un village portuaire situé dans la partie ouest du Golfe du Morbihan, au confluent de la rivière d’Auray et de la rivière du Bono (estuaire de la rivière du Sal). Cet ancien hameau de la commune de Plougoumelen, érigé en commune en 1947, s’est développé grâce à l’essor de la pêche et de l’ostréiculture dans la deuxième moitié du 19ème siècle. La pêche a décliné à l’aube de la Seconde Guerre Mondiale et l’ostréiculture ne s’est jamais complètement remise des épidémies qui ont décimé les exploitation ostréicoles à la fin des années 70. Mais le port et les cabanes ostréicoles le long de la rivière du Bono rappellent ces heures passées. Aujourd’hui il reste du Bono un village portuaire plein de charme installé dans un site naturel superbe propice à de belles promenades.
Le vieux pont suspendu du Bono
Si la première image qu’on a du Bono est souvent la vue sur le port depuis le pont Joseph Le Brix sur la RD 101 de Baden à Auray, l’image qui symbolise souvent Le Bono est son vieux pont suspendu qui domine le port. Ce pont de 97 mètres de longueur est classé monument historique depuis 1997. Avant que sa construction ne soit décidée par le conseil municipal de la ville d’Auray en 1835, un chaland permettait de traverser la rivière. L’inauguration du pont en 1840 permet à de nombreuses personnes des communes environnantes de plus facilement traverser la rivière pour se rendre aux marchés et aux foires de la ville d’Auray. Mais le temps et les intempéries mettent à mal la solidité du pont qui doit subir des réparations régulières. La circulation sur le pont est même limitée et parfois interdite entre 1865 et 1869. En 1870 le pont est fermé pendant 18 mois pour le moderniser en adoptant les évolutions techniques considérables intervenues dans la construction des ponts suspendus depuis 1840. Le pont subira à nouveau des réparations en 1925. Dans les années 60 le pont n’est plus adapté à l’accroissement de la circulation automobile et un nouveau pont est ouvert en 1969 en aval sur la rivière du Bono : le pont Joseph Le Brix qu’emprunte aujourd’hui la RD 101. Le vieux pont suspendu est dès lors réservé à la circulation des piétons et des vélos. Mais l’usure du temps fait toujours son effet et le pont est fermé pour des raisons de sécurité dans les années 90. Il faudra attendre une restauration complète en 2006 pour que le pont soit à nouveau ouvert au public et que les promeneurs puissent jouir de la belle vue sur la rivière et le port du Bono !
La rivière du Bono
La rivière du Bono est un des bras de mer du Golfe du Morbihan, correspondant à l’estuaire de la rivière du Sal qui prend sa source dans le coeur du Morbihan. Les rives de la rivière sont propices à des randonnées superbes, en particulier deux circuits balisés partant du bourg du Bono.
- Vers le nord, une boucle de 6,7 kilomètres longe la rivière du Bono jusqu’à l’étang de Kervilio puis passe par la chapelle Notre-Dame de Béquerel (voir ci-après) avant de regagner le bourg à travers la campagne.
- Vers le sud une boucle de 7,4 kilomètres longe la rivière du Bono, passe par le tumulus de Kernours (voir ci-après) puis longe la rivière d’Auray jusqu’au manoir de Kerdréan au sud de la commune avant de regagner le bourg par la campagne.
Pour plus d’infos, sur ces deux sentiers consultez le site de la commune du Bono.
Autre balade très agréable : depuis le port du Bono, traverser le pont suspendu (on se retrouve alors sur la commune de Pluneret) et suivre la rivière vers le nord jusqu’au village de Saint-Avoye et sa fameuse chapelle en passant par un beau cimetière marin au fond d’une vasière. Plus d’infos sur cette promenade ici.
Le Forban du Bono
Le port et le village du Bono s’est développé grâce à la pêche à partir de la deuxième moitié du XIXème siècle jusqu’au milieu du XXème siècle. Les bonovistes avaient la réputation d’être d’excellents marins et quand la pêche a décliné nombre d’entre eux ont embarqué dans la marine marchande ou sur les chalutiers de Concarneau, Lorient ou La Rochelle. Les marins bonovistes naviguaient sur une embarcation spécifique à la localité : le forban. Ce bateau à deux mâts pratiquait la pêche côtière au chalut à perche entre Quiberon et l’île d’Yeu. Rapide et maniable, on dit aussi qu’il était utilisé pour de la contrebande ! Au début du XXème siècle, le port du Bono comptait plus d’une centaine de forbans. Ils ont tous disparu aujourd’hui. Mais une association, Le Forban du Bono a mis à l’eau en 1991 une magnifique réplique d’un forban des années 1910 baptisé Notre-Dame-de-Béquerel (voir plus bas). Immortalisé par une célèbre photo du photographe Jean-Marie Liot au large de Port Navalo, le Notre-Dame-de-Béquerel fréquente régulièrement les rassemblements de vieux gréements en Bretagne et ailleurs. Pour plus d’informations sur les forbans du Bono, consultez le site de l’association Forban du Bono.
Le tumulus de Kernours
Au sud du bourg, sur la route vers le hameau côtier de Berly, le tumulus de Kernours est un mégalithe daté de 3000 avant J-C,. Un tumulus est un dolmen recouvert d’une butte de terre circulaire appelée tertre. Celui de Kernours est de type coudé, aussi appelé en équerre, un « modèle » qu’on ne retrouve que dans la région du Golfe du Morbihan. On compte 7 tumulus de ce type entre les estuaires de la Loire et du Blavet, mais le tumulus de Kernours est le seul à avoir conservé son tertre, d’une hauteur de 4 mètres et d’un diamètre de 20. La chambre funéraire est accessible de 8 mètres de long est accessible par un couloir d’une longueur de 12 mètres orienté sud-est, de telle façon que la lumière pénètre dans le couloir lors du solstice d’hiver.
La chapelle Notre-Dame de Béquerel
Pour les amateurs de chapelles, un petit bijou à ne pas rater sur la commune du Bono : la chapelle Notre-Dame de Béquerel. La chapelle est accessible via le bourg de Plougoumelen, il faut marcher quelques minutes dans les sous-bois depuis un parking pour la découvrir dans une clairière dominant l’étang de Kervilio. La chapelle actuelle date du XVIème siècle et remplace un premier édifice du XIVème siècle. Elle a été construite à l’emplacement d’une source qui jaillit de la terre à un mètre de profondeur au niveau de l’autel et alimente une fontaine située à l’arrière de l’édifice. Les croyances populaires attribuent à l’eau de cette source le pouvoir de guérir les maux de bouche (ce qui inclut les langues de vipère !). On y venait aussi en pèlerinage pour avoir des nouvelles de parents éloignés ou retrouver le corps d’un marin disparu. La chapelle, l’enclos et la fontaine sont classés monuments historiques depuis 1925.