Landerneau et la vallée de l’Élorn
Landerneau est une petite ville de près de 16 000 habitants, une des plus importantes du Finistère, située tout au fond de la rade de Brest. C’est plus précisément au fond de l’estuaire de l’Élorn, rivière qui se jète en rade de Brest, que la ville s’est développée. Sa position à l’endroit où se terminait traditionnellement la navigation maritime a favorisé le développement de son port. Landerneau était également une ville-pont, point de passage obligé entre le Léon (sur la rive nord de l’Élorn) et la Cornouaille (sur la rive sud). Un vestige de ce statut de ville-pont est le célèbre pont de Rohan, pont habité et monument emblématique de la ville. La ville prospère aux 16ème et 17ème siècle grâce au commerce du lin, dont Landerneau était le deuxième port d’export après Morlaix. Le port exportait également du cuir, du papier et des bestiaux et importait du bois, du vin et du fer. La ville était alors la capitale économique du Léon. Plus récemment Landerneau fut le berceau d’une grande aventure commerciale, celle de la dynastie Leclerc. C’est en effet ici que sortit de terre en 1964 le premier hypermarché Leclerc, fondé par Édouard Leclerc.
Le Pont de Rohan
Monument emblématique de la ville de Landerneau, le Pont de Rohan est un des derniers ponts habités en Europe (on en compte moins d’une vingtaine, dont deux en France, l’autre se situant à Narbonne) et le seul à être soumis à l’effet des marées. Il est situé sur le premier gué permettant de traverser l’Élorn en remontant la rade de Brest. Le pont restera jusqu’en 1930, date de l’inauguration du pont Albert-Louppe entre Brest et Plougastel-Daoulas, le premier point de passage routier entre le Léon et la Cornouaille. Un premier pont en bois est signalé à cet endroit en 1336. Il est reconstruit en pierres en 1510 par le vicomte Jean II de Rohan qui finance sa construction et son entretien grâce à un péage qui restera en vigueur jusqu’en 1766. À l’origine le pont ne comporte que quelques bâtiments : une prison, un moulin et deux boutiques. C’est au 17ème siècle que des petites maisons sont construites sur le pont, bâties sur le pont d’un côté et sur des pilotis de l’autre. Le moulin a aujourd’hui disparu, ravagé par un incendie en 1825 et entièrement rasé en 1897. Le pont est inscrit aux monuments historiques dans son intégralité depuis 2010 mais certaines maisons étaient déjà classées depuis les années 1920 / 1930.
À voir également à Landerneau
- Les rues de Landerneau comptent de nombreuses vieilles maisons. Elles sont plus nombreuses en particulier au sud du Pont de Rohan, avec quelques maisons classées monument historique autour de la belle église Saint-Thomas, sur la place et dans la rue du même nom. Au coucher du soleil les maisons bordant les quais de l’Élorn prennent de jolies couleurs dorées.
- Au nord de l’Élorn, l’église Saint-Houardon a été reconstruite au 16ème siècle puis … démontée et remontée en 1858 à son emplacement actuel ! C’est Napoléon III qui avait financé les travaux. L’église a été classée monument historique (tour et portail) en 1912.
- Le Fonds Hélène et Édouard Leclerc pour la culture (FHEL) est une fondation d’art contemporain destinée à financer des expositions d’art contemporain accessibles au plus grand monde. La fondation est installée entre la gare SNCF et l’église Saint-Houardon, sur le site de l’ancien couvent des Capucins (17ème siècle) et du premier hypermarché Leclerc implanté ici jusqu’en 1986. Elle a été inaugurée en 2012 et est présidée par Michel-Édouard Leclerc. Depuis son ouverture, des expositions ont permis à de nombreuses personnes de découvrir les oeuvres d’artistes de renom comme Yann Kersalé, Giacometti, Picasso ou Joan Miró.
Les enclos paroissiaux de la vallée de l’Élorn
La vallée de l’Élorn fait partie des régions du Finistère où l’on peut admirer des ensembles architecturaux uniques en France : les enclos paroissiaux. Un enclos paroissial est une église entourée d’éléments architecturaux tels qu’un ossuaire, un calvaire, une porte triomphale (ou arc de triomphe), une chapelle reliquaire, etc… Apparus au 16ème siècle, ils sont les vestiges d’une époque de grande prospérité pour la Bretagne, grâce à la production de chanvre et de lin, florissante dans le Léon. De véritable petits bijoux d’architecture religieuse souvent classés aux monuments historiques qu’on peut découvrir en suivant plusieurs circuits des enclos paroissiaux !
Plusieurs villages autour de Landerneau abritent certains de ces enclos paroissiaux :
- Pencran abrite un enclos paroissial édifié aux 16ème et 17ème siècles et composé d’un ossuaire et de deux calvaires autour de l’église paroissiale Notre-Dame. Le clocher de l’église abrite la plus ancienne cloche du Finistère (1635). Pencran est aussi connu des amateurs de football pour sa « patate de Pencran », surnom de l’ancien joueur de professionnel et désormais entraîneur Paul Le Guen !
- À l’est de Landerneau, le village de La Martyre prospéra grâce aux foires qui s’y tenaient et qui comptaient parmi les plus importantes du Léon. Les revenus tirés de ces foires ont permis la construction du plus ancien et d’un des plus beaux enclos paroissiaux du Léon. Sa construction s’est étalée entre le 11ème et le 17ème siècle. Autour de l’église Saint-Salomon (datant essentiellement du 13ème siècle), l’enclos s’ouvre par une porte triomphale gothique flamboyant du 16ème siècle surmontée d’un chemin de ronde. Les autres éléments majeurs de l’enclos sont le porche sud et l’ossuaire (1619).
- En aval de Landerneau, le village de La Roche-Maurice s’étale dans une vallée encaissée. L’enclos paroissial se situe sur les hauteurs du village, autour de l’église Saint-Yves (16ème siècle). Il ne comporte qu’un ossuaire et un calvaire mais qui possèdent beaucoup de charme. L’église abrite un magnifique jubé coloré du 16ème siècle. Non loin de l’enclos paroissial, les ruines du château de La Roche-Maurice dominent la vallée de l’Élorn sur un piton rocheux.
Landerneau ville chargée d’histoire qui fleure bon la Bretagne et le Finistère.
Beaucoup de mes ascendants y ont vécu et s’y sont mariés, parmi elle ma grand-mère Créachcadec née à Brest .
Trait d’union entre le Léon et la Cornouaille.
L’Elorn et son quai sur lequel s’appuient les bateaux à basse mer.
Landerneau qu’il faut visiter et … rester.